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Agression D’un Photojournaliste À Reims : Son pronostic vital engagé

Picture of Perrine Turgault

Perrine Turgault

Étudiante en première année à HEIP (Hautes Études Internationales et Politiques).
Samedi 27 février, le photojournaliste de L'Union, Christian Lantenois, âgé de 65 ans, a sauvagement été agressé à Reims, dans le quartier de la Croix-Rouge. Son pronostic vital engagé, ce déferlement de haine a suscité de vives émotions à Reims, mais aussi dans la France entière.

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Portrait Chistian Lantenois

Un déferlement de haine

C’est dans un quartier sensible de Reims que s’est rendu samedi dernier Christian Lantenois, pour effectuer un reportage suite à une rumeur d’attroupement. Dans un contexte de violences entre bandes rivales, le reporter avait dans l’idée de couvrir l’actualité locale en se penchant sur la hausse de ce genre d’événements dans les quartiers prioritaires. C’est donc dans l’exercice de son métier que, samedi 27 février, aux alentours de 15 heures, le soixantenaire s’est sauvagement fait agresser. Grièvement blessé à la tête, il a été transporté inconscient au CHU de Reims. Son pronostic vital étant engagé, il a été placé dans le coma artificiel. À ce jour, son état de santé reste préoccupant.

Face à ce déferlement de haine, l’Élysée a réagi en apportant son soutien et sa solidarité et en promettant d’interpeller les coupables “au plus vite”. Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a dénoncé un “acte ignoble“.

Croix-rouge, un quartier dit sensible

Situé au Sud-Est de Reims, le quartier Croix-Rouge est réputé pour abriter un climat de violences en hausse depuis quelques années et avec des affrontements impliquant des adolescents de plus en plus jeunes. Ce quartier est représenté par une importante mixité sociale couvrant un taux de pauvreté s’élevant à plus de 62% en 2017. Dans les quartiers prioritaires, les rixes entre bandes rivales n’ont cessé d’augmenter.

Véritable enjeu social à Reims mais aussi dans toute la France, le journal local L’Union-L’Ardennais a réagi sur les problématiques de l’information en tweetant : “Renoncer à ce reportage, c’était nier que la violence est une réalité que vivent 25 000 habitants de ce quartier. Renoncer, c’était trahir la réalité, et faire tomber définitivement dans l’oubli le quotidien de milliers de citoyens.”

Deux suspects mis en examen

Si le principal suspect a été arrêté le 1er Mars, un second s’est rendu au Commissariat de Reims. Tous deux étant âgés d’une vingtaine d’années, ils ont été placé en garde à vue pour “tentative de meurtre.”

Le principal accusé, âgé de 21 ans et d’origine algérienne, a déjà été condamné à plusieurs reprises “pour des faits de vols avec effraction, usage de stupéfiants et violences en réunion” – d’après Matthieu Bourrette, procureur de la République de Reims. Il est soupçonné d’avoir porté les coups avec ses poings puis avec l’appareil photo du journaliste. Le jeune homme a préféré garder le silence. Mais, si les causes de cette agression n’ont pas encore été déterminées, le procureur de la République estime, lui, que Christian Lantenois a été agressé pour avoir “déranger les préparatifs des affrontements entre bandes rivales.”

Une agression qui a suscité de vives émotions

Si les journalistes de L’Union-L’Ardennais ont affirmé que “rien ni personne n’entravera à leur volonté d’informer“, ils restent sous le choc et cherchent à comprendre. Bien qu’ils assurent ne renoncer à aucune opération, l’appréhension et l’inquiétude viennent se nicher dans leur quotidien de journaliste.

Les habitants du quartier Croix-Rouge ont eux aussi manifesté leur soutien à Christian Lantenois et leur désarroi en demandant des moyens pour leur quartier. Le Président du Comité de Défense des locataires de Croix-Rouge, Salah Byar, s’est exprimé pour alerter et dénoncer la hausse des violences dans son quartier : “Cela fait cinquante ans que j’habite dans le quartier, je l’ai vu se dégrader. Avant, il y avait tout, des terrains de sport, des associations, un bureau de police et de gendarmerie. Tout a disparu. Cela a laissé de l’espace pour les voyous. On se sent abandonnés par les pouvoirs publics. Je ne vois plus rien de positif ici.

Malheureusement, cette hausse de la violence dénoncée ici dans le quartier de Reims ne semble être que le reflet d’une escalade de tensions que traverse notre pays, on pense notamment au jeune Yuriy, décédé le 15 janvier dernier. Espérons que ce climat ne soit pas amené à perdurer…

Voir aussi : Agression de Yuriy à Paris : 10 personnes placées en garde-à-vue, dont 9 mineurs

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