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Emmanuel Macron veut “aller plus loin” dans l’aide à l’Ukraine

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Camille Fontaine

Je suis étudiante à l'Université Catholique de l'Ouest à Angers en master LEA Relations Internationales et Stratégies politiques. Je suis rentrée chez CS en section politique à la rentrée 2023 et suis aussi chroniqueuse pour Radio Campus Angers. Passionnée d'écriture depuis toute petite, je pratique aussi le piano et la guitare. Vous pouvez retrouver toutes mes informations sur mon compte Linkedin: https://www.linkedin.com/in/camille-fontaine-440272225
Depuis une dizaine de jours, Emmanuel Macron s’est avancé sur la possibilité d’envoyer des troupes françaises sur le front ukrainien. Ce changement de stratégie rendrait la France co-belligérante dans un conflit face à une puissance dotée de l’arme nucléaire. De nombreuses questions sont posées depuis: quid d’une armée européenne? une stratégie française volontairement floue? la crainte d’une escalade du conflit? Le Président de la République répondait aux questions de Gilles Bouleau et Anne-Sophie Lapix le 14 mars. 

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Manifestation en soutien à l'Ukraine - Pexels
Manifestation en soutien à l'Ukraine - Pexels

Une proposition inédite

C’était le 26 février dernier, Emmanuel Macron, entouré de 25 chefs d’Etats et de gouvernement au Palais de l’Elysée, s’exprimait après la réunion. 

Tout a été évoqué de manière libre et directe, ce soir. Il n’y a pas de consensus pour envoyer de manière officielle assumée des troupes au sol. Mais, en dynamique, rien ne doit être exclu. Nous ferons tout ce qu’il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre.

Emmanuel Macron, 26 février 2024.

Le lendemain, le Rassemblement National, la France Insoumise sont sur le pont pour défendre une France en paix avec ses voisins. Certains appellent à la folie du président quand d’autres, guidés par la peur, pensent déjà aux représailles qui pourraient en découler de la part du régime russe.

Une proposition qui a choqué l’opinion publique

Le risque d’une telle déclaration résidait bien sûr dans l’extrapolation évidente des oppositions. Cependant, depuis cette déclaration, le soutien à l’Ukraine dans l’opinion publique a drastiquement chuté. Le vote à l’Assemblée Nationale, pourtant symbolique, sur le traité bilatéral de sécurité, s’est soldé par l’abstention des députés du Rassemblement National

Pour Marine Le Pen, “soit on est pro-macron, soit on est accusé d’être pro-poutine”, a-t-elle déclaré au perchoir de l’Assemblée Nationale. De l’autre côté de l’hémicycle, on parle surtout de pacifisme. Les députés LFI et PCF ont voté contre au terme d’un long débat très animé.

Le 14 mars, Emmanuel Macron a tenu à s’exprimer sur ce sujet. Il explique être “en profond désaccord” avec les oppositions, et continue “ce n’est pas choisir la paix, mais choisir la défaite”. 

Durant tout le temps de l’interview, E.Macron n’a cessé de pointer du doigt le responsable d’une possible escalade, mais aussi le responsable du conflit actuel: Vladimir Poutine. Avec les élections en Russie approchant, le scrutin n’apportera pas de grandes surprises, il devrait être réélu à la tête de la Fédération de la Russie. Emmanuel Macron quant à lui continue ces visites et réunions en petit comité: après la République Tchéque cette semaine; il sera, ce 15 mars, à Berlin entouré du chancelier allemand Olaf Scholz et le chef du gouvernement polonais Donald Tusk.

D’une stratégie ambiguë à une autre

Pendant plus d’un an après le début de la guerre, le président français a bien sûr condamné les actions menées par le président russe en Ukraine, mais n’a pas non plus stoppé les conversations avec ce dernier. Alors dans un flou stratégique, Emmanuel Macron n’acceptait pas encore la vision des Etats d’Europe de l’Est, eux confrontés à la menace russe à leurs frontières. Hier soir, il a martelé la “responsabilité du régime du Kremlin”, et une fermeté que l’on ne lui connaissait peu sur le sujet.

Néanmoins, l’enchaînement d’oxymore et d’antithèse à rendu son discours de plus en plus ambigu. Il a notamment cité Churchill et son appétence pour le “nerf de la paix”, puis  il n’a pas hésité à enchaîner avec la production d’armes dans l’Union Européenne et en Ukraine.

Depuis cette annonce du 26 février, le chef de l’Etat n’a pas donné plus de détails sur cette envoie de troupes au sol. L’ambiguïté autour de la stratégie qu’il a décidé de mener serait donc volontaire. Il répond à plusieurs questions des journalistes sur une demande de précision de ces propos par “j’ai peut-être raison de ne pas être précis”. Mais alors, pourquoi garder ce flou? Surtout quand d’un autre côté, les élections européennes sont lancées. La tête de liste de Renaissance, Valérie Hayer, a déjà proposé une armée européenne.

Rappelons que l’Europe de la défense était un des premiers projets européens à avoir vu le jour. Proposée par René Pleven, la Communauté européenne de la défense aurait créé cette armée dès les années 1960. Cependant, le plan en question n’a pas été voté par la France sous la présidence de Pierre Mendès France et restera donc un vaste échec redondant pour l’Union Européenne.

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