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Le journal pour les jeunes, par les  jeunes

Sport à « haut niveau » d’inégalité

CSactu

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Le combat des femmes pour accéder aux mêmes droits que les hommes est présent à tous les niveaux, mais il est particulièrement parlant dans l’univers du sport.

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photographie représentant des sportifs de haut niveau, femmes et hommes

La liste est longue … place des femmes dans le sport de haut niveau, accès aux fonctions de direction et d’encadrement, violences sexistes et sexuelles. Triste constatation d’un phénomène persistant, qui nécessite de toute urgence une réaction de la part des institutions sportives et des différents gouvernements, dans le monde entier. 

Un phénomène de société…

La plupart des États investissent des sommes considérables dans le sport de haut niveau, dont ils souhaitent faire une vitrine de la force et de la qualité de leur système politique, ainsi que de leur économie et de leur culture. Malheureusement, ces sommes sont souvent employées à mauvais escient. L’idée, que les succès sportifs reflètent la qualité d’une société, renforce son immense popularité. De ce fait, les images et les messages véhiculés par le sport ont un large impact sur l’opinion du public.

Il permet également d’avoir une représentation des problèmes de genre dans la société et reflète une réalité parfois difficile à entendre. 

Le sport est l’un des rares domaines, des sociétés occidentales, pratiquant une stricte ségrégation sexuelle. Dans la plupart des sports, les femmes et les hommes ne sont pas en concurrence, mais jouent dans des ligues et compétitions séparées. Ils sont donc jugés sur des critères différents. Le sport de compétition a pour but d’observer les différences de performances et de constituer des hiérarchies. Chacun a le droit de concourir, mais chacun n’a pas les mêmes chances de gagner. Des différences génétiques, qu’elles soient par exemple relatives à la taille, à la formation ou au milieu social, décident des performances et du succès. Le système sportif compense certaines différences (sexe, âge…), mais pas d’autres (taille). 

Ces problématiques soulèvent diverses questions : l’égalité dans le sport signifie-t-elle qu’il devrait y avoir 50% d’hommes et 50% de femmes dans les délégations olympiques et un nombre égal d’hommes et de femmes dans tous les sports et dans toutes les équipes ? L’objectif est-il d’avoir le même nombre de femmes et d’hommes dans chaque sport ? Ou est-il acceptable que les femmes et les hommes aient des priorités différentes ? Doit-on exiger que des sports « réservés aux femmes » ? C’est ce que nous allons essayer de comprendre.

… qui ne date pas d’aujourd’hui.

Les femmes ont été historiquement exclues du sport. 
Dans la Grèce Antique, les femmes n’avaient pas accès au sport, même en tant que spectatrice. Heureusement, les choses se sont quelque peu décantées par la suite.
Les femmes participent pour la première aux Jeux olympiques, en 1900. Même si la grande majorité des sports ne leur étaient pas ouverts, ce fut une grande avancé dans le milieu du sport de haut niveau. Ainsi, seul le tennis et le golf leurs offraient une place. Place qu’elles ont su saisir avec panache. La première femme à avoir remporté une médaille, aux JO, est Charlotte Cooper, joueuse de tennis britannique. Elle sera suivie par Margaret Abbott, golfeuse américaine, qui remporta une médaille d’or.

Wimbledon ladies singles champion Charlotte Sterry (nee Cooper) in action at Wimbledon.


Parmi les femmes, qui ont marqué l’univers du sport, on peut aussi mentionner Kathy Switzer, coureuse de marathon, qui n’a pu courir officiellement son premier marathon en 1967 (Marathon de Boston).

Des sportives, qui ont marqué le sport du haut niveau, on pourrait vous en citer des centaines, mais finalement, où leur combat a-t-il mené les choses à l’heure d’aujourd’hui ?

Des chiffres qui persistent

Année après année, les inégalités dans le sport persistent. Certains sont particulièrement parlants et doivent retenir notre attention. Des pratiques sportives genrées, comme en danse, seulement 7% des licenciés sont des garçons ou en rugby, où seulement 3% des licenciés sont des femmes. À contrario, nous constatons une surreprésentation des hommes (64,3 %) dans le sport de haut niveau, ou encore dans les programmes sportifs des médias (83 %).

Et dans le sport de haut niveau, comment ça se passe ? 

