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L’Espagne se met au Foot Business

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Edouard Carreira

La Supercoupe d’Espagne s'est tenue pour la deuxième fois en Arabie saoudite. Mêlant les contradictions des organisateurs et de leurs participants. Faut-il les blâmer pour autant ?

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Le Real Madrid, vainqueur de la Supercoupe d'Espagne 2019-20, au stade Roi-Abdallah de Djeddah, en Arabie Saoudite (AFP)
Changement de format

L’Arabie saoudite et la Fédération espagnole de football ont enfin ce qu’elles espèrent : un Clasico lors de la Supercoupe d’Espagne. Une affiche rendue possible par le passage de la compétition de deux à quatre équipes en 2020. Pendant le déménagement du tournoi au Moyen-Orient. 

Un nouveau format qui maximise les chances de présence du Barça et du Real Madrid. Lors de la dernière édition, le Clasico s’est joué à guichets fermés à Riyad devant 30 000 spectateurs. Les places, selon les organisateurs, se sont vendues en quelques heures.

Tout pour l’argent

À l’amorce des années 2000, cette compétition n’a pourtant pas plus d’importance que le Trophée des Champions en France. C’est-à-dire aucune, à part pour le vainqueur de ce tournoi. Tout change quand le Real et le Barça se répartissent les trophées début 2010. Sous l’impulsion des deux grands entraîneurs : Guardiola et Mourinho. 

La Supercoupe devient une question de prestige entre deux équipes au sommet que tout oppose. Une aubaine pour les diffuseurs, la Fédération, les supporters et les clubs, qui ont vu en plein mois d’août deux affrontements supplémentaires entre les équipes de Messi et CR7. Le Barça en profite. Il supprime la Supercoupe d’Espagne de l’abonnement de ses socios afin de vendre 100 000 places et gagner 1,5 million d’euros de billetterie. Les éditions de 2010, 2011 et 2017, ponctuées de deux Clasico en été, sont donc des succès. 

La Fédération espagnole, dont la sélection n’est plus la poule aux œufs d’or, flaire l’opportunité. Elle commercialise en 2020 et pour dix éditions le tournoi à l’Arabie Saoudite en échange d’une somme comprise entre 240 et 320 millions d’euros selon 2Playbook. Une situation cocasse quand on sait que la Fédération a interdit à La Liga d’aller jouer un match de son championnat aux États-Unis dans ce même objectif de se rapprocher d’un nouveau public et d’augmenter ses recettes. 

Le président de la Fédération espagnole de football, Luis Rubiales, à gauche, et l’actuel ministre des sports saoudien, Abdel Aziz Ben Turki Al-Fayçal, à droite
Les supporters dans tout ça ?

Le club catalan, qui a demandé à ses socios d’approuver en octobre dernier une réforme de ses statuts pour que le F.C. Barcelone protège et promeut la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme proclamée, devrait être très embêté de monter dans l’avion pour disputer cette coupe. En théorie. Car dans la pratique, les Blaugranas ont disputé en décembre, un match amical contre Boca Juniors en échange de trois millions d’euros… en Arabie Saoudite. Les socios s’en étaient émues, mais la situation économique du club est telle que personne n’a craché dessus. 

Quant au Real Madrid, il a la délicatesse d’enlever la croix qui surplombe son logo pour ne pas offenser ses hôtes. Les symboles chrétiens sont en effet tabous dans cette région du monde. La guerre ouverte entre les présidents de la Fédération, Rubiales, et de La Liga, Tebas, motive cette décision. Le Barça et le Real ne joueront donc pas à Miami. Mais dans un pays dont l’ONU a refusé l’entrée au Conseil des droits de l’homme il y a dix-sept mois.

Quand il y a du business à faire, chacun s’arrange. Faut-il s’en émouvoir pour autant ? Sur le principe, oui. Dans la pratique, les supporters historiques s’en soucient-ils vraiment ?

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