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Le journal pour les jeunes, par les  jeunes

Edwige Diaz : “Je pense que la rentrée parlementaire va être mouvementée parce que le gouvernement a raté ses 100 premiers jours, il a raté son été et je pense qu’il ratera sa rentrée.”

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CSactu

Le mardi 30 août 2022, CSactu est parti à la rencontre de Madame la députée de la 11ème circonscription de la Gironde, Edwige Diaz. Le temps d'un déjeuner, nous avons pu revenir sur son parcours et son ascension politique mais aussi discuter de thématiques telles que la fonction du député et la jeunesse. Aujourd'hui, à J-7 de la rentrée parlementaire, Edwige Diaz nous confie également sous quels auspices elle place sa rentrée parlementaire et quels seront les divers chantiers qui vont attendre le groupe parlementaire du Rassemblement National. Rentrée politique, idées et propositions sont donc également au programme de cette interview dans laquelle nous vous proposons de découvrir qui est Edwige Diaz.

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Edwige Diaz au Centre Commercial de Bouillac suite à notre interview - Valentin FRANCY/CSactu
Edwige Diaz au Centre Commercial de Bouillac suite à notre interview - Valentin FRANCY/CSactu
Avant de vous tourner vers le monde de la politique, vous avez travaillé en tant que cadre administratif et commercial d’entreprise. Pourquoi avez-vous fait le choix de donner une dimension politique et publique à votre vie ?

Je suis rentrée en politique assez jeune et cela sans m’en rendre vraiment compte puisque j’étais au Conseil municipal des jeunes lorsque j’étais à l’école primaire. Ensuite, j’ai eu l’occasion de siéger quelques mois dans un Conseil Municipal, en l’occurrence celui de la commune de Salles où habite ma mère. (NDLR : Salles est une commune située dans le sud du département de la Gironde, entre Bordeaux et Biscarrosse) J’ai également eu ma carte aux Républicains un temps, puis j’ai décidé d’adhérer au Rassemblement National en 2012.

Si vous voulez, je considère que j’ai réellement commencé à faire de la politique lorsque je me suis présentée pour la première fois aux élections sénatoriales de 2014. Ces premières élections en tant que candidate m’ont permis de rendre service au parti que j’avais décidé d’aider, c’est-à-dire le Rassemblement National. Suite à ces élections, on m’a proposé d’être candidate sur plusieurs élections, et c’est à ce moment-là que je me suis rendu compte que cela me plaisait.

Concernant mon travail, j’ai continué à travailler en tant que cadre administratif et commercial jusqu’au mois de juillet. Depuis le mois d’août, j’ai cessé toute activité professionnelle car le mandat de parlementaire est très prenant. Je pense que “qui trop étreint, embrasse mal” ou autrement dit, si on entreprend trop de choses à la fois, on risque de ne rien réussir du tout et de courir à l’échec. Ainsi, j’ai préféré me consacrer à mon mandat de députée.

À la lecture de votre biographie, j’ai constaté que votre parcours politique présentait des similitudes avec celui de Valéry Elophe, conseiller régional du Rassemblement National pour la Corrèze. Comme lui, vous avez été un temps sarkozyste avant de devenir mariniste. De votre côté, quels ont été les points de bascule qui vous ont fait préférer le Rassemblement National à l’UMP ?

Pour lire le parcours politique de Valéry Elophe: https://www.csactu.fr/valery-elophe-je-dis-aux-jeunes-que-toutevotre-vie-est-conditionnee-par-la-politique/

Ces points de bascule ont été très nombreux et d’ailleurs, on voit bien que nous n’avons pas été les seuls à avoir quitté l’UMP pour aller rejoindre Marine. De plus, lorsqu’on voit le score de Valérie Pécresse à l’élection présidentielle, il est famélique ! (NDLR: dans ce contexte famélique signifie qui est maigre) Cela veut dire que de nombreux citoyens français ont décidé de faire confiance à Marine le Pen plutôt qu’à Valérie Pécresse.

