Pouvait-on rêver d’une finale de Top14 plus alléchante encore ? Ce vendredi, le Stade de France accueille un véritable choc avec d’un côté le Grand Stade Toulousain, vainqueur à vingt-et-une reprise du championnat, et de l’autre le Stade Rochelais, double champion d’Europe en titre.
Un casting logique
Ces deux cadors ont survolé les débats tout au long de la saison pour se hisser au deux premières places du championnat national, synonymes d’accession directe en demi-finales. Après avoir remporté le même nombre de victoires (17) et de points de bonus (19), le Stade Rochelais et le Stade Toulousain ont respectivement balayé l’UBB (24-13) et le Racing 92 (41-14), pour rejoindre la finale. La rencontre s’annonce donc serrée et pourrait se jouer sur des détails, tant le niveau de ces deux formations a impressionné.
En effet, grâce à un effectif hors-norme qui a été renforcé par les arrivées d’internationaux comme Melvyn Jaminet et Ange Capuozzo, les Hauts-Garonnais se sont hissés en finale pour la trentième fois de leur histoire. Aujourd’hui, ils espèrent soulever un vingt-deuxième Bouclier de Brennus, un record. De leur côté, les Maritimes ont capitalisé sur la confiance acquise grâce à leur première couronne européenne et vise, maintenant, un doublé historique. Remporter le Top14 et la Champions Cup la même saison, serait alors une première pour ce club. Il rejoindrait donc dans les livres d’histoire le Stade Toulousain (1996 et 2021) et le Rugby Club Toulonnais (2014).
Une opposition de style
a) Toulouse : instinct et polyvalence comme maître mots
Regarder un match de la formation Rouge et Noir, c’est regarder un jeu fait de vitesse, de gestes techniques maîtrisés et de passes après contact. Ugo Mola, entraîneur installé sur le banc toulousain depuis 2015, ne cesse de revendiquer son amour pour ce qu’il nomme “le désordre” ou “le chaos”. Sur le terrain, les joueurs sont appelés à prendre des initiatives et à laisser parler leur instinct, quitte à sortir du plan de jeu établi. Cette vision du rugby permet ainsi de mettre en valeur les qualités individuelles d’une ligne de trois quarts talentueuse, à l’image d’Antoine Dupont, de Romain Ntamack et de l’arrière Thomas Ramos.
Toutefois, le manager toulousain a rappelé qu’il était nécessaire de trouver « le bon amalgame entre l’audace et la maîtrise », tout en ne régnant pas une certaine idée du jeu. Celle de joueurs en constant mouvement et en permanente créativité. Dans les colonnes de L’Équipe, Ugo Mola a insisté sur le fait qu’il fallait « accepter de se transcender un peu et de se mettre dans des situations dangereuses qui nous sortiraient parfois d’une volonté de tout maîtriser ». Tout serait donc une question de nuances et de ressenti sur le terrain.
b) La Rochelle : maîtrise et défense de fer
De son côté, le collectif managé par l’Irlandais Ronan O’Gara a impressionné par la puissance de ses avants, lui permettant d’être dominateur en mêlée et de compter parmi ses atouts majeurs, les ballons portés. Autre point fort des Rochelais, la défense. Organisée et quasiment imperméable, cette dernière est la deuxième meilleure défense du Top14. « En défense, on doit être connecté entre nous, monter fort, gagner nos collisions et les rucks », a expliqué l’ancien joueur du Munster. En somme, La Rochelle cherche à asphyxier son adversaire par son impact physique.
Fin technicien, Ronan O’gara souhaite que ses joueurs respectent un plan de jeu bien établi. Il attend donc de la rigueur technique et tactique. Sûrs de leur force et galvanisés par le désir de réaliser une saison historique, les Rochelais ne lâcheront rien, à l’image de leur finale de Champions Cup. En effet, menés 17-0 à la mi-temps, ils avaient réussi à renverser le Leinster dans les derniers instants du match (26-27).
Cette confrontation s’annonce électrique et opposera donc deux visions du rugby. Le Stade Toulousain inscrira-t’il un peu plus son nom dans la légende ? Ou le Stade Rochelais entrera-t-il dans le club très fermé des champions de France ? À vos pronostics !
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