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Pérou : Le pays à feu et à sang après une crise politique d’ampleur

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Hugo Cazal

À côté de mes études à l'IEP de Lyon, je suis journaliste pour l'équipe sport et l'équipe politique chez CS Actu ! Étant un passionné de l'actualité en général, j'espère que je parviendrai à vous transmettre ma passion à travers mes articles !
Depuis le mois de décembre dernier, au Pérou, la situation politique est extrêmement tendue. Le gouvernement en place est grandement contesté, et une grande majorité de la population veut le voir quitter le pouvoir à tout prix. Pour cela, les manifestations violentes se multiplient, entrainant des affrontements entre les forces de l’ordre et les citoyens péruviens. Mais alors que la situation semble ne pas trouver d’issue, retour sur bientôt deux mois de vives contestations plongeant le pays dans sa plus violente crise politique de ces vingt dernières années :

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Une manifestation virulente au Pérou contre le pouvoir politique en place
Une manifestation virulente au Pérou contre le pouvoir politique en place
L’origine de la crise politique :

Au Pérou, la situation politique semble chaotique depuis le 7 décembre 2022. À cette date, le président péruvien est Pedro Castillo. Cet homme de gauche avait été élu lors des dernières élections présidentielles de 2021, l’emportant d’un rien au second tour. Il est un ancien instituteur proche du peuple, et notamment des classes populaires. Preuve de cela, près de 80% des habitants des villes du sud du Pérou, soit les plus pauvres, lui étaient favorables. Sa popularité est donc plutôt bonne.

Pedro Castillo, ancien président de la République du Pérou, désormais emprisonné (source : AFP)

Pourtant, depuis le début de son mandat, le président péruvien a eu du mal à mener sa politique à cause de ses différends avec le parlement. C’est pourquoi, le 7 décembre dernier, le parlement tenta de destituer Pedro Castillo pour la troisième fois depuis sa prise de fonction. Face à cela, le président péruvien a réagi en essayant de dissoudre le parlement, ce qu’il échoua. Il fut alors accusé d’une tentative de coup d’État par les parlementaires. Il fut ainsi mis en prison pour tentative de conspiration.

La place du pouvoir étant vacante, c’est la vice-présidente de Pedro Castillo qui prit sa succession. Dina Boluarte est donc devenu la nouvelle présidente du Pérou.

Dina Boluarte, la nouvelle présidente de la République du Pérou, depuis la destitution de Pedro Castillo (source : GUADALUPE PARDO / AP)
Le début des manifestations massives et violentes :

Suite à cette décision arbitraire du parlement que de mettre Pedro Castillo en prison, une frange de la population a décidé de se rebeller. Les classes moyennes et populaires notamment s’offusquent de l’arrivée de Boluarte au pouvoir. En effet, elle est perçue comme une femme représentant les élites péruviennes de la capitale Lima, et pas le peuple dans son ensemble. La raison même pour laquelle Castillo était lui populaire. La fracture sociale péruvienne entre des élites urbaines aisées et des populations rurales plus modestes, du sud du pays notamment, sont donc à l’origine de la montée des tensions sociales du pays.

Ce sont ainsi des milliers de péruviens qui sont sortis dans la rue pour réclamer la libération de leur « vrai président ». La désormais présidente Dina Boluarte n’est donc pas reconnue comme tel par une partie du peuple péruvien dans l’immédiat. La situation devient alors de plus en plus tendue, et les forces de l’ordre décident d’intervenir. Des affrontements ont donc éclaté dans plusieurs villes du Pérou entre manifestants et policiers.

Une situation qui semble bloquée :

Face à l’ampleur des manifestations, la nouvelle présidente Dina Boluarte a décidé prendre des mesures d’urgence. Elle a ainsi demandé aux forces de l’ordre de contenir au maximum les manifestations, en usant de la violence en cas de besoin. Aussi, elle a déclaré l’État d’urgence dans le pays.

Cependant, cela ne remet absolument pas en cause son statut pour elle. Dina Boluarte a affirmé qu’elle ne quittera pas le pouvoir. Elle refusait également à l’origine d’organiser des élections anticipées. Pour autant, les manifestations se sont poursuivies et sont encore en cours alors que le mois de janvier 2023 se termine. La présidente n’a donc pas eu d’autre choix que de chercher d’éventuelles solutions.

Elle est alors revenue sur sa position en proposant des élections anticipées … en 2024 plutôt qu’en 2026. Pour beaucoup de politistes péruviens, cela ne suffira pas à calmer la tension populaire.

Résumé de la crise politique péruvienne :

Bilan de la situation fin janvier 2023 : il s’agit de la plus violente crise politique des 20 dernières années. En effet, depuis le début des manifestations, 46 personnes ont perdu la vie dans des affrontements.  Parmi ces victimes, un policier qui a été brulé vif dans son véhicule. Ces scènes d’horreur ont donc plongé le pays dans une situation désastreuse, avec une issue politique vraiment incertaine. De plus, les routes et aéroport du sud du pays sont complètements bloqués par les manifestants.

L’avenir politique du pays est donc incertain. Néanmoins, la justice, elle, travaille déjà sur les évènements actuels. Le procureur général péruvien a notamment ouvert une enquête pour un potentiel génocide du gouvernement à l’encontre des manifestants.

Les mois à venir vont donc être déterminants pour les péruviens, et pour la mise en place, enfin, d’un gouvernement politique stable. L’enjeu est capital pour ce pays qui a connu 8 présidents en 7 ans désormais.

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