En 2007, j’avais voté Nicolas Sarkozy pour les valeurs qu’il défendait, c’est-à-dire les valeurs autour du travail avec le fameux « travailler plus pour gagner plus » et puis les valeurs autour de l’identité avec notamment le « karcher ». (NDLR: Nicolas Sarkozy, à l’époque Ministre de l’Intérieur de Jacques Chirac avait utilisé cette expression en juin 2005 lors d’une visite dans la cité des 4000 à la Courneuve suite au décès d’un garçon de 11 ans dans cette même ville. L’expression avait suscité la polémique au près des habitants. Elle continue à être utilisée par des personnalités de droite et d’extrême droite pour parler de la question des cités et de l’identité).

Finalement, comme beaucoup de français, j’ai été déçue par le mandat présidentiel mené par Nicolas Sarkozy et c’est pour cette raison que j’ai voté Marine en 2012. J’ai voté pour elle car elle incarnait autre chose. Déjà, elle incarnait selon moi une forme de sincérité, de courage, de constance ainsi que des valeurs telles que le patriotisme, et des propositions telles que le soutien à l’économie locale d’abord ainsi que la préférence nationale. (NDLR: Employée pour la première fois en 1985 par des proches FN, la préférence nationale est une expression qui caractérise une volonté politique de réserver des avantages aux détenteurs de la nationalité française ou elle peut se traduire par le refus d’attribuer des aides sociales aux personnes n’ayant pas la nationalité française) C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de prendre ma carte au Rassemblement National et que, de fil en aiguille, je me retrouve candidate, puis élue, et aujourd’hui parlementaire.

Quatre mois s’écoulent entre votre adhésion au Rassemblement National et votre première candidature aux élections sénatoriales qui ont eu lieu en septembre 2014. Comment expliquez-vous le fait que l’on vous ait portée comme candidate aussi rapidement ?

Pour vous répondre objectivement, et je le dis avec beaucoup d’humilité mais aussi de réalisme, sur une élection sénatoriale en Gironde à cette époque, il n’y avait pas beaucoup d’enjeux. De plus, il fallait 8 candidats et la parité pour ce type d’élection. L’idée était donc qu’il n’y ait pas que des candidats issus de la métropole. Or, en 2014, j’étais une femme, j’étais jeune et j’habitais dans la ruralité donc je le dis très modestement : « je cochais les cases ».

C’était également un moyen pour Jacques Colombier qui était mon prédécesseur à la tête de la fédération du Rassemblement National de la Gironde de mettre le pied à l’étrier à des jeunes et de nous tester aussi, il faut se le dire. Même si c’était une élection où il y avait assez peu d’enjeux, on a quand même fait une vrai campagne puisque l’on a été rencontrer des maires, on a fait du démarchage téléphonique aussi etc. Ainsi, Jacques Colombier a décidé de former des jeunes dont il sentait qu’il pouvait en faire quelque chose.

Edwige Diaz ( à gauche ) et Jacques Colombier ( à droite ) en 2016, au moment de la passation de pouvoir© Laurent Theillet PHOTOPQR/SUD OUEST/MAXPPP
En 2015, vous connaissez votre premier mandat politique en étant élue conseillère régionale. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur cette fonction et sur le sens que vous y voyez ?

Comme nous avions fait une bonne campagne lors des élections sénatoriales de 2014 et qu’entre temps il y a eu les élections départementales de mars 2015 où j’étais aussi candidate. À cette occasion, j’ai mené ma première « vraie » campagne, c’est-à-dire qu’il y avait ma tête sur les affiches. Nous avions obtenu un score insuffisant pour gagner mais tout à fait honorable avec une bonne campagne. Jacques Colombier a donc estimé opportun, lors des élections régionales de 2016, de me proposer d’être en deuxième position sur la liste de la Gironde, c’est-à-dire à une place éligible.

