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McKinsey, coup de froid sur la campagne du président-candidat Emmanuel Macron

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C’est un rapport rendu public ce jeudi 24 mars réalisé par la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil qui vient entacher la campagne d’Emmanuel Macron. Jusqu’à présent, le nom McKinsey n’était pas le sujet majeur de la campagne, mais depuis quelques jours, il vient prendre une place de plus en plus importante et donc gênante, aussi bien pour l’exécutif que pour le président-candidat Emmanuel Macron.

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Un acteur majeur de la stratégie vaccinale

Dans ce rapport long de plus de 360 pages, la commission d’enquête sénatoriale dresse un bilan sans appel : les dépenses auprès de cabinets de conseil pendant le mandat d’Emmanuel Macron ont doublé entre 2018 et aujourd’hui pour atteindre un coût-record estimé à 894 millions d’euros en 2021. 

Dans ce rapport, deux cabinets sont particulièrement visés. Le premier est McKinsey, qualifié de « clef de voûte de la politique vaccinale » et le second est Accenture, « architecte du pass vaccinal ». Les travaux des élus mettent notamment en avant le rôle prépondérant de McKinsey, qui a facturé plus de 12 millions d’euros l’Etat durant la crise sanitaire, faisant de ce cabinet le plus utilisé par l’exécutif lors de cette mandature.

Le privé au détriment du public ?

Cependant, ce rapport soulève également trois problèmes principaux. Le premier est ce que l’on pourrait qualifier d’amenuisement du pouvoir public en faveur d’entreprises privées. 

En effet, le président de cette commission d’enquête, Arnaud Bazin, sénateur LR du Val-d’Oise déplore un « phénomène tentaculaire » et le fait que soit retrouvé « dans l’ensemble des politiques de l’Etat, l’intervention de ces cabinets de façon exponentielle ». La rapporteuse de ce rapport, l’élue communiste de Seine-Saint-Denis, Éliane Assassi, y voit même un éclairage évident sur l’action du gouvernement des cinq dernières années. Elle estime ainsi que l’exécutif a installé une « logique de réduction du nombre de fonctionnaires, qui peuvent être remplacés par des cabinets privés, peu importe si cela coûte un pognon de dingue ». L’élue francilienne souligne également que ce choix de faire appel à des entreprises comme McKinsey représente « une intrusion en profondeur du secteur privé dans la sphère publique ».

Une optimisation fiscale pratiquée par McKinsey

Ce même rapport met également en avant un deuxième fait beaucoup plus lourdement reproché et reprochable à l’exécutif : McKinsey n’a pas payé l’impôt sur le revenu depuis au moins dix ans alors que son chiffre d’affaires s’élevait à 329 millions d’euros en 2020. Assez logiquement, le cabinet McKinsey s’est immédiatement défendu de ces accusations, déclarant qu’une de ses filiales avait payé l’impôt sur les sociétés en France pendant les six dernières années. Néanmoins, ce communiqué attendu n’a pas suffi à répondre à toutes les questions puisqu’il ne met ni en avant le montant de l’impôt payé par l’entreprise, ni les missions auxquelles répondait la filiale concernée. 

Dans le même temps, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire le dimanche 20 mars puis le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal le vendredi 25 mars, ont tous deux déclaré que les procédures pour contrôler que McKinsey avait bien payé ses impôts « étaient déjà engagées par la direction générale des finances publiques ». Gabriel Attal a également rappelé que « quand des entreprises faisaient de l’optimisation fiscale, on a mis des amendes », sous-entendant ainsi que cela serait à nouveau le cas si une optimisation fiscale était avérée. 

Des prestations payées sans suite 

Enfin, les sénateurs ont également dénoncé la remise de rapports payés par le gouvernement sans que cela ne donne aucune suite. Par exemple, en prévision de la réforme des retraites (finalement repoussée), McKinsey a remis au gouvernement un « PowerPoint et un carnet de 50 pages » facturés 950 000 euros. De même, un autre rapport sur le métier d’enseignant ne débouchera pas sur les missions prévues alors qu’il a été facturé à l’Etat pour près de 500 000 euros.

Si ce rapport n’a pour l’instant pas provoqué une baisse impressionnante des intentions de vote en faveur d’Emmanuel Macron dans les sondages, il est clair que ce rapport est une grosse épine dans le pied du président-candidat, de son gouvernement et de l’exécutif, dont Emmanuel Macron se serait bien passé à quelques semaines du premier tour des élections présidentielles.

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