Rechercher
Fermer ce champ de recherche.
Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Le journal pour les jeunes, par les  jeunes

Christine Kelly : “Il faut oser être différent, oser ne pas penser comme les autres !”

Picture of CSactu

CSactu

Lors de la Foire du Livre de Brive, nous avons eu la chance de rencontrer Christine Kelly, présentatrice de l'émission Face à l'Info sur CNEWS depuis 2019. Née en Guadeloupe en 1969, Christine Kelly intègre le secteur des médias en 1992 sur sa terre natale. Quelques années après son arrivée en métropole et l'obtention de son diplôme en journalisme à l'IJBA Bordeaux, elle rejoint le média LCI où elle y a notamment présenté le journal et elle a également eu la chance d'intégrer le CSA de 2009 à 2015. Écrivaine sur son temps libre, Christine Kelly a publié 7 livres dont le dernier en date est "Libertés sans expression" paru aux éditions du Cherche Midi. Dans cet essai autobiographique, Christine Kelly « dénonce le fait que l'on soit dans une société où la liberté d'expression n'existe plus réellement et où l'on est obligé de taire ses pensées pour ne pas subir des menaces de mort.» pour reprendre ses mots. Ainsi, au travers de cette interview, Christine Kelly a accepté de nous parler de son émission Face à l'Info et de son combat pour la liberté d'expression.

Partagez ce post

Christine Kelly dans son émission Face à l'Info sur CNEWS - Source : CNEWS
Christine Kelly dans son émission Face à l'Info sur CNEWS - © CNEWS
Depuis 2019, vous êtes la présentatrice de l’émission Face à l’info sur la chaîne CNEWS qui est diffusée de 19h à 20h du lundi au jeudi. Pourriez-vous nous parler de la naissance de cette émission ?

Christine Kelly : L’émission existe depuis le 14 octobre 2019. Face à l’info est une émission qui a été créée avec quatre chroniqueurs. L’idée de cette émission était de faire une bande, une équipe avec les mêmes chroniqueurs qui sont là tous les soirs. Ces chroniqueurs donnent chacun leur avis et réalisent un édito sur un sujet politique, économique, d’actualité internationale, sur l’Histoire.

Nous avons commencé la première émission avec Eric Zemmour qui est resté pendant plus de 2 ans. Il nous a depuis quitté pour devenir candidat lors de la présidentielle de 2022. Nous avons depuis reconstitué l’équipe et cette équipe continue à débattre chaque jour sur des sujets d’actualité. Nous avons également fait notre quatrième rentrée Face à l’info cette année, ce dont je suis très heureuse !

Christine Kelly ( au centre de la photo ) est entourée par son équipe de chroniqueurs de l’émission Face à l’info, diffusée sur CNEWS – Source :Valeurs Actuelles via TWITTER
Votre émission invite une équipe de quatre éditorialistes ou chroniqueurs à débattre autour de sujets d’actualité. Cette équipe est composée de Matthieu Bock-Côté, sociologue et essayiste, de Dimitri Pavlenko journaliste et animateur de la matinale d’Europe 1, de Marc Menant journaliste spécialiste de l’Histoire et de Charlotte d’Ornellas, journaliste chez Valeurs Actuelles. Qu’est ce qu’un éditorialiste selon vous ? Et quels sont vos secrets pour gérer ces individualités fortes ?

Christine Kelly: Pour moi, un éditorialiste est quelqu’un qui n’est pas moi justement ! Moi, au travers de mon rôle de présentatrice, je donne la parole et je l’écoute. Je ne prends pas partie et je ne donne pas mon avis alors qu’un éditorialiste va lui prendre partie, donner son avis, il analyse et va loin dans sa façon de penser et il dit tout ce qu’il pense sur un sujet.

Après mon secret, c’est le respect, c’est l’écoute, la patience, la tolérance, le partage qui sont des valeurs communes. Que l’on soit d’accord ou pas, on écoute ! Si l’on est suffisamment fort de caractère, on n’est pas obligé de se laisser convaincre. Si l’on est d’accord, on peut effectivement renchérir ou bien même enrichir sa culture, sa connaissance par l’édito des chroniqueurs. Cependant, chacun a la droit et la responsabilité de se faire son avis.

Pour rebondir sur votre propos, vous dites que le but d’un éditorialiste c’est d’aller plus loin dans son idée, son propos. Mais quelles sont les limites qui s’imposent à lui ?

Christine Kelly : Les limites ne sont que celles imposées par la loi, c’est-à-dire la liberté d’expression. La définition de la liberté d’expression, c’est le droit pour toute personne à penser comme elle le veut et à l’exprimer comme elle le veut . Néanmoins, l’incitation à la haine, l’insulte, les menaces de mort, le racisme ça, ce n’est pas user de sa liberté d’expression. Ainsi, si l’éditorialiste reste dans le cadre de la liberté d’expression, il peut dire tout ce qu’il veut.

Justement, avec les conditions du direct liées à votre émission Face à l’info, comment pouvez-vous faire en sorte que l’éditorialiste n’aille pas au-delà de la loi ?