Pour moi, c’était un honneur et une marque de reconnaissance importante. C’était aussi l’occasion pour moi d’aider Marine le Pen dans sa conquête du pouvoir et le fait de pouvoir contribuer à diffuser nos idées dans l’électorat. C’est donc avec beaucoup de sérieux que je me suis emparée de ce mandat. Avec beaucoup d’assiduité également puisque vos confrères de FranceInfo ont fait une étude et je fais partie de ces rares élus qui, sous la mandature 2015 – 2021, ont été présents à 100 % .

Je me suis également très impliquée dans mes commissions, j’ai fait beaucoup d’interventions en séance plénière et c’est ce qui a poussé Marine le Pen à me confier la tête de liste en 2021. Nous avons réussi à obtenir un très très bon score puisque pour la première fois dans l’histoire de la région Nouvelle Aquitaine, le Rassemblement National est le premier groupe d’opposition à la gauche. C’est donc un honneur pour moi. d’avoir été élue.

De nos jours, vous avez été élue députée de la 11ème circonscription de la Gironde face à la députée sortante de LREM, Véronique Hammerer. Comment expliquez-vous cette percée historique de votre parti dans des terres plutôt acquises à la gauche ?

Il y a beaucoup de facteurs qui expliquent cette percée historique. Tout d’abord, il y a le facteur de l’implantation qui compte beaucoup. M’étant déjà présentée sur cette circonscription en 2017 et notre candidature ayant obtenu un score de presque 43%, j’en tire pour bilan que ce score était déjà très élevé si on l’inscrit dans le contexte qu’a connu le Rassemblement National en 2017.

Ensuite, il faut bien le dire, la députée sortante n’a pas été à la hauteur des attentes, clairement ! Nous n’allons pas refaire la campagne. Cependant, elle a été plutôt méconnue de la population et elle n’a pas brillé à l’Assemblée Nationale puisqu’elle faisait partie des députés les moins actifs. À cela, vous rajoutez les politiques d’Emmanuel Macron qui sont totalement rejetées par les habitants de ma circonscription du fait de sa ruralité. Par les politiques d’Emmanuel Macron, je parle du pouvoir d’achat qui ne cesse de diminuer, des taxes qui ne cessent d’augmenter et des orientations politiques qui ne sont pas faîtes pour nos territoires ruraux mais pour les métropoles.

Il y a également l’adhésion des citoyens à la politique de Marine le Pen qui est incontestable. Marine le Pen est venue trois fois sur la circonscription, avec un succès qui a été croissant à chaque fois. Elle a donc réalisé un très très bon score à la présidentielle de 2022. Pour illustrer mon propos, lors du second tour, elle a obtenu un score de 58 % qui est inédit et historique pour notre parti. Pour notre part, aux législatives, nous avons obtenu un score qui avoisine les 59%. En fait, c’est un vote RN qui s’accroît depuis les dix dernières années conjugué à notre travail sur cette base propice grâce à notre implantation locale qui nous a permis de réaliser une percée historique.

Quel a été votre ressenti lorsque vous avez fait vos premiers pas dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale ?

Beaucoup d’émotions. Beaucoup d’émotions car, comme je le disais, c’est un mandat que je cherchais à obtenir depuis 6 ans. Cette fois-ci, nous avons réussi à atteindre notre objectif. À titre personnel, c’était le symbole de la victoire. Ensuite, bien sûr, ma première pensée a été pour Marine le Pen car si elle n’avait pas été là aujourd’hui, nous n’en serions pas là. Je dis « nous », c’est-à-dire moi, mais surtout les 88 autres députés du RN qui ont été élus. C’est grâce à Marine le Pen si nous en sommes arrivés là !

J’ai également eu une pensée pour les électeurs de la circonscription qui fondent beaucoup d’espoir en nous. Je n’ai cessé de leur répéter et je m’astreins tous les jours à cette discipline, c’est-à-dire que je ne veux pas les décevoir ! C’est pour cela que je suis à la fois très présente sur le terrain, mais aussi très assidue à l’Assemblée. Ce sont quand même 25 000 électeurs qui ont voté pour moi lors des législatives et 13 000 000 d’électeurs qui ont voté pour Marine à la présidentielle. Ainsi, nous n’avons pas le droit de décevoir ces personnes-là !

