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Union européenne : L’irrésistible ascension de l’extrême-droite (1/2)

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Corentin Pepin

Étudiant à HEIP Lyon, membre du journal étudiant CSactu
L’Europe connaît, depuis plusieurs années, une significative ascension des partis d’extrême-droite. Nombreux sont les pays membres de l’Union européenne, notamment la France, qui ont vu un renforcement de la position de leurs partis d’extrême-droite dans leur champ politique.

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Les élections européennes se tiendront du 6 au 9 juin 2024. © EURACTIV

En Europe, la progression de l’extrême-droite

Les pays de l’Union européenne n’échappent pas à la montée de l’extrême-droite en leur sein. Sur fond de rejet de l’immigration et du multiculturalisme, de difficultés économiques et de réapparition de guerres, en particulier les guerres russo-ukrainienne et Israël-Hamas qui impactent, pour différentes raisons, directement l’Europe et les Européens, les citoyens européens se tournent vers les partis d’extrême-droite, qui ont suivi une stratégie de dédiabolisation et de respectabilité

Cette ascension de l’extrême-droite au niveau européen s’est traduite par la prise de pouvoir, l’installation au sein du gouvernement ou l’accession au statut de première force d’opposition de nombreux partis. Récemment, le Parti pour la liberté (PVV) de Geert Wilders s’est imposé lors des élections législatives aux Pays-Bas. En Slovaquie, le SMER-SD s’est allié à l’extrême-droite slovaque pour remporter les élections législatives et gouverne avec. En Suède, les Démocrates de Suède sont devenus la deuxième force politique du pays. De même, en Allemagne, l’AfD remporte certaines victoires électorales et s’est installée comme principale force d’opposition en Allemagne. Ces résultats, entre autres, illustrent la progression des partis d’extrême-droite dans les pays européens.

À ces résultats, il convient d’ajouter qu’en Hongrie, le Fidesz de Viktor Orbán se maintient à la direction du pays, qu’en Pologne, si le PiS a perdu les élections législatives en octobre, au profit de l’opposition pro-européenne, il reste le principale parti du pays ou qu’en Italie, Fratelli d’Italia reste, malgré l’impopularité naissante de Giorgia Meloni, le parti le plus populaire auprès des Italiens.

Geert Wilders célébrant la victoire du PVV aux élections législatives néerlandaises le 23 novembre. © SKY NEWS

En France, un boulevard pour l’extrême-droite

Les élections européennes semblent devoir consacrer la poussée inédite des partis d’extrême-droite en France. Selon les derniers sondages, le Rassemblement national, au travers de sa liste conduite par Jordan Bardella, serait le grand vainqueur des élections et obtiendrait 31% des suffrages exprimés. Reconquête!, au travers de sa liste menée par Marion Maréchal, obtiendrait 6% des voix et Debout La France, au travers de sa liste menée par Nicolas Dupont-Aignan, obtiendrait 2% des voix.

L’extrême-droite française réaliserait un score historique en réunissant près de 40% des suffrages exprimés, un score largement supérieur à 2019, lorsque le Rassemblement National avait réuni 23,3% des voix et Debout La France 3,5%, soit un total de moins de 27% des voix. Ce serait surtout le score le plus haut réalisé par l’extrême-droite lors d’un scrutin en France.

Cette poussée sanctionnerait, en premier lieu, la déliquescence du parti présidentiel et de ses alliés, qui souffrent d’une sévère impopularité, sont plus divisés que jamais, en manque de repères comme le prouve la tournure qu’a prise la Loi immigration. La liste Renaissance, MoDem et Horizons, conduite par Stéphane Séjourné, président du parti Renaissance, obtiendrait 21% des voix, soit moins qu’en 2019, avec 22,4% des voix. Mais, si le Rassemblement national avait déjà obtenu plus de voix que la coalition présidentielle en 2019, un écart impressionnant se creuserait cette fois, de près de dix points, ce qui constituerait une défaite majeure pour la coalition.

Cette poussée sanctionnerait aussi la division de la gauche, morcelée autant électoralement qu’idéologiquement. Les partis de gauche, n’ayant pas fait le choix d’une liste commune aux élections européennes, pourraient réunir près de 27% des voix au travers des différentes listes Parti socialiste, La France insoumise, Les Écologistes, PCF et Lutte ouvrière. Cependant, aucune liste ne devrait pouvoir réunir plus de 10% des suffrages exprimés. La France insoumise devrait pâtir des nombreuses polémiques dont le parti est à l’origine, en ne réunissant que 6,5% des voix. Le Parti socialiste serait le parti en meilleure posture pour ces élections, en réunissant 9% des suffrages.

Cette domination absolue du Rassemblement national qui se profile peut trouver son origine dans les différentes crises politiques qui se sont succédé depuis plusieurs années, en particulier depuis la réélection d’Emmanuel Macron en 2022, la naissance et l’implosion de la Nupes et le désordre politique qui s’en est suivi.  Elle peut aussi s’expliquer par la préparation du Rassemblement national à cette élection, qui en a fait depuis de nombreux mois un objectif comme sanction de la politique d’Emmanuel Macron. Le parti est d’ailleurs le premier à s’être engagé dans la campagne pour les élections européennes de 2024.

L’Europe connaît une recomposition politique qui sacre l’ascension des partis d’extrême-droite, souvent au détriment des partis traditionnels qui s’effacent, sur fond de crises qui se répètent et se succèdent pour les pays d’Europe, dont le populisme est le seul à trouver bénéfice.

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