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Brésil : un second tour de l’élection présidentielle qui s’annonce plus incertain que prévu

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Gabrielle Hugot

Au Brésil, le candidat de gauche et ex-président Lula est arrivé en tête du 1er tour de la présidentielle avec 48% des voix, devant le président sortant d’extrême droite, Jair Bolsonaro (43%). Il n’a pas atteint la barre de 50% nécessaire pour l’emporter dès le 1er tour, comme le prédisaient certains sondages, mais a toutefois a déjoué les prédictions des instituts de sondage, qui le donnaient déjà perdant. Un second tour aura lieu le 30 octobre.

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L'ex-président Lula (à gauche) arrivé en tête du premier tour de la présidentielle avec 48% des voix, devant le président sortant d’extrême droite, Jair Bolsonaro (à droite).
Quels sont les sondages du second tour ?

Pour le second tour de l’élection présidentielle, les sondages soumettent l’hypothèse d’un duel entre Lula et Bolsonaro donnant l’avantage au candidat de la gauche. En effet, la plupart des médias, à quelques différences près, donnent des sondages similaires.

Le média brésilien Estadão donne 51% des voix pour Lula contre seulement 38% pour le président sortant. De même, The Economist laisse présager la victoire de Lula avec 57% contre 43% pour Bolsonaro.

La campagne de l’élection présidentielle a repris son cours depuis le lundi 3 octobre en vue du deuxième tour. Elle s’annonce acharnée et remplie de tensions entre les deux candidats, mais également entre leur base électorale.

Des soutiens de taille pour Jair Bolsonaro

Malgré une gestion controversée de la crise sanitaire, avec plus de 680 000 morts au Brésil, le recul de la forêt amazonienne sous son mandat et une politique ultra-libérale, Jair Bolsonaro continue d’attirer de nombreux électeurs.  

Le premier soutien dans les électeurs de Bolsonaro sont les évangélistes chrétiens. Ils représentent un quart de la population brésilienne. Le président sortant, catholique de naissance, s’est même converti en 2016, ce qui a certainement assurer une partie de leur vote. Il défend leurs lignes conservatrices comme l’interdiction du droit à l’avortement, le lobby des armes ou encore l’idéologie du genre. La présence de son épouse, Michelle Bolsonaro durant la campagne renforce ce soutien puisqu’elle est une fervente croyante, très populaire chez les évangélistes.

D’autres électeurs en sa faveur sont nombreux parmi le secteur agro-alimentaire. Ce secteur fait vivre 1 brésilien sur 10, en dépit de terres agricoles gagnées sur la forêt amazonienne. L’objectif principal est de produire. Il est le seul candidat à toucher les électeurs qui ont une vision davantage économique et productiviste, laissant parfois l’environnement au dépourvu.

Bolsonaro détient également le soutien de personnalités populaires. Le footballeur Neymar a appelé à voter pour le président sortant en dansant sur une musique de campagne de Bolsonaro. Ronaldinho appelle également à voter pour lui. Plus récemment, c’est l’ex-président américain Donald Trump qui lui apporte soutien à travers une vidéo ou il le nomme « mon ami ».

L’inquiétude d’une contestation des résultats de la présidentielle par Bolsonaro

Le scénario privilégié de l’élection présidentielle brésilienne est celui d’une victoire de Lula au second tour. Ce dernier se prépare désormais à une bataille : “Je n’ai jamais gagné une élection au premier tour, il semble que le destin aime me faire travailler un peu plus dur”, a déclaré Lula. Toutefois, si cette hypothèse satisfait une grande partie des électeurs, elle n’est pas du goût des militants de Bolsonaro, en particulier des plus radicaux et la réaction de ces derniers est très redoutée. Selon plusieurs spécialistes du Brésil, Jair Bolsonaro a tout mis en place durant son mandat et sa campagne, en remettant en cause et en dénigrant le système et les instituts électoraux ou encore le vote électronique, pour contester les résultats de l’élection présidentielle en cas de défaite.

La contestation de Bolsonaro fait peu de doute toujours d’après les politologues avertis mais, plus qu’une protestation, c’est le mouvement social d’insurrection qu’elle pourrait entrainer qui inquiète.

Les autorités craignent alors une version brésilienne de la prise du Capitole qui avait secoué les Etats-Unis en 2020 après la défaite de Donald Trump. Une comparaison qui a du sens quand on sait que Jair Bolsonaro est considéré comme le “Trump” de l’Amérique latine.

Elections présidentielles au Brésil : le dernier combat de Lula ?

Après avoir écopé de huit ans de prison pour corruption dans l’affaire de l’entreprise publique Petrobras, Lula n’avait pas pu se présenter aux dernières élections. Il a passé 28 mois en détention jusqu’à ce que la justice annule ses condamnations pour vice de forme, et accuse le juge qui l’avait condamné de partialité.

Libéré il y a deux ans, Lula a naturellement repris la tête de l’opposition au président Bolsonaro. Il a formé une grande coalition de dix partis, allant de l’extrême gauche au centre droit. Sa candidature a reçu le soutien de plusieurs anciens candidats à la présidence, comme l’écologiste Marina Silva, des magistrats, des intellectuels, et de nombreux artistes, comme Caetano Veloso.

À 76 ans, Lula se lance à la présidence pour la sixième fois ce qui pourrait bien être son dernier combat, en dépend des résultats du second tour des élections le 30 octobre prochain.

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