Soupçons d’emploi fictif de Fabien Roussel : ce que l’on sait de l’enquête en cours

Fabien Roussel, candidat officiel aux élections présidentielles de 2022 pour le parti communiste, vient d’apprendre qu’il est au cœur d’une affaire judiciaire. Celle-ci fait suite aux accusations de Médiapart en février concernant un potentiel emploi fictif dont aurait bénéficié le politicien. Point d’horizon sur les éléments connus de cette affaire :
Fabien Roussel, candidat communiste à la présidentielle de 2022, poursuivi par une enquête judiciaire pour emplois fictif (crédit : Emmanuel Dunand, AFP)
Fabien Roussel, candidat communiste à la présidentielle de 2022, poursuivi par une enquête judiciaire pour emplois fictif (crédit : Emmanuel Dunand, AFP)
Les faits :

Depuis peu, le candidat est visé par une enquête du Parquet National financier (PNF). Celle-ci cherche à savoir si les suspicions concernant Fabien Roussel et son présumé emploi fictif sont vraies ou non.

Le secrétaire national du Parti Communiste Français (PCF) est mis en cause dans une affaire datant de la période allant de 2009 à 2014. En effet, d’après le journal Médiapart, le politicien de 52 ans aurait bénéficié d’un poste d’assistant parlementaire auprès du député Jean-Jacques Candelier. Fabien Roussel pourrait donc avoir bénéficié de 5 ans de salaire pour une fonction qu’il n’a jamais exercé. Deux chefs d’accusation sont donc mis en avant dans cette affaire : ” détournement de fonds publics ” et ” recel “.

L’enquête suit désormais son cours, et donnera des informations plus précises lorsqu’elle aura des éléments vérifiés ou non. En attendant, le candidat affirme n’avoir reçu aucune information. Son entourage ajoute qu’il n’a reçu aucune convocation et qu’il ne sait pas exactement ce qui lui est reproché.

Ce qui est sûr, c’est que si l’affaire s’avère être vraie, ce serait un vrai coup dur pour le parti communiste. Le PCF est en vogue à près d’un mois du premier tour, ce qui n’était pas arrivé depuis un moment. Le candidat Roussel est crédité par les sondages à 4,2% d’intentions de vote. Il n’est donc plus très loin de la barre symbolique des 5%, synonyme de remboursement des frais de campagne. Cela serait un très beau score pour le parti et cela lui permettrait surtout de réduire les dépenses. Mais si cette affaire venait à être vérifiée, nul doute que cela aurait des répercussions très négatives sur les résultats de Fabien Roussel à l’élection présidentielle.

Les différentes réactions :

De son côté, le candidat s’était dit « surpris et indigné » après la sortie de l’article de Médiapart en février. Il s’en était alors pris au média, affirmant que les journalistes n’avaient mené leur enquête qu’auprès de personnes en guerre contre lui. Il a ajouté être en mesure de prouver le fruit de son travail durant ces 5 années en tant qu’assistant parlementaire. De plus, il dément l’information disant qu’il a touché 3 000€. Il assure avoir commencé avec 2 460 euros net et avoir finit à 2 700€.  

Jean-Jacques Candelier a lui aussi réagi à ces accusations contre le numéro 1 du PCF. Il s’est également dit « surpris et indigné » et a fait des éloges envers Fabien Roussel. Il déclare notamment qu’il « était un collaborateur précieux et efficace », ayant des « liens étroits avec de nombreux acteurs du territoire ».

Par la suite, Fabien Roussel a été encore plus loin. Il s’est dit être « à la disposition de la justice comme tout citoyen » si l’enquête en a besoin. Le candidat communiste ne semble donc pas plus stressé que cela par cette situation pour le moment. Il affirme également que de nombreuses personnes seront aussi en mesure de fournir des preuves de son travail d’assistant parlementaire.

Pourtant, la cellule investigation de Radio France a interrogé des responsables syndicaux du secteur où Monsieur Roussel aurait travaillé. Ils répondent qu’ils n’ont aucun souvenir de la présence du candidat à l’élection présidentielle.  

Affaire à suivre donc.

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