Le Salon international de l’Aéronautique et de l’Espace a refermé ses portes le 22 juin après une semaine riche en annonces, démonstrations et de débats. Du 16 au 22 juin, le ciel était rempli d’avions, de drones, de fusée et de passion.
Des démonstrations spectaculaires… mais pensées durablement
Le grand public et les professionnels ont pu assister à des présentations en vol impressionnantes, dont la première apparition européenne du X-1000, avion de chasse de 6e génération présenté par Lockheed Martin, ou encore les ballets aériens du Rafale F5 et de l’Eurofighter Typhoon.
Mais cette année, le ton était donné : moins de kérosène, plus de kilowatts. Airbus a ainsi dévoilé le concept ZEROe Alpha, son prototype d’avion à hydrogène liquide, tandis que Dassault Aviation a insisté sur ses investissements dans la sobriété énergétique des chaînes de production.
Une aviation en mutation face à l’urgence climatique
Le Bourget 2025 a mis l’accent sur la décarbonation du secteur aérien, responsable d’environ 2,5 % des émissions mondiales de CO2. Un pavillon entier a été dédié à la mobilité aérienne durable, avec la participation de SAF+ Consortium, Volocopter, Beyond Aero et plusieurs entreprises françaises soutenues par l’Etat dans le cadre du plan France 2030.
Les carburants durables (SAF), les nouvelles motorisations hybrides, l’hydrogène et les solutions de compensation carbone ont été au cœur des conférences. La Direction Générale de ‘l’Aviation Civile (DGAC) a d’ailleurs rappelé l’objectif fixé par l’Europe : réduire les émissions de 55 % d’ici à 2050.
L’espace, nouvel horizon stratégique et commercial
Le secteur spatial, très présent cette année encore, a montré sa vitalité, Thales Alenia Space, ArianeGroup et de nombreux acteurs privés ont présenté leurs innovations autour des constellations de stylites, de surveillance orbitale et de l’exploration lunaire.
Les stars-up du “New Space” telles que Latittude (anciennement Venture Orbital Systems), ont séduit par leur agilité et leurs projets de micro-lanceurs. L’ESA, de son côté, a présenté les avancées du programme Ariane 6, dont le vol inaugural est désormais prévu pour fin 2025.
Une fréquentation en forte hausse
Avec près de 325 000 visiteurs dont 150 000 professionnels, le Salon a renoué avec des chiffres proches de l’avant-COVID. Le week-end grand public a connu une affluence record, portée par l’intérêt des jeunes pour les métiers de l’aérien et de l’espace.
Des dizaines d’écoles, d’université et d’organismes de formation ont animé un espace “L’Aéronautique recrute”, où l’on parlait de passion que de pénurie de main d’œuvre qualifiée.
Des émotions fortes et un lien retrouvé avec le ciel
Au-delà des chiffres et des innovations, le Salon du Bourget 2025 a aussi été une affaire de sensations. Pour beaucoup de visiteurs – passionnés d’aéronautique, familles ou simples curieux – les démonstrations en vol ont ravivé des émotions brutes : l’émerveillement face à un avion supersonique fendant le ciel, les frissons devant les figures acrobatiques d’un Rafale, ou encore la fascination devant les drones silencieux dessinant des chorégraphies futuristes.
Dans un monde parfois saturé d’images numériques, le contact direct avec les machines, les pilotes, les ingénieurs, a réanimé un lien presque poétique avec la conquête du ciel et de l’espace. Un lien mêlant nostalgie et désir d’avenir, où les rêves d’enfant croisent les responsabilités d’adulte face à la planète.