Les 89 députés du RN siégeant à l’Assemblée Nationale. Edwige Diaz est au premier rang à droite de Marine le Pen (Christophe Archambault/AFP)
Comment se prépare t-on à prendre ses fonctions de député sachant que ce rôle semble assez complexe et qu’il s’agit de votre premier mandat à l’échelle nationale ? Des dispositifs sont-ils prévus par l’Assemblée Nationale pour vous aider ?

L’enthousiasme donne des ailes d’autant plus que nous avons la chance d’avoir quelques députés sortant qui connaissent bien la machine. Nous avons également un secrétaire général qui s’appelle Renaud Labaye qui est extraordinaire et très pédagogue. Les élus sortants tel que Sébastien Chenu (NDLR: Sébastien Chenu est le député de la 19ème circonscription du Nord) sont très actifs dans le groupe. Ainsi, si vous voulez, nous avons un bon cadre avec des élus sortants et un secrétaire général hors-pair. Il faut également ajouter à cela notre enthousiasme et finalement notre prise de fonction se fait toute seule. De plus, les agents de l’Assemblée Nationale sont très à l’écoute et disponibles aussi donc il n’y a pas de difficultés majeures.

Cela peut sembler compliqué depuis l’extérieur mais, au regard de tout ce que je vous disais plus le fait que, malgré tout, j’ai quand même eu plusieurs mandats locaux dont celui de conseillère régionale que j’ai conservé et jusqu’à avant-hier celui de conseillère municipale et communautaire, cela vous confère une expérience qui fait que tout se passe très bien.

Vous êtes également membre de la Commission des lois, pouvez vous nous en dire plus sur celle-ci et sur le rôle que vous y jouez ?

La Commission des lois était une commission dans laquelle je voulais siéger car c’est celle qui vous permet de voir quasiment tous les textes passer. Il me paraissait intéressant de faire un travail législatif construit, documenté et donc de participer à cette commission. J’ai également repris mes études il y a 2 ans et j’ai fait des études de droit que j’ai dû arrêter en raison de mon mandat. En quelque part, ma présence et ma participation à cette commission s’inscrit dans la continuité de quelque chose qui m’intéresse.

Le rôle que l’on va y jouer est un rôle important comme dans toutes les commissions puisque nous sommes entre 10 et 12 députés par commission. Nous y faisons beaucoup d’interventions, de propositions d’amendements et après, ces amendements sont amenés à être re-défendus dans l’hémicycle. Que cela soit à la commission, sur le terrain ou dans l’hémicycle, nous jouerons notre rôle d’opposant mais aussi celui d’alternative puisque le but final de ce mandat, c’est la conquête du pouvoir en 2027.

Selon vous, quelle est la proposition de loi émise durant les premiers mois de cette nouvelle législature qui illustre le plus une thématique pour laquelle il vous tient à cœur d’œuvrer en tant que député, et cela dans l’intérêt des français ?

La loi que l’on vient de voter sur le pouvoir d’achat. C’est une loi que nous avons votée. Certes elle est imparfaite, elle est insuffisante, mais au regard de la grande souffrance qui touche nos concitoyens, c’est toujours mieux que rien. D’ailleurs, nous nous réjouissons que ce thème ait été choisi par la majorité comme première loi significative de l’Assemblée. Nous pensons, certainement à juste titre, que si le Rassemblement National n’avait pas été là pour porter ce thème important du pouvoir d’achat et bien, la majorité n’aurait peut-être pas décidé d’en faire sa première loi.

Pour plus d’information sur la loi n° 2022-1158 du 16 août 2022 portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat (1): https://www.vie-publique.fr/loi/285608-loi-pouvoir-dachat-16-aout-2022

La rentrée parlementaire aura lieu en octobre. Sous quels auspices la placez-vous d’un point de vue de votre travail parlementaire ?