Selon le ministère des Sports, le sport de haut niveau représente « l’excellence sportive » : l’élite. De nombreux critères sont pris en compte pour déterminer si un sportif est ou non-éligible à concourir à haut niveau. Parmi ces critères, la participation à des compétitions officielles internationales (Jeux olympiques, Championnats du monde, Championnats d’Europe). Or, le nombre de femmes recensées dans cette catégorie en France est encore faible et surtout très inégal par rapport aux hommes (moitié moins).

Dans le sport de haut niveau, les femmes sont confrontées à un faisceau large de difficultés : moindre rémunération, moindre visibilité médiatique, faibles débouchés, inégalité en matière de retraite. Mais ces difficultés ne sont pas uniquement concrètes et physiques, elles sont aussi mentales et psychologiques : moindre reconnaissance, moindre estime de la part des autres, sentiment de légitimité.
Ce constat est d’autant plus présent lorsque la sportive choisit une discipline traditionnellement considérée comme « masculine ». Mais concrètement, qu’est-ce qu’une discipline masculine ? C’est, si l’on s’en suit aux différents avis, une discipline mobilisant « la force ou considérées comme risquée ».

Devenir athlète de haut niveau lorsqu’on est une femme, c’est un peu comme transgresser les représentations dominantes de la féminité. Les athlètes qui pratiquent des disciplines telles que la perche, le saut à ski, le BMX, la moto ou les lancers, s’exposent à un principe de hiérarchisation du genre. Les références réalisées par leurs homologues masculins étant généralement considérées comme une norme, supérieure. 

Inégalités entre les disciplines

Les femmes représentent 36,5 % des sportifs de haut niveau inscrits sur la liste ministériel. Cette moyenne recouvre toutefois de fortes disparités. Seules trois fédérations sur cinquante-huit comportent au moins 50 % de femmes parmi leur sportif de haut niveau : la gymnastique, le football et les sports sous-marins. 

L’évolution est discrète mais néanmoins visible dans certains sports. En particulier dans les sports collectifs, où les femmes prennent une place de plus en plus importante. On pense notamment à certaines disciplines comme le football et le rugby, où le nombre de femmes licenciées reste faible, mais où le nombre de sportives de haut niveau augmente chaque année. 
Cette augmentation du nombre de joueuses à haut niveau se retrouve dans tous les sports collectifs. 

Des sports mixtes, ça existe ? 

Oui et heureusement ! Il existe quelques disciplines où hommes et femmes sont au même niveau. On pense par exemple à l’équitation, un des rares sports complètement mixtes, qui compte dans ses rangs, tous niveaux confondus, 80 % de femmes. 
Malgré tout, dans cette discipline, la situation est complexe, car seulement 25 % des femmes évoluent à haut niveau. 
Ainsi, l’Équipe de France d’attelage est 100 % masculine. 

Mais alors, pourquoi une telle disparité, alors que le nombre de femmes licenciées reste, à contrario, plutôt élevé ? 

D’après M. Jean-Marc Lassus, chargé de développement au sein de la Fédération Français d’Équitation (FFE), cette disparité s’explique par plusieurs facteurs. La pratique d’un sport de haut niveau implique un choix socialement et financièrement lourd : monter un cheval de haut niveau requiert un énorme travail quotidien pendant une dizaine d’année, mais peu de femmes décident de prendre ce risque financier. De plus, les cavaliers professionnels sont rarement propriétaires de leur monture. L’accès à la carrière professionnelle dépend du choix d’attribution des chevaux par leurs propriétaires. 

Ces explications, sont-elles réellement plausibles ?


Cela, voudrait-il dire qu’une femme ne peut pas être une sportive professionnelle, sous prétexte qu’elle doit jongler entre sa vie personnelle et professionnelle ? Et qu’un homme aura forcément plus de moyens financiers qu’une femme, pour développer sa carrière ? 

Dans ce cas, il n’est plus seulement question de performance, et ces problématiques relèvent en réalité du domaine sociétal. Encore une fois, preuve que le phénomène doit être pallier dans tous les domaines et pas seulement dans le sport.  

Quoi qu’il en soit, ce phénomène de société prend de plus en plus d’ampleur, et pousse à se poser des questions sur l’avenir du sport de haut niveau. Même si l’on note des évolutions non-négligeables, est-il probable qu’un jour, on assiste à une partie totale entre hommes et femmes dans le sport de haut niveau ?

C’est en tout cas ce qu’on essayait de mettre en place les institutions des Jeux Olympiques de Tokyo, cette année, puisqu’ils ont tenu à compter dans leurs rangs, le même nombre d’hommes et de femmes pour y participer !

Serait-ce le début d’une nouvelle ère dans l’univers du sport ? 

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