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Cour suprême des États-Unis : Joe Biden nommera la première femme afro-américaine à ce poste 

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Coline Blouin

Actuellement en master langues étrangères, relations internationales et stratégies politiques, j'ai toujours été passionnée par la lecture et l'écriture. Décrire l'actualité est donc une façon pour moi de partager mon intérêt pour les questions politiques internationales.
Ce jeudi 27 janvier 2022, Joe Biden a annoncé qu’il nommera la première femme afro-américaine au poste de juge de la Cour Suprême. Stephen Breyer, âgé de 83 ans, se retire de ses fonctions de juge en juin prochain. Cette démission est l’opportunité pour le Président des États-Unis de respecter sa promesse quant à la nomination d’une femme noire à la Cour suprême. Dans ce pays, la Cour suprême reste la plus haute juridiction. Un moyen de nommer une femme à un poste avec de hautes responsabilités.

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Joe Biden et Stephen Breyer
Le juge progressiste Stephen Breyer (à gauche) avec le président des Etats-Unis, Joe Biden, jeudi 27 janvier. ANDREW HARNIK / AP
Une avancée majeure pour un pays aux États conservateurs 

Lors de sa campagne présidentielle et de son élection l’année dernière, Joe Biden avait fait la promesse de nommer une femme noire à la Cour Suprême. Une mesure forte et pleine de sens notamment dans cette période de crise sociale. En effet, depuis la mort de George Floyd et les nombreuses manifestations qui s’en sont suivies, les États-Unis sont dans un tournant de leur histoire où racisme et haine font rage. À la suite de la démission du juge progressiste Stephen Breyer, le Président des États-Unis souhaite donc respecter sa promesse en choisissant d’élire une femme de couleur à ce haut poste. 

Dans un discours, ce dernier explique que la personne qu’il nommera « aura des qualifications, une personnalité, une expérience et une intégrité extraordinaires. Et cette personne sera la première femme noire nommée à la Cour suprême ». Au-delà d’engagement pour la cause noire, l’ancien juge a tenu à exprimer son optimisme face à cette nomination. « Je suis sûr qu’elle réussira » dit-il aux journalistes qui le questionnent. À l’heure actuelle, Joe Biden réfléchit encore sur la personne qu’il décidera de nommer dans les mois à venir. 

La Cour suprême, plus haute institution du pays, n’a connu un magistrat noir qu’en 1967. C’était Thurgood Marshall. Aujourd’hui, elle ne compte qu’un Afro-Américain, connu sous le nom de juge Clarence Thomas. Malgré la volonté du gouvernement de faire bouger les choses, il est difficile de se rendre compte de l’application de leur politique sociale. Au vu des enquêtes, encore trop peu de personnes de couleur ont aujourd’hui des postes à responsabilités. C’est également pour cette raison que Joe Biden estime cette nomination comme importante et souligne sa décision en disant « qu’il [était] plus que temps. » 

Kamala Harris : pionnière et exemple des femmes afro-américaines 

En janvier 2021, Kamala Harris devient la première femme afro et asio-américaine à exercer le poste de vice-présidente des États-Unis. Sa nomination a été comme un signe d’espoir pour la communauté afro-américaine du pays. En effet, elle représente et symbolise le fait qu’être une femme ne doit pas être un obstacle dans sa carrière professionnelle. La vice-présidente l’illustre au vu de sa carrière politique. La jeune femme, âgée de 57 ans, est diplômée en sciences politiques à l’Université d’Howard puis en droit à l’école de droit Hasting à San Francisco. Elle intègre ensuite le barreau de Californie en 1990. 

Kamala Harris débute donc sa carrière professionnelle en tant qu’adjointe au procureur de district du comté d’Alameda. Elle gravira ensuite les échelons en devenant procureur du district de San Francisco puis procureure générale de Californie et enfin sénatrice. C’est en 2021 qu’elle démissionne de son poste de sénatrice afin de remplir ses fonctions en tant que vice-présidente des États-Unis (voir aussi : Visite de Kamala Harris à Emmanuel Macron : le moment de sceller la réconciliation transatlantique

Le fait que Joe Biden nomme une femme noire à la Cour suprême est représentatif de sa politique. En effet, la prochaine juge de cette haute instance s’inscrit dans sa volonté à engager davantage de femmes de couleur dans les hautes fonctions de la vie politique. Derrière cela se cachent également les prochaines élections législatives qui auront lieu à l’automne prochain. En effet, c’est lors des midterms que tout peut basculer. La majorité peut repasser du côté des Républicains, ce qui impliquerait des complications dans les prochaines politiques du gouvernement Biden. 

Plusieurs candidates en tête de liste 

Plusieurs noms circulent depuis quelques jours à la suite de l’annonce du Président. Cependant, un d’entre eux en ressort avec le plus de voix favorables. C’est celui de Ketanji Brown Jackson, juge fédérale des États-Unis à la Cour d’appel pour le circuit du district de Columbia. On retrouve également les noms de Leondra Kruger, juge à la Cour suprême de Californie ou encore de Michelle Childs, juge fédérale en Caroline du Sud. À la suite de cette nomination, ce sera la première fois de l’histoire que la Cour Suprême comptera deux Afro-Américains, le second étant le juge Clarence Thomas nommé il y a 30 ans. 

Cette nomination représente un enjeu important pour les États-Unis. En effet, quoique le pays soit précurseur et pionnier dans de nombreux domaines, le débat sur le droit à l’avortement fait rage dans le pays. Depuis plusieurs mois, certains États remettent en cause ce droit, qui a mis des siècles à être légitimé. Ces questionnements sont notamment dus au fait que la Cour suprême est devenue de plus en plus conservatrice au fil des années. Ceci se traduit donc par la volonté d’élargir le droit au port d’armes ou démanteler certaines régulations environnementales. 

De cette manière, la nomination de la nouvelle juge à la cour suprême est essentielle pour le gouvernement de Joe Biden. L’annoncer avant les midterms à l’automne prochain lui permettrait peut-être d’obtenir une majorité démocrate. Pour cela, les États-Unis devront patienter jusque dans les prochaines semaines afin de connaître de manière définitive le nom de la future juge à la Cour suprême. 

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