Un pays à l’histoire et à la culture riche
La Bulgarie possède un passé fascinant qui remonte aux vestiges de l’époque préhistorique (« âge néolithique »), ainsi qu’aux civilisations des Thraces. Certaines des plus grandes villes de la Bulgarie remontent à l’Antiquité. Elles ont été fondées par les anciens Grecs et les Romains. Au cours du VIIème siècle, les Protobulgares s’installent dans la région au sud du Danube qui est peuplée en majorité par des Slaves méridionaux. Ainsi, le premier État bulgare se créé en 681 par khan Asparuh. C’est la première étape vers la naissance d’une nationalité bulgare unie. Depuis, la Bulgarie n’a jamais changé son nom.
En 865, les Bulgares adoptent le christianisme sous le kniaz (prince) Boris I. L’alphabet cyrillique (écriture de nombreuses langues contemporaines de l’Europe de l’Est et de l’Asie centrale) est créé vers la fin du IXème siècle dans l’Empire bulgare. Il est diffèrent de l’alphabet (glagolitique) inventé par les Saints frères Cyrille et Méthode. Leurs disciples ont réformé l’alphabet original en le simplifiant et en le diffusant pour les besoins de l’État bulgare sous le nom de « cyrillique » en hommage à leur maître. À la fin du IXème siècle et au début du Xème siècle, après une série de guerres victorieuses, le roi Siméon a reçu le titre de « césar » (en bulgare « tzar »). Cette période de croissance politique, économique et culturelle est connue comme le siècle d’or du Premier Etat médiéval bulgare.
L’histoire bulgare est marquée par des périodes de domination de l’Empire byzantin au XIème et XIIème siècles, suivie par la fondation et l’épanouissement du Deuxième Etat médiéval bulgare, puis par la domination de l’Empire ottoman à partir de la fin du XIVème siècle.
Pendant la deuxième moitié du XVIIIème siècle se posent les fondements de la Renaissance nationale bulgare. Parmi les premiers représentants de cette époque fondatrice de l’identiténationale contemporaine des Bulgares, figure le moine PaïssiyHilendarski (1722-1773) qui a écrit un livre de très grande influence – « L’histoire slavo-bulgare ». Le mouvement de libération nationale, dont les dirigeants les plus éminents sont Gueorgui Rakovski, Vassil Levski, Lyuben Karavelov, Christo Botev, se développe au courant du XIXème siècle. En 1870, l’église bulgare acquiert son autonomie par rapport au Patriarcat de Constantinople. Le Troisième Etat bulgare – la Principauté de Bulgarie, est créé après la guerre russo-turque de 1877-1878. En 1885 la Principauté déclare sa réunification avec la province ottomane de Roumélie orientale sous l’égide du Prince Alexandre I. La réunification est entérinée par les puissances du Concert européen en 1886. L’indépendance de la Bulgarie(devenue à cette occasion le Royaume de Bulgarie) est proclamée en 1908.
Pendant la période 1911-1919 la Bulgarie participe dans les deux guerres balkaniques et la Première guerre mondiale aux cotés des puissances centrales. En 1941, après une période de neutralité, la Bulgarie est impliquée dans la Seconde guerre mondiale. En 1944, après que l’Union soviétique ait déclaré la guerre à la Bulgarie, elle quitte l’Axe et rejoint les Alliés dans les combats contre le Troisième Reich. Jusqu’à ce moment, la Bulgarie n’avait pas déclaré la guerre à l’Union soviétique et n’avait pas envoyé des soldats sur le front de l’Est, tout en sauvant tous ses citoyens juifs de l’Holocauste (environ 50 000 personnes).
Aux conférences de Yalta et de Potsdam, la Bulgarie est placée dans la sphère d’influence de l’Union soviétique. Les régents sont exécutés en 1945, pour collaboration avec l’Allemagne nazie, ainsi que de nombreux intellectuels, des responsables militaires et une grande partie de l’élite du pays. En 1946 la monarchie est abolie et est créée la République populaire de Bulgarie, dirigée de manière autoritaire par le Parti communiste. Todor Jivkov est à la fois chef de l’État et du Parti communiste pendant 36 ans. En 1989, après la Perestroïka et la Glasnost de Mikhaïl Gorbatchev, Todor Jivkov est poussé à la démission et la Bulgarie s’engage dans la voie de la démocratie et l’économie de marché. Membre de l’OTAN depuis 2004 et de l’Union européenne depuis 2007, la République de Bulgarie s’inscrit aujourd’hui dans un cadre constitutionnel démocratique et laïc.
Culture et société
Avec plus de 43 000 sites archéologiques et 10 sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, le pays se distingue par sa richesse culturelle. Sa capitale, Sofia, incarne une diversité religieuse remarquable avec le “triangle de tolérance”, qui rassemble sur une surface d’un kilomètre carré une église orthodoxe ancienne, une mosquée, une synagogue, ainsi qu’une église catholique, symbolisant ainsi les traditions ancestrales de coexistence sur le territoire bulgare entre le christianisme, l’islam et le judaïsme. La tradition des martenitsa, ces petites figurines rouges et blanches offertes le 1er mars de chaque année, témoigne de l’ancienneté et de la vivacité des coutumes bulgares.
Les missions de l’ambassade de Bulgarie en France
L’ambassade de Bulgarie à Paris joue un rôle clé dans les relations entre les deux pays. Ses missions principales sont :
• La représentation de la Bulgarie auprès du gouvernement français et des institutions internationales
• L’assistance consulaire aux citoyens bulgares résidant en France
• La promotion de la culture bulgare sur le territoire français
• Le renforcement des relations bilatérales, « les ambassades assumant parfois le rôle d’agence de voyage », souligne avec humour Son Excellence, illustrant ainsi la part logistique que doit prendre une mission diplomatique.
Les défis et priorités de la diplomatie bulgare
La Bulgarie ambitionne aujourd’hui d’intégrer l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), un processus qui devrait aboutir d’ici 2026. Une autre priorité du pays est son entrée dans la zone euro dès le début de l’année 2026. Sa monnaie, le lev bulgare, a été déjà arrimée à l’euro depuis 1999.
Sur le plan international, la Bulgarie développe des relations de bon voisinage avec les pays de la région et poursuit une politique active et constructive au sein de l’OTAN et de l’UE, ainsi qu’aux organisations régionales telles que l’Organisation du Processus de coopération de l’Europe du Sud-Est (SEECP) et l’Organisation de coopération économique de la mer Noire (OCEMN). Les relations entre la Bulgarie et la France, établies il y a 145 ans, s’appuient sur des coopérations politiques, économiques et scientifiques dynamiques.
« C’est un métier fascinant, mais aussi très exigeant », confiait l’ambassadrice. Avec l’évolution des nouvelles technologies, la diplomatie doit s’adapter à une communication plus rapide et à des enjeux toujours plus complexes.
« Parfois, je suis frustrée de ne pas pouvoir être experte sur tous les sujets », admettait-elle. Le diplomate doit en effet jongler entre des domaines variés et des interlocuteurs multiples (politiques, artistes, membres de la société civile…). Il doit faire preuve d’adaptabilité, de sang-froid et d’une grande capacité d’écoute. Il n’existe pas de « journée type » dans ce métier où chaque jour apporte son lot de défis.
Cette rencontre à l’ambassade de Bulgarie a permis d’appréhender les multiples facettes de la diplomatie et de mieux comprendre l’histoire et les ambitions de ce pays à la croisée de l’Europe et de l’Orient.
