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La secrétaire américaine en Afrique pour réaffirmer le retour des Etats-Unis.

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Janet Yellen, la secrétaire américaine au Trésor, entame une tournée d’une dizaine de jours en Afrique. À peine un mois après le sommet États-Unis/Afrique, sa venue confirme le réengagement américain sur le continent où la Chine est omniprésente.

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Janet Yellen © Alex Wong/Getty Images
Janet Yellen © Alex Wong/Getty Images

Avec une dizaine de jours pour se rendre dans trois pays – le Sénégal, la Zambie et l’Afrique du Sud – Janet Yellen veut prendre le temps d’écouter pour rattraper le temps perdu après la parenthèse Trump, un président qui s’est totalement désintéressé de l’Afrique. Et surtout pour rattraper l’influence et les parts de marché perdues face à la Chine.

Pékin est le premier créancier du continent, mais aussi son premier partenaire commercial. Les échanges entre l’Afrique et les États-Unis sont quatre fois moins important qu’avec l’Empire du Milieu. La « Chinafrique » repose sur une diplomatie chinoise très active avec des tournées régulières comme le voyage annuel du ministre des Affaires étrangères. Le nouveau chef de la diplomatie chinoise, Qin Gang, vient d’accomplir ce rituel. Il a cherché à réparer l’image dégradée de Pékin en dénonçant « le piège de la dette chinoise », un mauvais procès qu’on fait à son pays.

Transparence

Janet Yellen considère que Pékin est le principal obstacle à la résolution des crises de la dette.

Elle compte marquer des points sur ce dossier. Son discours et ses initiatives seront sans doute très suivis sur un continent où la moitié des États sont aujourd’hui en situation de stress financier. Le Covid-19, la guerre en Ukraine et la hausse des taux d’intérêts américains affaiblissent leurs finances et pourraient précipiter les plus fragiles dans une nouvelle crise de la dette.

La Zambie, la deuxième étape de son voyage, est un cas d’école. Ce pays très endetté à l’égard de la Chine, contraint au défaut en 2020, en pleine pandémie, n’arrive toujours pas à trouver un accord avec ce créancier intransigeant. Il a pourtant demandé une négociation dans le cadre du G20, comme l’ont fait précédemment le Tchad, et l’Éthiopie et plus récemment le Ghana. Janet Yellen entend promouvoir plus de transparence. Pékin a imposé des clauses confidentielles à ses débiteurs africains. La secrétaire au Trésor insiste pour que ces conditions souvent injustes soient rendues publiques.

Pendant ce temps, Pékin multiplie les efforts pour se défaire de sa mauvaise réputation. Mais toujours dans la plus grande opacité. La semaine dernière, Qin Gang a annoncé l’effacement d’une partie de la dette éthiopienne et un pré-accord d’effacement avec le Bénin sans divulguer les montants concernés. Sur le continent africain, la gestion de la dette devient un enjeu de la concurrence renouvelée entre Pékin et Washington.

Apaiser les tensions

Avant de se rendre à Dakar, Janet Yellen passe par Zurich où elle doit s’entretenir, ce 18 janvier, avec le vice-Premier ministre chinois, principal responsable des dossiers économiques.

En Afrique, les deux pays doivent surtout convaincre les Africains avec des gestes concrets. L’administration américaine dit vouloir un nouveau partenariat, non pas humanitaire ou sécuritaire, mais basé sur le commerce et l’investissement pour soutenir durablement la croissance. Un regain d’intérêt qui doit s’inscrire dans la durée pour être crédible.

Dans l’immédiat, les États-Unis sont confinés à un rôle secondaire. Aujourd’hui, l’Afrique espère surtout que la réouverture de la Chine se traduira par une relance rapide des affaires, avec une hausse des échanges, du tourisme et, bien sûr, des exportations des matières premières pour réanimer la croissance.

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