Arnaud Montebourg : déjà la fin de sa campagne présidentielle !

Ce 19 janvier 2022, Arnaud Montebourg a officiellement annoncé qu’il se retirait de la course à la présidentielle de 2022. Par une vidéo postée sur ses réseaux sociaux, le candidat de gauche explique ce choix, et n’apporte son soutien à aucun candidat. Retour sur la (courte) campagne électorale de l’ancien ministre de l’économie sous François Hollande.
Arnaud Montebourg en campagne pour les présidentielles de 2022. Photo de Lionel Bonaventure (AFP).
Arnaud Montebourg en campagne pour les présidentielles de 2022. Photo de Lionel Bonaventure (AFP).
Un début de campagne compliqué :

Le 4 septembre dernier, le candidat originaire de Bourgogne se lançait pleinement dans la course. Depuis Clamecy, dans la Nièvre, il donnait raison aux multiples spéculations à son égard lors d’un discours. Son objectif était clair : « éviter à la France la douleur d’un deuxième quinquennat Macron ou le danger d’un premier quinquennat Le Pen ». Pour cela, l’ancien ministre sous François Hollande avait appelé les citoyens de sensibilité socialiste à le rejoindre. Son slogan : « la remontada de la France 2022-2027 ». L’idée en reprenant cette expression qui signifie remontée en espagnol, est donc de faire relever la tête à la France, qui selon lui est au plus mal.

Alors qu’il venait de présenter sa candidature, Monsieur Montebourg était crédité de 5% d’intentions de vote. Il avait alors fait part de son refus de participer à une primaire populaire. Il trouve plusieurs soutiens à gauche, dont le démographe Emmanuel Todd, et un mouvement se crée : « les jeunes pour Montebourg ».

Alors que sa campagne s’enclenchait progressivement, le candidat a engendré une vive polémique lors d’une interview radio pour RTL. Invité de l’émission du « Grand Jury » le 7 novembre, une proposition sur l’immigration a grandement discrédité son programme. Arnaud Montebourg s’est en effet déclaré en faveur d’une fin des transferts de fonds vers les pays qui refusent de rapatrier leurs ressortissants visés par des obligations de quitter le territoire français. Cette proposition visait ainsi clairement les pays du Maghreb et les pays africains en général. La gauche dans son ensemble s’est alors offusquée d’une telle proposition, tandis que l’extrême droite a été ravie. Ce fut alors le début de la fin pour le candidat Montebourg, dont les intentions de vote n’ont fait ensuite que baisser.

Une tentative désespérée de sauvetage de sa campagne :

Cependant, lui et son équipe ont tout tenté pour redresser cette campagne. Dès le début du mois de décembre, Arnaud Montebourg s’est finalement déclaré en faveur d’une union des candidats de gauche. Cela est urgent selon lui, puisqu’il estime que l’extrême droite est aux portes du pouvoir. Dans cet objectif, il se montrera alors sur les réseaux sociaux en train d’appeler les autres candidats de la gauche. Jean-Luc Mélenchon, Anne Hidalgo, Yannick Jadot et enfin Fabien Roussel, il les a tous contactés, mais cela n’a pas abouti.

Ses intentions de vote tombant alors à 0,5% voire 1%, il essaya alors une dernière manœuvre. Dernièrement, le candidat avait en effet essayé de se rapprocher de Christiane Taubira et du projet de la Primaire Populaire, en vain.

Une décision inéluctable, le retrait de sa candidature :

C’était pressenti depuis quelques jours, c’est désormais officiel. Arnaud Montebourg, candidat de gauche modéré, a annoncé son retrait de candidature des élections présidentielles de 2022.

C’est pourquoi ce 19 janvier, dans une vidéo diffusée sur ses réseaux sociaux, Arnaud Montebourg déclare se retirer de la course à la présidentielle de 2022. Il affirme ne pas avoir réussi à unir dans un programme commun plusieurs candidatures de gauche, malgré ses efforts. Par la suite, il rappelle dans les grandes lignes ce qu’était son programme et ses principales propositions, qui n’ont pas trouvé d’échos dans sa famille politique. Lui qui prévoyait « la hausse des salaires pour faire face à l’inflation », mais aussi un meilleur partage des richesses créées par les entreprises, une politique du « Made in France XXL » pour relancer l’industrie, ou encore la sortie du pétrole grâce au nucléaire. Il ne regrette ainsi qu’aucune de ses propositions n’aient été entendues ou reprises par d’autres candidats, ce qui l’a conduit à un choix fort : celui de ne soutenir aucun candidat.

Arnaud Montebourg dans sa vidéo de retrait de campagne présidentielle de 2022

Alors que l’on aurait pu penser qu’il allait se joindre à Christiane Taubira, Arnaud Montebourg a préféré s’abstenir de tout soutien. Il estime que personne ne partage les mêmes perspectives que lui pour la France, ce qui motive sa décision. Cependant, l’ancien ministre relativise et espère surtout que l’on n’oubliera pas ses idées. Il souhaite que plus tard, elles puissent parvenir jusqu’au pouvoir pour être enfin concrétisées.

Ainsi, c’est en « homme libre », en « entrepreneur heureux et fier de l’être » et en « homme sincèrement engagé pour que la France fasse d’autres choix » qu’Arnaud Montebourg a retiré sa candidature de l’élection présidentielle de 2022.

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