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Le journal pour les jeunes, par les  jeunes

Gouvernement Borne : entre renouvellement et renouveau 

Coline Blouin

Coline Blouin

Actuellement en master langues étrangères, relations internationales et stratégies politiques, j'ai toujours été passionnée par la lecture et l'écriture. Décrire l'actualité est donc une façon pour moi de partager mon intérêt pour les questions politiques internationales.
Ce vendredi 20 mai à 16h15, le gouvernement Borne a été annoncé par le Secrétaire général du gouvernement, Alexis Kohler. Un mélange entre renouvellement et renouveau. Au pouvoir depuis le 24 avril dernier, Emmanuel Macron avait tardé à annoncer le nom de sa Première Ministre. Attente qui a été reprise pour l’annonce du gouvernement Borne. Malgré le respect de la parité dans ce nouveau gouvernement, ce dernier fait l’objet de nombreuses accusations sérieuses au sujet d’un des ministres. À peine quelques jours après l’annonce officielle, Elizabeth Borne fait face à la tourmente de son gouvernement. 

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Elisabeth Borne lors de son élection en tant que Première Ministre © REUTERS/Christian Hartmann
Elisabeth Borne lors de son élection en tant que Première Ministre © REUTERS/Christian Hartmann
Un gouvernement qui a mis du temps a être annoncé 

Après l’annonce tardive de la candidature d’Emmanuel Macron, on pourrait croire que cela en deviendrait presque une habitude ! C’est près de 25 jours après l’élection du Président de la République que le nouveau gouvernement a été officiellement présenté au grand public. La cheffe de l’État, Élisabeth Borne, a attendu plusieurs jours avant de rendre sa décision au grand jour. Cette longue attente est critiquée par l’opposition au vu de la situation de crise actuelle en France. C’est une première sous la Ve République. 

Sous le gouvernement Castex, le suspens a duré et l’attente s’est faite ressentir. Les journalistes en sont même venus à annoncer « le dernier conseil des ministres » lors de leurs journaux télévisés… trois fois ! Pour les membres de l’opposition, cette stratégie n’est pas la bonne. Ces derniers considèrent même que cela peut s’apparenter à une forme d’irrespect face à la situation dans laquelle se trouvent les Français à l’heure actuelle. À la suite de la crise sanitaire liée à la Covid-19, la crise économie et sociale n’a pas tardé à se faire ressentir. Aujourd’hui, le peuple français se plaint notamment de voir son pouvoir d’achat diminué tandis que le coût de la vie ne cesse d’augmenter au fil des mois. 

Face à ces critiques, Emmanuel Macron n’a pas hésité à réagir. Ce dernier a fait savoir son souhait de constituer un gouvernement de qualité. Cette qualité se traduirait par une longue attente, certes. Selon lui, le choix des différents ministres qui constitueront l’exécutif devra prendre « autant de temps qu’utile et nécessaire ». Le Président a tout de même cherché à rassurer les Français en expliquant que le « travail continue de manière sérieuse. Mais cela n’est pas une chose légère ». 

Les anciens accueillent les nouveaux 

Sur le perron de l’Élysée, Alexis Kohler a annoncé ce vendredi 20 mai les différents noms des nouveaux ministres qui composeraient le nouveau gouvernement. Ainsi, sur la proposition de la Première ministre, Élisabeth Borne, plusieurs anciens ministres du gouvernement Castex restent à leur poste. Parmi eux, on retrouve Bruno Le Maire en tant que ministre de l’Économie, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur ou encore Éric Dupont-Moretti, garde des Sceaux et ministre de la Justice. 

D’autres ont été choisi pour rester au gouvernement, mais à la direction d’un nouveau ministère. C’est le cas notamment d’Olivier Véran qui devient ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et de la Vie démocratique. Gabriel Attal, ancien porte parole du gouvernement Castex, est nommé ministre délégué chargé des Comptes publics auprès de Bruno Le Maire. 

Puis, on retrouve également de nouveaux visages pour ce début de mandat exécutif. Pap Ndiaye, ancien professeur d’histoire, prend la place de Michel Blanquer en tant que ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse. Olivia Grégoire, elle, remplacera Gabriel Attal au poste de porte-parole du Gouvernement. On peut aussi retrouver Christophe Béchu, maire de la ville d’Angers, en tant que ministre délégué chargé des Collectivités territoriales auprès du ministre de l’Intérieur et de la ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires (voir aussi : https://www.csactu.fr/christophe-bechu-ne-laissez-pas-les-autres-decider-a-votre-place/ ) 

La parité atteinte pour le gouvernement Borne 

Quoique certains changements aient été effectués pour ce nouveau gouvernement, les efforts en matière de parité ne semblent pas suffire pour satisfaire le grand public. En effet, après l’annonce du vendredi 20 mai, est apparue la parité « parfaite » : 14 ministres hommes et 14 ministres femmes sont à l’heure actuelle au gouvernement Borne. Si ce sujet fait tant débat, c’est en partie parce que ce sujet est une des promesses de campagnes du Président de la République.

Cependant, il semble que cette parité ne soit qu’une « façade ». Après analyse, on remarque que certains rôles clés de l’exécutif continuent d’être genrés. C’est notamment le cas des ministères dits régaliens. Ainsi, les ministères de l’Armée, de l’Intérieur et de l’Économie et des Finances sont détenus par des hommes. Seuls le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères est une exception. C’est la diplomate Catherine Colonna qui hérite de sa direction. Il semble donc que les paroles d’Élisabeth Borne à destination des petites filles : « Allez au bout de vos rêves », ne fassent pas l’unanimité auprès du grand public. 

Un gouvernement dans la tourmente : entre critiques et accusations 

À peine quelques jours après l’annonce officielle du nouveau gouvernement, ce dernier se retrouve dans la tourmente. En effet, plusieurs accusations graves concernent un des ministres. Damien Abad, ministre des Solidarités, est accusé d’agressions sexuelles. Ces accusations proviennent de deux femmes. Elles ont décidé de témoigner ce samedi 21 mai. Des inculpations qui mettent en berne ce nouveau gouvernement tout juste mis en place. L’occasion pour l’opposition d’avoir recours aux reproches. Déjà, sous le gouvernement Castex, le ministre Gérald Darmanin avait essuyé le même type d’accusations. 

Malgré le soutien de sa famille politique, notamment vis-à-vis de son handicap, plusieurs membres de son ancienne famille politique ont souhaité témoigner. Certains expliquent que le comportement de Damien Abad a été déplacé voire grossier envers les femmes. C’est notamment le cas envers certaines des collaboratrices parlementaires. Ces accusations peinent à donner de la crédibilité au gouvernement Borne. La Première ministre a pris la parole très rapidement sur le sujet. Elle a insisté sur le fait qu’elle n’était pas au courant de cette affaire.

Au-delà de ces accusations, l’exécutif ne semble pas convaincre les Français. Selon une étude Élabe, 58% d’entre eux ont déclaré être « mécontent » de la composition du nouveau gouvernement. On compte également 65% de Français qui doutent de son efficacité dans les cinq ans à venir. Certains ont même été surpris de l’absence de ministère de la ville. Ce sujet a été rattaché au ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires. Autant de doutes et d’appréhension qui mettent à l’épreuve les débuts de ce nouveau gouvernement. 

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