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Remaniement du gouvernement : Élisabeth Borne entre dans l’histoire

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Hugo Cazal

À côté de mes études à l'IEP de Lyon, je suis journaliste pour l'équipe sport et l'équipe politique chez CS Actu ! Étant un passionné de l'actualité en général, j'espère que je parviendrai à vous transmettre ma passion à travers mes articles !
Lundi 16 mai 2022, l’attente prenait fin. Après plusieurs semaines de spéculations quant à la nomination du Premier ministre, la France découvrait la nouvelle titulaire de la fonction : Élisabeth Borne. Décision historique prise par le président Emmanuel Macron réélu le 24 avril, car il s’agit de la seconde femme à endosser le rôle sous la Vème République. Une semaine après sa nomination, retour sur la personnalité de notre nouvelle Première ministre, sur les enjeux principaux qui l’attendent, et sur la nomination de son nouveau gouvernement.

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Élisabeth Borne à Matignon le 16 mai, le jour de sa nomination en tant que Première Ministre de la République Française (crédit : Christian Hartmann – Reuters)
Élisabeth Borne à Matignon le 16 mai, le jour de sa nomination en tant que Première Ministre de la République Française (crédit : Christian Hartmann – Reuters)
Qui est Élisabeth Borne et en quoi sa nomination est-elle historique ?

Après 30 ans d’attente, voilà enfin une femme nommée en tant que cheffe du gouvernement. En effet, depuis l’instauration de la Vème République en 1958 par le Général De Gaulle, seule Édith Cresson avait occupé ce rôle, de mai 1991 à avril 1992, sous la seconde présidence de François Mitterrand. C’est donc une nomination historique pour Élisabeth Borne, qui devient la seconde femme de l’Histoire à prendre ses quartiers à Matignon.

Un communiqué de l’Élysée a officialisé le lundi 16 mai 2022 cette décision, après plusieurs semaines de débats. Le départ de Jean Castex ne faisait plus de doutes, et les propositions de noms pour prendre sa suite étaient multiples. Pour autant, les médias évoquaient déjà cette éventualité qu’une femme obtienne le poste de cheffe du gouvernement, de par l’importance que porte le président Macron à l’égalité entre les sexes dans ces discours. Celui d’Élisabeth Borne avait donc été mis en avant, et la décision officielle est venue confirmer cette hypothèse. Mais alors, qui est cette femme qui s’apprête à conduire la politique de la Nation ?

Diplômée de Polytechnique, Élisabeth Borne a tout de suite démarré sa carrière professionnelle dans le monde politique. Originellement adhérente au Parti Socialiste (PS), elle fait partie du ministère de l’équipement en 1987 sous François Mitterrand. Sa première expérience gouvernementale donc, avant qu’elle ne découvre plusieurs autres postes politiques. Puis, dans les années 2000, elle décide de se tourner vers le monde du privé, en prenant un poste responsabilité à la SNCF en 2002. Elle passera ensuite par Eiffage, avant de retourner ensuite vers le secteur public. D’abord en tant que préfète, puis en tant que directrice de cabinet pour Ségolène Royal. Enfin, elle décide finalement de retourner vers le privé cette fois à la RATP, en 2015.

Mais c’est en 2017 que sa carrière politique prend une nouvelle tournure. Avec la création du parti La République En Marche (LREM) et la candidature d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle, elle décide de s’éloigner du PS pour rejoindre le jeune candidat. Suite à la victoire de son nouveau parti, le gouvernement d’Édouard Philippe se met en place. Elle se voit alors nommée ministre chargée des Transports en mai 2017. C’est sous son mandat que va alors avoir lieu un plan massif en faveur du transport à vélo en France. On peut citer aussi l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire.

Puis, en 2019, elle quitte son ministère des Transports pour devenir ministre de la Transition Écologique et Solidaire. Sa reconnaissance est un atout, puisqu’elle a déjà travaillé sur ce sujet. Elle tente ainsi de mener à bien les projets qui se mettent en place depuis 2017 pour favoriser la transition environnementale. Mais elle n’exercera que très peu de temps cette fonction. En effet, en 2020, lorsque le gouvernement de Jean Castex est constitué, elle devient ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion. C’est donc une belle progression pour elle, qui devient pour la première fois une ministre d’État. Là aussi, elle s’inscrit dans la continuité des projets du quinquennat Macron, en mettant un point d’honneur à trouver des emplois pour les jeunes.

La consécration vient alors le 16 mai 2022, suite à la réélection d’Emmanuel Macron, qui la nomme Première ministre de la République Française. Élisabeth Borne s’est dite très émue, très fière, et a dédié sa nomination « à toutes les petites filles », en les encourageant à aller au bout de leur rêve. Elle devient ainsi le 25ème Premier ministre de la Vème République, à moins d’un mois des élections législatives.

De multiples enjeux déjà évoqués :

Évidemment, les premières mesures d’Élisabeth Borne vont être grandement scrutées. Ce qui est sûr c’est que plusieurs enjeux semblent incontournables à l’aube de ce second quinquennat Macron.

