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Élections législatives en Pologne : la fin de huit ans de conservatisme

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Mathis Lyko

En parallèle de mes études en Relations Internationales à l'Université de Genève, je fais partie de l'équipe politique au sein de CS Actu.
Le 15 octobre dernier, les polonais ont chassés le Parti nationaliste par les urnes avec un taux de participation record. Ce résultat rebat les cartes d’une politique européenne souvent critiquée par le gouvernement polonais ces dernières années.

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Le parlement Polonais - Pixabay
Le parlement Polonais - Pixabay

Loin des événements tragiques à Gaza et en Israël qui agitent le monde, une élection législative est presque passée sous les radars, malgré son importance. Les polonais ont votés, le dimanche 15 octobre pour la composition des deux chambres (la Diète et le Sénat), dont la majorité doit élire le président du Conseil des Ministres chargé de former un nouveau gouvernement.

Le parti ultra conservateur Droit et Justice (PiS) mené par Mateus Morawiecki et au pouvoir depuis 2015, a été battu par la Coalition civique de centre gauche. Bien que le PiS ait obtenu le plus de voix avec 35,6 %, cela n’est pas suffisant pour former un gouvernement, qui requiert la majorité. Une coalition s’est engouffrée dans la brèche, provoquant la chute du parti eurosceptique. Menée par l’ancien premier ministre Donald Tusk, président de la plateforme civique (PO), cette dernière, qui rassemble le PO ainsi que des écologistes et des sociaux-démocrates partis de, a réussi à réunir près de 54 % des votes.

“La Pologne a gagné, la démocratie a gagné, nous les avons chassés du pouvoir” se réjouissait Tusk dès dimanche soir. Cette élection porte un message symbolique, celui que la jeunesse et le peuple peuvent battre le conservatisme.

Ursula Von Der Leyen, présidente de l’Union Européenne a elle aussi salué cette victoire dans un communiqué sur X (ex-Twitter), en rappelant à quel point “les urnes sont attachées à la démocratie” 

Une participation record 

Outre la défaite du PiS, c’est le taux de participation qui donne à cette élection un caractère symbolique. Ce dernier atteint les 74% selon les chiffres de l’Ipsos (Independent Polling System of Society), soit plus que 67,2% lors des élections législatives de 1989 qui avait marqué la fin du communisme en Pologne. 

C’est sûrement du côté de la jeunesse qu’est venue la décision. En effet, ce sont près de 70% des jeunes (18-35 ans) qui se sont rendus aux urnes, toujours selon l’IPSOS. Les lois du gouvernement conservateur contre l’Interruption volontaire de grossesse de 2021 n’y sont pas étrangères. Une majeure partie de la population, les femmes en tête, avait dès lors levé la voix contre un gouvernement en désaccord avec le temps. 

Une victoire pour l’Union Européenne 

Difficile ces dernières années d’évoquer la Pologne sans aborder l’euroscepticisme de son gouvernement. Souvent considéré comme le vilain petit canard de la politique européenne pour ces positions fermes sur l’avortement ou l’immigration. Sous la gouvernance de Duda, épaulé par le président du Conseil des Ministres Mateus Morawieck, la Pologne s’est mis à dos Bruxelles. Le vent à sûrement tourné le week-end dernier. En effet, le probable futur premier ministre Donald Tusk est un habitué des bancs de l’Union Européenne, lui qui a été président du Conseil Européen à Bruxelles entre 2014 et 2019. 

Lors de sa campagne électorale, ce dernier avait multiplié les appels du pied à l’UE, en déclarant vouloir normaliser les relations entre le pays et l’organe supra-national. 

En visite ce mercredi à Bruxelles, le probable futur premier ministre a déclaré vouloir “reconstruire la position [du pays] en Europe”. 

L’un des premiers objectifs de Donald Tusk dans sa collaboration avec l’Union Européenne sera d’obtenir le dégel des 35 milliards des fonds du plan de relance post-Covid NextGenerationEU geler après  des réformes polonaises mettant en cause l’indépendance de la justice selon Bruxelles. Si l’on dézoome encore, ces élections mettent un peu plus à mal le populisme européen et esseulent les dirigeants anti-Europe tels que Viktor Orban en Hongrie. 

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