Elle va être intense ! ( dit-elle en souriant ) Exaltante même ! Parce que, il faut bien le dire, l’été gouvernemental a été un fiasco. Que cela soit par la très mauvaise gestion des incendies qui ont frappé la Gironde, les scandales comme à la prison de Fresnes qui s’est transformée en Club Med, par le revers inouï de Monsieur Darmanin vis-à-vis de l’imam radical Monsieur Iquioussen, ou encore par les petites phrases de Monsieur Macron comme par exemple sur l’abondance qui sont des phrases indignes.

Je pense que la rentrée va être mouvementée parce que le gouvernement a raté ses 100 premiers jours, il a raté son été et je pense qu’il ratera sa rentrée. On l’a bien vu puisque Monsieur Darmanin avait indiqué qu’il proposerait une loi relative à l’immigration qui vise à luter contre celle-ci. Premier revers pour lui, la question de l’imam Iquioussen et deuxième revers lorsque Monsieur Macron dit qu’on va devoir passer par un débat. Je crains que cette loi, qui est importante et nécessaire pour les Français, finalement se transforme en petite mesurette. Mais, cela sera l’occasion pour le Rassemblement National de développer ses propositions puisque, quand vous avez 89 députés, vous avez forcément beaucoup plus d’écoute de la part des citoyens grâce aux médias, je le dis. Médias qui, pour certains, relayent nos propositions parce qu’ils sont objectifs et certains qui n’ont pas d’autre choix que de les relayer parce que nous représentons une part non négligeable de l’électorat, et donc de leur lectorat.

Nous allons passer à la thématique de la jeunesse si vous le voulez bien. Dans les divers portraits réalisés par mes confrères et consœurs journalistes, deux qualificatifs reviennent systématiquement : « bosseuse » et « jeune ». En quoi ces deux critères sont-ils des qualités selon vous et en quoi vous ont-ils aidé à réussir dans votre ascension politique ?

Quand vous voulez faire quelque chose et que vous le faîtes bien, et cela est valable dans tous les domaines, il faut travailler ! Je m’astreins à ce sérieux, c’est-à-dire que je me lève tôt le matin pour faire la revue de presse, je m’intéresse à tous les sujets. Là, par exemple, je sors d’un rendez-vous avec le directeur régional de RTE (NDLR : Réseau de transport d’électricité) qui portait sur les domaines de l’énergie et du transport d’électricité. Ce sujet est intéressant mais il est vrai qu’on ne se lève pas tous les matins en se disant : « Tiens, je vais aller visiter un centre RTE. »

Il faut avoir de la curiosité, être attentif et c’est ce qui me plaît dans le mandat de député et dans le mandat de conseillère régionale. Vous faîtes et vous voyez plein de choses en occupant ces mandats. Si vous êtes curieux, c’est très bien pour votre épanouissement intellectuel. De plus, lorsque l’on est passionné et enthousiaste comme je le disait tout à l’heure, cela fait que l’on travaille beaucoup.

Donc oui, je le dis, je travaille 7j/7, je prends quasiment jamais de week-ends et assez rarement de vacances parce que j’aime ce que je fais. Cela est important d’aimer ce que l’on fait car, quand vous voulez être crédible et quand vous voulez faire un bon travail, il n’y a pas de secret, il faut travailler ! C’est en forgeant que l’on devient forgeron comme on dit !

De par la fonction de députée que vous occupez et de par votre fonction de présidente de la fédération de la Gironde pour le RN, quelle est votre grille de lecture concernant la politisation de la jeunesse ?

Je me réjouis de voir que beaucoup de jeunes s’investissent en politique. Quand je me suis engagée activement au RN, c’était il y a quasiment dix ans donc c’est très bien que les jeunes s’emparent de ces sujets.

