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Election présidentielle en Colombie : après l’élimination de la droite traditionnelle, le suspense est total au second tour

Sophie Bastian

Sophie Bastian

Une nouvelle page de l’histoire de la Colombie est en train de s’écrire. Ce dimanche 19 juin, Colombiennes et Colombiens se déplacent dans les urnes pour élire le prochain président de la Colombie. Après quasiment vingt ans de gouvernance conservatrice, Gustavo Petro, candidat historique de la gauche fait face au second tour des élections à Rodolfo Vergara, « le Trump milliardaire ». Entre abstention élevée, climat tendu et sondages serrés, ces élections sont loin d’être jouées.

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Les deux candidats au second tour de l'élection présidentielle en Colombie. Gustavo Petro à gauche et Rodolfo Hernandez à droite. © Sipa Press

À bien des égards, ces élections ne sont pas comme les précédentes. Le climat de tensions qui règne dans le pays y est pour beaucoup. Une crise d’ampleur secoue le pays depuis mai 2022. Des manifestations ont éclaté contre les politiques du gouvernement d’Ivan Duque, et notamment contre le projet de réforme proposé par le gouvernement. Ce dernier prévoyait une augmentation des taxes sur les services publics et une hausse des impôts. Fake news, insultes et diverses accusations viennent s’ajouter à ce climat de crise.

Gustavo Petro, un candidat non issu des forces politiques traditionnelles

Dans un entretien pour le journal LVSL, la députée et membre du Pacte historique, le groupe politique de Gustavo Petro a déclaré que la « Colombie possède la droite la plus sanguinaire du continent » soulignant l’ancrage à droite du pays.

Dans un pays où les conservateurs sont présents dans les institutions depuis plusieurs décennies, l’arrivée de Petro à la magistrature sacrée serait un signal politique fort. Celui d’une société qui souhaite des réformes de fonds. Trois fois candidats à l’élection présidentielle, Petro fait partie du paysage politique colombien. Maire de Bogota ou encore député, il est le fondateur en 2011 du mouvement politique colombien nommé Colombia Humana.

Cette élection est historique car elle marque une rupture notable dans l’histoire du pays. Les médias colombiens parlent majoritairement d’une « rupture ». Gustavo Petro n’incarne pas à lui seul ces changements. Celui que l’on surnomme le « Trump colombien » a su s’imposer comme un adversaire redoutable.

Le roi de TikTok crée la surprise

Candidat aux multiples surnoms et superlatifs, Rodolfo Hernandez a fait trembler les forces politiques ancrées en Colombie. Ce millionnaire qui a fait fortune dans l’immobilier est souvent comparé à Donald Trump. Sa présence sur les réseaux sociaux et notamment sur le réseau social TikTok s’inscrit dans une démarche de proximité avec son électorat.

Ex-maire d’une ville au Nord de la Colombie, Hernandez est vite devenu un vrai phénomène politique par sa manière de communiquer et par son franc-parler. Il a su s’imposer dans ce monde très fermé par son programme, avec comme axe majeur la fin de la corruption et de baisser la TVA pour relancer l’économie.

Un scrutin très serré et une campagne qui ne fait pas l’unanimité

Outre la surprise créée par le plébiscite clair de la population pour deux candidats qui dénotent du paysage colombien, l’abstention du premier tour et les sondages très serrés du scrutin interpellent.

Au premier tour des élections, les élections avaient placé Petro largement en tête avec 40% des votes contre 28% pour Hernandez. Néanmoins, dans les sondages l’écart se creuse. Les derniers sondages les donnent au coude-à-coude entre 46 et 48% des intentions de vote. Le professeur Yann Basset, professeur en Science politique en Colombie affirme pour RFI que les « sondages montrent surtout un nombre très important d’indécis et même d’intentions de voter blanc ».

Les experts en politique se montrent aussi unanimes pour souligner que l’entre-deux-tours n’a pas aidé à éclaircir les indécis ou potentiels abstentionnistes. Des vidéos piratées discréditent le candidat de gauche. Elles le montrent avec ses équipes en train de mettre au point une stratégie de diffamation. Le magnat de l’immobilier ne fait guère mieux. Celui qui se place contre la corruption est lui-même empêtré dans une affaire pour laquelle il sera jugé en juillet…

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