Ainsi, ceux économiques semblent prioritaires pour le nouveau gouvernement. Face à l’inflation sur les produits énergétiques et alimentaires, Madame Borne va devoir soulager au mieux les dépenses des français. L’objectif est donc de limiter la hausse des prix au maximum, afin d’éviter d’éventuelles tensions sociales. Dans ce cadre-là, à priori, la remise carburant permettant d’économiser 15 centimes par litre d’essence va être étendue. Elle ne se terminera donc pas en juillet, et deviendra un véritable modèle durable. Aussi, il est évoqué la possibilité d’un bouclier tarifaire sur l’électricité et le gaz jusqu’à la fin de 2022. Cela permettrait de limiter les dépenses énergétiques des ménages français, qui ne cessent d’augmenter depuis le conflit en Ukraine. Enfin, la mise en place d’un chèque alimentaire pour les ménages modestes pourrait rapidement se mettre en place, comme l’avait proposé Emmanuel Macron durant sa campagne.

Autre sujet pour Élisabeth Borne si elle exerce durant une longue période, la question des retraites. Puisque Édouard Philippe a abandonné le sujet après de vives contestations sociales, nul doute que le gouvernement réessayera durant ces 5 années à venir. Reste à savoir quelle méthode sera préconisée, et comment elle sera reçue par l’opinion publique.

Concernant la situation sanitaire, la Première ministre va devoir gérer la fin de la crise. Mais ce n’est pas tout. Le principal sujet qui en découle est la gestion des instituts médicaux du territoire, grandement décriée durant toute la pandémie pour le manque conséquent de moyens aussi bien humains que matériels.

Enfin, parmi cette vague d’enjeux, le dernier d’ampleur s’axera autour des attentes environnementales. En effet, cela était l’une des principales promesses de campagne du candidat Macron à sa réélection. Il avait affirmé que son nouveau Premier ministre aurait la responsabilité de la planification écologique, c’est donc la mission qu’aura Élisabeth Borne. Anciennement ministre de la Transition environnementale, nul doute qu’elle maitrise le sujet. Reste désormais à voir si elle sera en mesure d’appliquer des mesures concrètes rapidement, et efficaces à court et moyen terme comme le veulent tous les experts climatiques.

C’est donc un sacré chantier qui attend la nouvelle cheffe du gouvernement. Sa nomination historique entrainera certainement encore plus d’attention à ses moindres faits et gestes. Madame Borne se doit donc de s’adapter rapidement, pour montrer qu’elle est capable d’endosser ce rôle et de répondre aux attentes des français.

Un nouveau gouvernement paritaire, entre continuité et renouvellement :

Pour mener à bien cette mission, Élisabeth Borne a annoncé les nouveaux membres de son gouvernement. Ils sont 27 à détenir le titre de ministre, et la composition est paritaire. De nouvelles têtes font leur apparition, et d’autres restent en place. Focus sur le nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne.

Tout d’abord, ils sont 14 à avoir été reconduits. On retrouve ainsi Bruno Le Maire à l’Economie, Gérald Darmanin à l’Intérieur, et Eric Dupont-Moretti à la Justice. La population française connait ainsi certaines têtes, mais les découvre avec de nouveaux portefeuilles. C’est le cas de Catherine Colonna, qui découvre le quai d’Orsay en devenant ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Elle succède ainsi à Jean-Yves Le Drian. Mais c’est aussi la situation de Brigitte Bourguignon, qui elle occupera le ministère de la Santé. Enfin, c’est aussi ce qui vient d’arriver à Sébastien Lecornu, qui passe du ministère des Outre-mer au ministère des Armées.

Mais la spécificité de ce nouveau gouvernement est aussi le fait que de nombreuses personnalités vont découvrir ce rôle de ministre, et ne sont pas toutes connues de la population françaises. C’est le cas de Pap Ndiaye, qui succède à Jean-Michel Blanquer à l’Education nationale. Il est un historien qui s’est beaucoup intéressé à la population noire de France, et qui découvre pour la première fois une fonction étatique. Même destin pour Rima Abdul Malak, la nouvelle ministre de la Culture. Elle vient du monde associatif, puis s’est progressivement tournée vers le monde politique. Enfin, on peut aussi citer la nouvelle ministre des sports : Amélie Oudéa-Castéra. Cette ancienne championne de tennis française s’était ensuite tournée vers le monde de la finance, avant de rejoindre donc le nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne.

Concernant les ministres délégués, on retrouve notamment Olivier Véran, ancien ministre de la Santé. Il devient ministre Chargé des Relations avec le Parlement et chargé de la Vie démocratique. Aussi, Gabriel Attal fait son entrée au gouvernement, en devenant ministre délégué chargé des comptes-publics.

À noter que ce nouveau gouvernement est parfaitement paritaire, avec 14 hommes et 14 femmes en comptant la Première ministre. Aussi, la moyenne d’âge est assez jeune, avec une moyenne d’âge de 47,9 ans. C’est ainsi le second gouvernement le plus jeune de la Vème république.

Néanmoins, ce gouvernement connait déjà une première secousse d’ampleur. Celle-ci concerne le nouveau ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées : Damien Abad. L’ancien président du groupe les Républicains vient d’être accusé par deux femmes de violences sexuelles pour des faits remontant à 2010 et 2011. Il est toujours en poste pour le moment, mais sera de suite démis de ses fonctions si la justice dévoile des preuves de ces accusations a affirmé Élisabeth Borne.

Ainsi, c’est une entrée en vigueur remarquée pour ce nouveau gouvernement. Il déplait à l’opposition pour le maintien de certains ministres aux fonctions régaliennes, et pour cette polémique sur Damien Abad. Néanmoins, ces nominations ont le mérite de respecter la parité, d’introduire certaines nouvelles têtes, et de rajeunir les différentes fonctions. Reste désormais à voir comment va évoluer le second gouvernement d’une femme Première ministre sous la Vème République. Affaire à suivre …

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