Pendant trop longtemps, on avait en tête l’image des vieux politiciens qui décidaient à la place des jeunes. Cependant, pour ma part, je ne fais pas de jeunisme, c’est-à-dire que je pense qu’il faut de tout. Il faut une multitude d’expériences et de diversité pour construire un projet équilibré. C’est donc ce que nous faisons au Rassemblement National. Cependant, il est vrai, selon moi, que nous faisons partie des rares formations politiques qui ont laissé la place aux jeunes en leur permettant de devenir cadres ou têtes de listes au moment des élections, comme cela a été le cas pour les régionales de l’année dernière. Je crois que ce n’était pas moins de six têtes de listes RN qui avaient moins de 35 ans lors de ces élections. De plus, la moyenne d’âge de notre groupe parlementaire à l’Assemblée Nationale est de 40 ans, quand la moyenne d’âge générale est de 45 ans.

Bien sûr, je ne peux pas conclure ce point sans vous parler de Jordan Bardella qui est un jeune brillantissime et dont j’espère qu’il sera élu Président du Rassemblement National dans quelques mois.

Dans l’optique de ramener une partie des jeunes français à retrouver un intérêt pour la politique et, par conséquent, les amener à revenir sur les chemins des bureaux de vote lors des diverses élections, quelles solutions devraient être envisagées selon vous ?

Nous avons un programme qui donne une part importante à la jeunesse et cela, Marine le Pen l’a dit. Nous sommes le seul parti politique à proposer l’exonération d’impôts sur le revenu pour les jeunes de moins de 30 ans. Ce que l’on constate, c’est qu’aujourd’hui, il y a une fuite des cerveaux. On exporte nos bac + 5 et on importe des bac -5. Cela pose problème car la jeunesse française est formidable, encore faut-il qu’elle soit accompagnée. Quand je vois les problèmes qu’il y a et qui sont relatifs à la rentrée scolaire, je suis très préoccupée. On est en train de nous expliquer que l’on recrute des enseignants avec une micro formation de quelques jours sur la base d’un job dating, je me dis: « Mon Dieu, mais dans quelles conditions vont étudier nos enfants qui rentrent en primaire ou en maternelle ? Sachant qu’à ce jour, certaines classes n’ont toujours pas d’enseignant affecté. »

Je pense que l’Education nationale est un pilier et qu’il faut renforcer le budget de celle-ci pour que les élèves puissent s’épanouir à l’école. Ensuite, nous avons proposé de baisser l’âge pour rentrer en apprentissage de 16 ans à 14 ans car cela ne sert à rien d’entasser des jeunes qui ne s’épanouissent pas dans la filière générale. Autant valoriser les filières manuelles, les filières techniques, pour que les jeunes ne puissent plus perdre deux ans à l’école mais qu’ils puissent se mettre au travail tout de suite. Nous avons également proposé d’exonérer de quelques cotisations sociales les patrons qui embaucheraient des jeunes dans un premier emploi.

En fait, je pense que toutes ces mesures en faveur des jeunes ont intéressé. Je sais que beaucoup de jeunes ont voté Rassemblement National pour ces choses-là. Et puis après, en matière de communication, si nous gardons le bon vieux tract et la bonne vieille affiche à coller, nous sommes assez présents sur les réseaux sociaux. Nous sommes présents sur Twitter plus d’un point de vue politico-médiatique, Facebook car cela s’adresse à tout le monde mais nous sommes aussi présents sur des réseaux sociaux qui se destinent plus aux jeunes comme Instagram et Tiktok.

Durant votre mandat, quelles seront les propositions de lois que vous formulerez à destination de la jeunesse ?

Les propositions que je viens d’édicter par exemple, on en fera des propositions de loi ou alors, il y a un levier qui est peut-être moins connu mais qui est très utile aussi, c’est l’amendement. Par voie d’amendement, par voie de négociation, nous allons proposer les dispositifs que j’ai évoqués. Il y en aura d’autres aussi. En tout cas, la jeunesse ne sera pas oubliée. Elle a été très présente dans le programme présidentiel de Marine Le Pen, donc elle sera très présente dans les propositions que nous ferons maintenant en tant que groupe parlementaire.

