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Le journal pour les jeunes, par les  jeunes

Trois volets, trois ans… que dit le dernier rapport du GIEC ?

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Maë Veltz

La trilogie est enfin sortie : après la publication des deux premiers volets de leur sixième rapport d’évaluation, les experts du GIEC ont apporté une troisième fois leur expertise face au réchauffement climatique.

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Les jeunes s'engagent pour le climat, alors que le 3e volet du rapport du GIEC appelle à une véritable mobilisation citoyenne (KONRAD K./SIPA)
« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs » (Chirac, 2 septembre 2002)

Le premier rapport a été évincé par le transfert de Messi au PSG, le second par la guerre entre la Russie et l’Ukraine. 20 ans plus tard, nous détournons toujours le regard. Selon Climat Médias, le temps d’antenne à la télévision accordé au climat à la sortie du second volet du rapport, le 28 février, fut de 8 minutes sur France 2, de 6,30 minutes sur M6 et enfin de 3 minutes sur France 3.

Comme le souligne le deuxième volet de ce rapport, les médias – au même titre que les décideurs – ont un rôle à jouer dans la prise de conscience et le développement d’une réelle action climatique. De même que les deux premiers volets, l’engouement, bien que faible, pour le rapport du GIEC fut court : 24h seulement pour ensuite être effacé par les enjeux de l’élection présidentielle française… ou de la claque de Will Smith.

Ironie du sort ? Le film Don’t look up !, sorti sur Netflix le 24 décembre 2021, qui fait écho au silence médiatique et politique lié à la crise environnementale, a fait – il semblerait – plus de bruit que les rapports d’experts. En effet, détourner le regard semble toujours plus facile, et l’actualité chaude, les rebondissements, les polémiques ou les buzz font cliquer, font du bruit, et donc de l’encre.

« Il nous reste 3 ans pour agir »

Le dernier volet n’aura pas connu non plus le succès escompté, même s’il fut davantage médiatisé sous le titre « Il nous reste 3 ans pour agir ».

Cette conclusion du 6e rapport propose des solutions pour agir face au réchauffement climatique. Aux observations des deux premiers volets succèdent les solutions du dernier : il s’agit d’agir. La formulation en compte à rebours reprise par l’ensemble des médias a elle aussi été largement critiquée. En réalité, le rapport du GIEC appelle à agir dès maintenant, en soulignant que maintenir notre système de production et de consommation entrainerait un cumul, notamment des émissions de CO2, tel que la situation ne pourrait plus être réversible. Il ne reste donc pas 3 ans pour agir, mais agir au cours de ces 3 ans semble fondamental d’après les lignes du rapport.

Des émissions record sur la dernière décennie

En effet, si les médias soulignent l’échéance de plus en plus proche pour « la fin du monde » évoquée en conclusion du rapport, peu parlent de son contenu et des actions à adopter. 278 auteurs et autrices ont ainsi répondu à 59 212 commentaires des gouvernements et experts au sujet du climat.

Les experts du GIEC s’attardent d’abord sur les derniers éléments marquants liés au changement climatique. Ainsi, les émissions anthropiques totales nettes de gaz à effet de serre ont continué d’augmenter sur la période 2010-2019, pour donner lieu à un seuil inédit dans l’histoire de l’humanité. Pour limiter la hausse des températures à 1,5°C en moyenne d’ici la fin du siècle, il est nécessaire de réduire les émissions mondiales de carbone de moitié d’ici à 2030.

Les ménages les 10% les plus riches dans le monde sont quant à eux à l’origine de 34 à 45% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Quelles mesures adopter ?

Par ailleurs, notons que depuis le dernier rapport les scientifiques ont observé une constante hausse des politiques et lois d’atténuation qui ont ainsi permis d’éviter certaines émissions qui auraient eu lieu. Pourtant, cela ne semble pas suffisant : le point B7 insiste sur la nécessité de fermer de manière anticipée une partie des exploitations de charbon, gaz et pétrole pour ne pas dépasser les émissions maximales de CO2 recommandées en vue de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.

Les experts du GIEC appellent également à une neutralité carbone dans les villes. Plus généralement, la consommation de charbon doit diminuer de 76% d’ici 2030 et disparaître avant 2050. Les flux financiers doivent eux augmenter de 3 à 6 fois afin de financer globalement la transition environnementale, et les capitaux répartis plus équitablement afin de satisfaire cette urgence.

Le rapport y évoque, pour la première fois, la question de la sobriété, c’est-à-dire une réduction de la demande sur les différents produits de consommation particulièrement polluants, comme la consommation d’énergie, de viande ou encore l’usage de transports polluants individuels. Ainsi, les véhicules électriques offriraient le plus grand potentiel de décarbonation pour les transports terrestres, d’après ce rapport. Nous pouvons souligner toutefois l’insuffisance des choix individuels pour réduire l’émission des gaz à effet de serre : des politiques et infrastructures adéquates doivent au contraire les accompagner.

« Nous implorons les citoyens d’écouter les scientifiques, de lire le rapport du GIEC, de prendre le message à cœur et de faire partie des personnes qui vont provoquer le changement. Autrement on n’y arrivera jamais. »

Julia Steinberger, une des autrices du rapport du GIEC et chercheuse en économie écologique
Trois ans pour anticiper

Plus que jamais, le rôle des médias, des journalistes mais également des politiciens, des industriels et des citoyens semble fondamental. Il reste bien trois ans, non pas pour apprendre à voir la comète qui arrive sur terre, mais pour l’anticiper, et adopter dès à présent les nouvelles solutions invoquées.  

Pour en savoir plus…

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