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Pierre Soulages: Réinventer le noir

Picture of Servane Giraud

Servane Giraud

Étudiante en double cursus Chinois Commerce International à l'INALCO, je suis journaliste dans la rubrique Culture et écris au gré de mes passions !
Le célèbre peintre Pierre Soulages, réputé pour son travail sur le noir, est décédé ce mercredi 26 octobre à l’âge de 102 ans. Une cérémonie s’est tenue au Louvre mercredi afin de lui rendre un dernier hommage.

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© Collection Raphaël GAILLARDE, DIST. RMN-GRAND PALAIS

Ses débuts d’artiste

Né à Rodez dans l’Aveyron en 1919, Pierre Soulages s’est incarné tout au long de sa carrière comme “le peintre ayant dompté le noir”. Réputé pour son travail sur la couleur noire, ses toiles abstraites et novatrices ont marqué le monde de l’art. 

À ses 18 ans, il intègre les Beaux-Arts à Paris et se familarise avec les oeuvres du musée du Louvre. Trouvant cependant ses enseignements ennuyeux, il retourne chez lui peu de temps après. Dans les années 1940, période tumultueuse pendant laquelle le peintre découvre l’art moderne, il vit une vie mouvementée entre poursuite de son art et mobilisation pour la guerre. 

Ses travaux sur le noir débutent au même moment, à la fin des années 40. Installé dans la banlieue parisienne, il produit de nombreuses toiles dominées par le sombre. Abstraites et modernes, ces toiles diffèrent de la peinture colorée de l’après-guerre. Il participe ensuite à des expositions à Paris et en Europe, notamment en Allemagne, ou encore à New-York, où il peut enfin dévoiler son travail.  En 1979, il expose au Centre Georges Pompidou ses premières peintures travaillées sur la base du noir. Quelques années plus tard, il se charge de réaliser 104 vitraux pour l’église Sainte-Foy-de-Conques.

Abbaye Sainte-Foy-de-Conques

Le maître du noir

Très tôt dans sa carrière, Pierre Soulages s’intéresse aux couleurs sombres et étudie la réflexion de la lumière sur des surfaces complètement noires. Son art démonte la croyance selon laquelle le noir ne serait qu’un néant absorbant toute autre forme de couleur. Finalement, ce qu’on pense être sombre génère aussi de la lumière. 

Soulages met le noir et toutes ses nuances à l’honneur, mais met également en évidence le contraste pouvant exister entre ombre et lumière. L’art de Soulages redéfinit les perspectives. Le noir, souvent considéré comme un annihilateur de couleurs, se révèle être en réalité un vecteur de lumière. 

L’outrenoir

À la fin des années 70, Soulages initie alors par hasard le début de ce qui constituera l’oeuvre de sa vie. Il le nommera L’outrenoir : « Depuis des heures, je peignais, je déposais une sorte de pâte noire, je la retirais, j’en ajoutais encore et je la retirais”. Soulages étudie les textures, les nuances et contrastes en appliquant en couche épaisse sa peinture qu’il étale ensuite soigneusement sur la toile où la lumière finit par se refléter. 

Ces grands tableaux noirs sculptant la lumière achèvent de faire de Soulages le maître incontesté du sombre.

Ultime hommage

Un hommage sobre à l’image de son travail. Décédé à un âge avancé, le peintre a reçu ce mercredi 2 novembre un hommage national présidé par Emmanuel Macron dans la cour carrée du Louvre. Lors de cet éloge, la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak a qualifié Soulages de peintre ayant “toujours repoussé les frontières de la peinture.”.

Hommage national au musée du Louvre de Paris

Transcendant les codes de la peinture, négligeant volontairement la couleur (vive du moins), l’art de Soulages restera intemporel. Comme le Président l’a justement énoncé lors de son allocution: “Le noir avait triomphé et la lumière fut.

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