Christine Kelly : Votre question est très intéressante. Autrement dit, c’est pour ça que nous avons fait 3 ans d’émission avec Eric Zemmour et que, sur peut-être 300, 350 ou 400 émissions, il y a eu 2 ou 3 émissions qui ont été sujette à polémique ou à critique parce que ce n’est pas facile, en direct comme vous dites, ou quasi en direct d’arriver à tout gérer, tout maîtriser. Même si, la plus part du temps, nous arrivions à tout maîtriser, cela restait dans le cadre de la liberté d’expression. L’idée, c’est d’être vraiment à l’affût du respect, de la tolérance et de l’écoute pour pouvoir rester dans le cadre de la loi, effectivement.

Christine Kelly face à Eric Zemmour lors de l’émission Face à l’Info du mercredi 22 juin 2022 – Source: CNEWS et le compte Twitter de Christine Kelly
Pour parler critique, votre émission et la chaîne CNEWS sont souvent critiquées pour la proportion de temps qui est accordée aux idées de droite et d’extrême droite. Est-ce que vous comprenez cette critique ?

Christine Kelly : Ce qui est dommage c’est que dans votre question, vous reprenez, justement, les critiques qui sont faîtes à propos de la droite et l’extrême droite.

Qu’est ce que la droite et qu’est ce que l’extrême droite ? À partir de quand on est d’extrême droite ? Tout ce qui n’est pas d’extrême gauche, on dit que c’est d’extrême droite donc cela veut dire que tout le monde est d’extrême droite… Ainsi, à partir de là, je veux dire qu’est-ce que l’extrême droite ? Etc.

Dès qu’on parle de la sécurité, de la sécurité pour protéger un enfant par exemple, si en parlant de ça on est d’extrême droite, tout le monde est d’extrême droite !

Donc à partir du moment où l’on dit que la police fait son travail lorsqu’elle nous protège et qu’on l’appelle au 17 lorsque l’on a un problème que l’on soit de gauche ou de droite, si ça c’est d’extrême droite, c’est que notre société a un problème !

Ne serait-ce que de succomber aux critiques qui disent que CNEWS est de droite et d’extrême droite, c’est déjà succomber à un profond malaise et à la menace de la suppression de la liberté d’expression. C’est-à-dire que c’est accepter de ne pas penser comme la bien-pensance que de résister à ces critiques.

Qu’est-ce que CNEWS apporte en terme de nouvelle réflexion dans le paysage audiovisuel français selon vous ?

Christine Kelly : Je pense que CNEWS amène à la réflexion d’être différent. On n’est pas d’accord, on éteint ! On n’est pas d’accord, on change de chaîne ! Cela peut faire réfléchir que de regarder CNEWS.

CNEWS dit la vérité, CNEWS regarde la vérité et dit : « Voilà ce que l’on voit, vous en faites ce que vous voulez, mais ça, c’est ce qu’on voit et ce que l’on voit, tout le monde ne vous le dit pas, mais nous, on va vous le dire ! ». C’est ça la force de CNEWS et c’est pour cela que certains aiment CNEWS et que d’autres n’aiment pas CNEWS. CNEWS parle de tout ! Il n’y a pas un sujet qui est tabou sur CNEWS, pas un seul ! En revanche, il y a des sujets qui sont tabou sur beaucoup d’autres chaînes et c’est ça qui est dommage pour la société, pour la liberté d’expression, pour la démocratie, pour la France.

Vous nous recevez dans le cadre de la 40ème Foire du Livre de Brive-la-Gaillarde, ainsi, pourriez-vous nous parler de votre livre intitulé Libertés sans expression et en quoi est-il un essai autobiographique sur votre combat pour la liberté d’expression ?

Christine Kelly : L’idée de mon livre est d’expliquer pourquoi je me bats pour la liberté d’expression, d’où vient ma volonté de me battre pour la liberté d’expression, d’où vient ma soif de liberté d’expression et ma soif de liberté depuis ma naissance en Guadeloupe, aux Antilles. Comment cela m’a portée, en passant par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA), jusqu’au moment où l’on me dit parfois que : « Vous étiez au CSA, vous ne devriez pas faire cette émission ». Ce à quoi je réponds qu’au contraire, c’est parce que j’ai été au CSA, qui a pour premier rôle au quotidien de gérer la liberté d’expression en France, que je fais cette émission. Cette émission qui est là pour donner la parole à tous et c’est le public, le téléspectateur qui lui a le droit de décider s’il est d’accord ou pas, s’il éteint sa télé ou pas. On ne lui impose rien, on lui propose des sujets de réflexion et c’est cela la force de la liberté d’expression !

Christine Kelly présente son livre “Libertés sans expression” paru aux éditions Le Cherche Midi à la Foire du livre de Brive-la-Gaillarde. © Valentin Francy/CSactu
Pour conclure cette interview, quel message souhaiteriez-vous transmettre à la jeunesse ?

Christine Kelly : Aux jeunes, je leur dirais de ne surtout pas se laisser embarquer par tout ce qu’ils entendent, de ne pas se laisser embarquer par tout ce qu’ils voient. Dans ce sens, je leur dirais de faire jouer leur capacité de jugement, leur capacité de discernement mais aussi leur capacité d’être à contre courant et de ne pas se laisser convaincre par tout ce que l’on peut voir mais, soi-même, d’aller chercher la vérité, d’aller chercher les réelles informations.

Je leur dirais qu’il faut également oser être différent, oser ne pas penser comme les autres et ça, c’est un courage aujourd’hui. Ainsi je demande à tout le monde d’être courageux !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Total
0
Share