Une forte mobilisation dans un climat politique sous tension
Ce dimanche 1er juin a eu lieu le second tour de l’élection présidentielle polonaise qui a battu un record historique de participation électorale avec 71,63%, témoignant d’une mobilisation exceptionnelle des citoyens. Ces élections de 2025 ont abouti à l’élection du nouveau président Karol Nawrocki qui a obtenu un score de 50,89% devançant alors Rafal Trzaskowski qui a lui obtenu un score de 49,11%. Ce résultat reflète une profonde polarisation politique en Pologne, avec un soutien massif pour Nawrocki dans les zones rurales et parmi les jeunes électeurs masculins, tandis que Trzaskowski a dominé dans les grandes villes
Karol Nawrocki, un président conservateur au profil trumpien
M.Nawrocki est un historien de 42 ans soutenu par le parti conservateur PiS mais il est officiellement un candidat indépendant. Ancien président de l’institut de la mémoire nationale (IPN), il est connu pour ses positions conservatrices et nationalistes. En effet, il a toujours promu une vision patriotique de l’histoire polonaise et, a la tête de l’IPN, a consolidé un discours ancré dans le nationalisme, conservatisme et anticommunisme, très proche des orientations du parti PiS.
Karol Nawrocki est souvent présenté comme étant idéologiquement proche de Donald Trump. Il met en avant une vision souverainiste, nationaliste et une vision très restrictive de l’immigration. Enfin, comme Trump, il critique les mécanismes de coopération internationale.
Le nouveau président se distingue également par ses positions eurosceptiques. En effet, il s’oppose à l’approfondissement intégrationniste de l’Union, notamment à ce qu’il appelle sa “fédéralisation”. Selon lui, la Pologne doit préserver son identité nationale face à ce qu’il considère être un projet d’État centralisé européen.
Durant sa campagne, il a promis de retirer la Pologne du pacte migratoire européen, dénonçant les politiques d’immigration imposées par Bruxelles .
De plus, il critique vivement le Green Deal européen, l’accusant de nuire aux ménages et à la souveraineté économique polonaise.
Les conséquences politiques
La cohabitation avec le Premier ministre pro-européen Donald Tusk risque d’être difficile. En Pologne le président dispose d’un droit de véto sur les lois, il risque probablement de bloquer les réformes libérales. Cela représente un enjeu majeur pour le gouvernement en place et un risque de paralysie institutionnelle est à prévoir.
Les conséquences internationales
Karol Nawrocki, comme nous l’avons dit précédemment, adopte une position eurosceptique et pourrait alors compliquer les relations de la Pologne avec l’Union européenne. En effet, bien qu’il soutienne l’aide militaire à l’Ukraine, il s’oppose à son adhésion à l’UE et à l’OTAN. Face à son élection, M.Nawrocki a reçu les félicitations de leaders nationalistes comme M.Orbán ou M.Babiš. Cependant, nous avons observé une réaction prudente de Volodymyr Zelensky. L’élection du nouveau président va entraîner une redéfinition de la place de la Pologne au sein de l’Union européenne.
Les conséquences économiques
L’élection de Nawrocki a provoqué une réaction négative des marchés financiers, avec une baisse de l’indice boursier polonais. De plus, un affaiblissement du zloty face à l’euro et au dollar a été observé. Cela reflète une inquiétude des investisseurs sur la stabilité politique à venir.