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Le journal pour les jeunes, par les  jeunes

Tortues marines en péril : Les effets dévastateurs du réchauffement climatique et du plastique

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Amélie Joret

🍃🌊Passionnée par l’environnement, le milieu maritime et le terroir mon projet est de produire du contenu journalisitque engagé sur ces thèmes. En dehors de ces domaines, je m'intéresse aux faits de société, à la culture mais aussi à la politique. Je m'épanouie aussi dans les domaines liés à l'audiovisuel et la photographie.📸🎥 Enfin, j'aime nourrir ma curiosité et mon ouverture d'esprit. 🌞
Depuis plus de 100 millions d’années, les majestueuses tortues marines ont arpenté les mers du globe, jouant un rôle essentiel dans l'équilibre des écosystèmes océaniques. Mais aujourd'hui, leur existence est plus incertaine que jamais, menacée par deux forces indéniablement néfastes pour leur cycle de reproduction : le réchauffement climatique et la marée de plastique qui inondent nos océans. Des spécialistes alertent ; ces créatures marines, symboles de la faune marine sont en danger, et leur survie est désormais cruciale pour l'équilibre de notre planète bleue.

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Les tortues marines aident l’écosystème des récifs coralliens à rester productif et sain et jouent un rôle important dans le maintien de l’équilibre du réseau trophique. Crédit : Amélie Joret
Les tortues marines aident l’écosystème des récifs coralliens à rester productif et sain et jouent un rôle important dans le maintien de l’équilibre du réseau trophique. Crédit : Amélie Joret

Le plastique : Un fléau imminent

Le plastique, fléau de notre époque, menace gravement les tortues marines. Chaque année en moyenne, une trentaine de ces créatures nécessite des soins d’urgence au Centre de soins de Kélonia, situé à La Réunion. Le constat révélé par Stéphane Ciccione, océanologue et directeur de Kélonia, est alarmant : « Il y a 15 ans, quand on a commencé à étudier l’ingestion des plastiques sur les tortues marines, 8% étaient concernées, mais l’année dernière, c’était 30%. On constate alors que le pourcentage de tortues qui ingère des plastiques augmente de façon très importante », souligne-t-il.

Le plastique ingéré par ces créatures a été multiplié par trois au fil du temps. Ceci témoigne de la persistance du phénomène. Cette situation menace sérieusement le cycle de reproduction des tortues marines.

Le plastique n’est pas le seul élément perturbateur pour les tortues marines. Le réchauffement climatique vient s’ajouter à la liste de leur tourment.

Réchauffement climatique : Une dette pour les tortues marines

Les scientifiques tirent la sonnette d’alarme. D’après une étude publiée en février 2023 par The Royal Society Open Science Journal, les températures croissantes des océans mettent en péril la survie des populations de tortues marines. Cela se traduit par le réchauffement de leurs sites de nidification. Sur les sept espèces de tortues marines existantes, six sont déjà inscrites sur la liste rouge des espèces menacées. La menace climatique est en pleine puissance.

Il se joue une relation très importante entre les tortues marines et le climat. Le thermostat régule le ratio mâle femelle. « Les températures du sable influent sur le sexe des embryons : à 25°C, naissent des mâles, tandis qu’à 30°C, naissent des femelles » informe Marc Girondot, professeur d’écologie spécialisé dans les tortues marines à l’Université Paris-Saclay et chercheur au Laboratoire Ecologie, Systématique, Evolution. La stabilité du climat est donc cruciale.

Face aux problématiques liées aux réchauffement climatique, l’enseignant-chercheur à établit un concept, celui de « la dette climatique ». En réponse au réchauffement climatique, les tortues modifient leurs caractéristiques en ajustant leur saison de ponte. Elles le font pour s’adapter aux conditions ambiantes. « La dette climatique, représente la quantité de jours nécessaires aux tortue marines, pour décaler leur saisonnalité » explique le professeur d’écologie.

Cette dette climatique a des conséquences majeures. « Dans certaines régions où les températures sont excessivement élevées, les populations pourraient ne plus être en mesure de faire éclore des mâles », prévient le spécialiste.  Une vraie menace pour la survie de l’espèce.

Éviter l’extinction des tortues marines : quelles solutions ?

Face à cette menace grandissante, des chercheurs ont exploré des solutions pour éviter l’extinction des tortues marines. Parmi celles-ci figurent « l’incubation artificielle des œufs et le rafraîchissement des plages ». C’est notamment ce qu’informe Jonathan Monsinjon, chercheur à l’Ifremer et auteur d’un thèse sur le : Développement embryonnaire, détermination du sexe sensible à la température et phénologie des pontes sous contrainte du changement climatique. Cependant, ces solutions ne font pas l’unanimité.

Marc Girondot met en garde contre les solutions technologiques. Ce dernier affirme que : « Les solutions technologiques, je n’y crois pas pour deux raisons : première raison, c’est la logistique. On peut estimer qu’il y a à peu près 50 millions de pontes par an de tortues marines dans le monde entier. S’amuser à mettre 50 millions de pontes en incubation artificielle ou arroser 50 millions de nids ce n’est ni raisonnable ni faisable

La solution réside peut-être dans un compromis entre l’homme et la nature. La dernière option est de laisser les tortues marines réguler elles-mêmes leur saison de ponte. « Dans les années à venir, je vais essayer de pouvoir prédire la température du sable dans certaines régions, comme le sud de la France, pour créer des zones propices à la ponte des tortues » raconte Jonathan Monsinjon. La préservation des plages exemptes de constructions et la régulation de leur température peuvent contribuer à préserver la survie des tortues marines. « Ces zones, protégées par les autorités, pourraient devenir des sanctuaires pour la reproduction des tortues marines » ajout-il, plein d’espoir.

Une course contre la montre

Toutefois, la mise en place de telles mesures nécessite une action rapide, car les tortues marines sont déjà en déclin.

Le temps presse, et les chiffres sont alarmants. « Auparavant, nous avions une augmentation qui était certes lente mais qui était régulière jusqu’à 2018, et depuis 2018 on arrive au contraire à un plateau. C’est-à-dire que les causes de mortalité ont rattrapé les causes d’augmentation de la population. » alarme Stéphane Ciccione, qui dirige depuis 1988 Kélonia, l’observatoire des tortues marines de la Réunion.

Les causes de mortalité ont donc rattrapé les causes d’augmentation de la population. Stéphane Ciccione nous met en garde. Pour lui, « si nous voulons que ces créatures ancestrales continuent à perpétuer leur rôle crucial dans nos océans, nous devons sérieusement réduire notre empreinte sur la biosphère ». Les tortues marines sont irremplaçables, et leur survie est aujourd’hui entre nos mains.

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