Les Parra et Wilkinson ont été remplacé par les Dupont et Smith. Les acteurs ont changé. Mais l’enjeu est le même pour les Bleus. Celui de remporter ce 70ème Crunch de l’histoire pour remporter le tournoi des 6 nations en restant invaincu. Les Anglais hors de la course pour le titre seront à coup sûr au rendez-vous. Le sélectionneur anglais Eddie Jones a, comme à son habitude, lancé les hostilités dans la presse. « On va jouer devant 80 000 parisiens et on aimerait bien faire notre propre fête ». Les Rosbeef auront à cœur de priver « la meilleure équipe du monde » (propos tenus par Dan Biggar après la défaite Galloise vendredi 11 Mars) d’un Grand Chelem.
Si l’enjeu est à juste titre au centre de toutes les discussions françaises depuis 1 semaine, Le Crunch est toujours un événement en lui-même !
Le Crunch
Le Crunch est l’expression utilisée pour nommer les rencontres opposants les deux nations, elle veut littéralement dire « le moment crucial ». Elle fit son apparition dès 1981 dans l’Irish Times (source : Lerugbynistère)
La rivalité entre anglais et français va de soi et cela bien au-delà du sport. Le rugby offre un cadre dans lequel cette haine partagée peut s’exprimer. N’importe quel jeune rugbyman d’école de rugby connait Le Crunch et l’animosité qui entourent la rencontre. Si dans les autres sports la rivalité franco-anglaise semble être oubliée, dans le monde de l’ovalie elle est exacerbée. « Je suis Français donc je cultive une forme de haine envers les Anglais. Il y a un passé, une vraie rivalité entre les deux équipes. Cette haine, on me l’a transmise et je la transmettrai » Sylvain Marconnet (84 sélections en équipe de France) pour FranceTV.
Les années 90 ont marqué le Crunch par une violence inouïe dans les duels qui ne serait aujourd’hui plus permise. L’agressivité poussée à l’extrême n’a pas disparue des Crunchs de l’ère professionnelle. Tous les amoureux du rugby se souviennent du caramel infligé à Jules Plisson, alors demi d’ouverture des Bleus par Courtney Lawes qui sera le capitaine anglais samedi.
Le 20 Mars 2010
Les 80 000 supporters du Stade de France donnent le ton et accueil les joueurs avec un impressionnant tifo Bleu Blanc Rouge. Ce sont pourtant les Anglais qui cueillent à froid les Bleus. Malgré un drop dès le début de match inscrit par Trinh-Duc, les Français tardent à rentrer dans leur match: essai anglais à la 6ème minute de jeu. Finalement l’agressivité des défenses ferme le match et le Crunch se joue à la précision des buteurs. Morgan Parra côté français (19ème, 24ème,34ème) et Sir Johnny Wilkinson coté Anglais (67ème). Un ultime en-avant à la 91ème minutes de jeu, après une rencontre étriquée et interminable scelle le Grand Chelem Français !
Samedi les Anglais feront tout pour jouer un Crunch bien traditionnel. Un match d’avant dans lequel les défenses prennent le dessus sur les attaques pour installer le doute au sein des têtes françaises. Plus leur match sera cadencé, moins le talent offensif français pourra s’exprimer. Maintenant aux Français d’imposer leur jeu et de dicter le rythme du match. Le groupe n’est certes pas le plus capé du tournoi, mais en plus de compter des joueurs d’expérience (Fickou 70 sélections) a réussi à construire une expérience collective. La sérénité est bien l’une des nombreuses vertus que l’on peut attribuer à ce groupe France. Le XV de la France pourra compter sur sa star Antoine Dupont ou sur l’électron libre Gabin Villière pour être l’étincelle qui enflammera un Stade de France à coup sûr prêt à exploser.
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