En tant que députée, auriez-vous un ou des conseils de lectures à donner et/ou des personnalités politiques que vous recommanderiez de suivre à nos jeunes lecteurs ?

Ils peuvent lire la biographie de Marine Le Pen qui est très intéressante parce qu’elle permet de mesurer la sincérité de cette femme, son engagement et surtout son courage car, aujourd’hui, quasiment une personne sur deux vote pour nous. Au Rassemblement National, on ne fait pas de la politique comme on la faisait il y a 20 ou 30 ans. Quand vous disiez que vous étiez étiqueté au Front National, vous vous exposiez plutôt à des gestes impolis pour dire cela comme ça, parfois pire, parfois de la violence. Donc, c’est vrai que les biographies de Marine Le Pen permettent de découvrir sa sincérité et, au-delà, parfois des caricatures qui peuvent être faites d’elles et émanant de médias peu objectifs ou alors politisés.

Quel message souhaiteriez-vous faire passer à la jeunesse ? À un jeune qui souhaiterait s’engager en politique ?

Qu’il n’hésite pas à s’engager en politique. S’il n’a pas fini ses études, qu’il fasse de la politique en parallèle de ses études. Je ne recommande pas aux jeunes de tout miser sur la politique car c’est aléatoire ! Si vous gagnez une élection, c’est bien. Si vous la perdez, il faut après retrouver du travail. C’est toujours mieux de se lancer après avoir fini ses études. Si non, je leur dis de ne pas hésiter.

Pour ceux qui voudraient rejoindre le Rassemblement National, je les incite vivement à venir nous rencontrer car, au sein de notre parti, comme je le disais précédemment, nous faisons de la place aux jeunes. Je le vois aussi dans le groupe que j’ai l’honneur de présider au Conseil Régional de la région Nouvelle Aquitaine puisque j’ai une équipe très jeune. Je pense à un jeune diplômé qui sort de Sciences-Po, à un autre jeune qui est étudiant en droit.

Il y a donc de la place pour les jeunes qui veulent s’engager et surtout pour ceux qui veulent être formés. Il ne faut pas qu’ils hésitent à nous envoyer des CV que cela soit pour travailler en tant que collaborateur ou alors pour être candidat aux élections, même si les prochaines élections sont les européennes. Il y a également les municipales dans trois ans et demi donc, pour notre part, nous n’aurons pas peur d’investir des jeunes en tête de liste.

Pour des jeunes qui auraient envie de s’engager mais dans une moindre mesure, ils peuvent tout à fait figurer sur une liste. En tout cas, à partir du moment où l’on partage nos valeurs et l’envie de servir l’intérêt général, oui, il y a de la place pour les jeunes au Rassemblement National !

Quel est votre opinion sur les initiatives comme CSactu de proposer un journal pour les jeunes fait par des jeunes ?

C’est très bien et c’est pour cela que je vous ai répondu. Je salue cette initiative et j’espère que vous aurez beaucoup de succès. En tout cas, je suis ravie de partager ce déjeuner sur le pouce avec vous et, si vous avez besoin d’autres interviews émanant de ma part ou de la part d’autres collègues, il n’y a pas de soucis, vous serez toujours bien reçu !

Pour conclure cette interview, souhaiteriez-vous revenir sur un point qui a pu être oublié d’être évoqué durant cet entretien et/ou nous confier une exclusivité ?

Écoutez, vos questions étaient déjà très complètes donc non. La prochaine étape est le fait que je vous invite à venir avec nous, sur le terrain. Pourquoi pas nous accompagner sur un marché pour que vos lecteurs puissent voir concrètement comment, au Rassemblement National, on fait de la politique, comment on fait du terrain. Je pense que ce sera alors intéressant pour vous de vous immerger dans la peu d’un député.

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