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Le journal pour les jeunes, par les  jeunes

Sortir du silence : les podcasts qui racontent les violences conjugales

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Sylia Lefevre

« Fuis. Sauve ta peau. » Dans le podcast Réparer les violences, des femmes racontent comment elles se sont sauvées de la violence conjugale. Ces témoignages récoltés par La Maison des femmes ouvrent la voie aux victimes qui peinent à libérer leur parole pour se faire entendre.

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Podcast Réparer les violences

En 2016, la médecin Ghada Hatem fonde La Maison des femmes, une structure d’accueil pour les femmes et les enfants victimes de violences conjugales et familiales. L’idée est simple mais novatrice : offrir un lieu d’accueil bienveillant et ouvert à tous qui propose une prise en charge médicale, sociale, juridique et psychologique personnalisée, sans donner l’impression d’entrer dans un hôpital.  

L’association La Maison des femmes a récemment produit Réparer les violences, un podcast touchant et engagé. Redonner la parole aux femmes et légitimer leur discours fait partie de la lutte menée par Ghada Hatem. Ces témoignages émouvants racontent ce que signifie vivre au quotidien dans la terreur de son conjoint. Alors que les victimes ont besoin de savoir qu’elles ne sont pas seules sous cette emprise dangereuse, ces témoignages les aident à sortir du silence et de la honte.

La Maison des femmes de Saint-Denis

Jennifer Padjemi, autrice du podcast Réparer les violences, y raconte la réalité de milliers de femmes en France tenues par la culpabilité. Ces récits reviennent également sur le parcours de celles qui ont réussi à s’en sortir : « J’ai sauté par la fenêtre, je laissé tout, je me suis échappée, pieds nus. » Comment se relever après des années de violences physiques et d’humiliation psychologique ?

Réparer les violences est un podcast sur l’entraîne, sur le courage et la reconstruction. Il aide non seulement les victimes, mais informe également toute la société de cette urgence de santé publique à laquelle l’État n’a pas encore apporté des solutions juridiques et médicales suffisantes.

Le 8 mars 2022, La Maison des femmes a signé une convention avec le Ministère de l’Éducation nationale, de la jeunesse et des sports (MENJS) afin de promouvoir la culture de l’égalité entre les filles et les garçons et renforcer l’intervention des professionnels des Maisons des femmes en milieu scolaire sur l’ensemble du territoire.

Signature de la convention à La Maison des femmes

Travailler en lien avec les services de la police et de la justice est une de leurs missions. En effet, une victime peut pousser la porte de La Maison des femmes et recevoir le conseil d’avocats et de juristes afin de porter plainte et faire valoir ses droits. Ces démarches de reconstruction, qu’elles soient médicales, psychologiques ou juridiques, constituent un parcours très complexe et parfois destructeur, lorsque les institutions françaises ignorent leurs appels à l’aide. Pour faire face à ce problème, La Maison des femmes œuvre pour que chaque victime se sente digne de considération et de soins.

L’association continue de mettre en place des solutions d’accompagnement efficaces déployées sur tout le territoire français: à Saint-Denis, Paris, Marseille, etc, avec le Collectif Re#start. Ce collectif souhaite élaborer des actions concrètes pour aider les victimes de violences conjugales à se reconstruire.

En 2015, quand Rachida est venue frapper à la porte de la Maison des femmes de Montreuil pour fuir son mari violent, l’association lui a tendu la main. Aujourd’hui, elle raconte son parcours dans le podcast Je te crois, produit par Double Monde. « Je te crois », est la phrase que les victimes luttent pour entendre et celle qui a donné son titre à ce podcast. Ne plus mettre en doute la parole des femmes est au centre du récit de Rachida qui revient sur les obstacles et les réussites qu’elle a rencontré. De sa rencontre avec son mari, à la confrontation aux services médicaux et policiers, Rachida témoigne ouvertement de ce qu’elle a subi, afin de faire réagir et aider les autres victimes de violences conjugales comme elle.

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