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Sri Lanka, la « prise de la Bastille » comme dernier recours ?

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Mathis Lyko

En parallèle de mes études en Relations Internationales à l'Université de Genève, je fais partie de l'équipe politique au sein de CS Actu.
Le samedi 9 juillet, à Colombo, après deux ans de crise sans précédent, la population sri lankaise a eu raison du gouvernement. La « prise de la Bastille » a vu des centaines de personnes envahir le palais présidentiel, faisant fuir le président Gotabaya Rajapaska. Retour sur les raisons de la crise, et l’avenir plus qu’incertain de l’île.

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Bureaux du Premier ministre du Sri Lanka occupés par les manifestants; Colombo le 13/07/22 ©AFP - AFP

Cela fait 100 jours, 100 jours que le mouvement baptisé « Aragalaya » (La lutte) fait faiblir le gouvernement. En effet, depuis le 9 avril le mouvement se densifie. Bien aidé par les réseaux sociaux, le peuple se rassemble. les manifestants campent tout d’abord devant le palais présidentiel. Il y a 9 jours, ils décident d’y entrer par la force. Après des mois de crise sans précédent dans le pays, les 22 millions d’habitants sont à bout. Si ce n’est pas la première fois que le pays se déchire depuis son indépendance, il est nouveau que cette friction se fasse contre la main de fer des Rajapaska, la famille au pouvoir.

Gotabaya Rajapaska, président depuis 2019, a réussi par, ce que certains qualifieraient de « mauvaise gestion politique », une prouesse sans précédent : « réconcilier » les communautés musulmanes, tamoules et bouddhistes déchirées depuis la guerre civile (1982-2009). Cette réconciliation ne semble pas être la suite logique d’une politique bien pensée de sa part mais bien les conséquences de la crise ravageant le pays depuis 2 ans.

Les raisons de la crise

Depuis les attentats de 2019, le pays n’attire plus. L’effondrement du secteur touristique, l’une des principales sources de revenues du Sri Lanka, a fait entrer le pays en récession. La crise sanitaire qui est venue s’ajouter par dessus, n’ a pas permis d’arranger la situation, bien au contraire. L’arrêt économique du pays pendant la pandémie a plongé l’île dans une « crise économique, entraînant d’énormes pénuries ».

Dès son arrivée au pouvoir en 2019, Gotabaya Rajapaska a octroyé à la population une réduction d’impôts. Si cela a eu pour effet un pic de popularité pour le président, cette décision a également « vidé les caisses » de l’État. L’île n’a alors plus eu les fonds nécessaires pour subvenir à ces importations, qu’il s’agisse de la nourriture, des médicaments ou encore de l’essence qui est venue à manquer. Ainsi, la dette extérieure du pays s’élève aujourd’hui à plus de 50 milliards de dollars.

Pour le peuple sri lankais, la “prise de la Bastille” apparaissait comme la dernière solution. Le gouvernement quant à lui ne s’attendait pas à de telles réactions de la part des habitants.

Une sortie de la crise possible ?

Depuis la fuite du président Gotabaya vers Singapour, Ranil Wicrkemesinga occupe le poste par intérim. Certains manifestants ont jugé la réaction du président suffisante pour quitter les lieux, d’autres non. L’ancien premier ministre a donc décidé de mettre en place un État d’urgence. Le 18 juillet, celui-ci a été reconduit par un vote décisif du gouvernement. Alors les manifestants veulent voir leur ancien premier ministre lui aussi hors du pays.

Les sri lankais obtiendront peut-être gain de cause le 20 juillet. Les élections du nouveau président sont prévues ce jour. Reste pour le peuple à patienter pour, éventuellement, voir le bout de la crise.

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