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Anne Hidalgo : de Paris à L’Elysée ?

Juliette Messa

Juliette Messa

Etudiante en double licence d'Histoire-Médias à la Sorbonne et à Assas, je porte un grand intérêt à l'actualité politique et aux humanités. Curieuse et intrépide, toujours à la recherche des dernières informations, je souhaite devenir journaliste. Bonne lecture !
Après quelques mois d’incertitude sur sa candidature aux élections présidentielles, la maire de Paris Anne Hidalgo l’a récemment officialisée le 12 septembre à Rouen. Qui se cache donc derrière cette « femme puissante » selon le podcast de Léa Salamé ? Pour CSactu, retour sur son parcours politique, de ses débuts en politique à l’officialisation de sa candidature le 12 septembre.

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Portrait Anne Hidalgo - Henri Garat / Ville de Paris

Une Parisienne à l’ambition nationale. S’il existe une personnalité politique bien connue de Paris, il s’agit d’Anne Hidalgo. Autant adulée par certains que décriée par d’autres, la première femme à être maire de Paris en 2014 ne laisse pas ses concitoyens de marbre. Désormais, elle va être au cœur du débat public au cours de ces prochains mois du fait de sa récente déclaration de candidature à la présidence de la République ce 12 septembre à Rouen. 

De l’Espagne à ses débuts en politique

Native d’Espagne d’un père ouvrier et d’une mère couturière, petite fille d’un condamné à mort par le franquisme, Anne Hidalgo est naturalisée française à l’âge de 14 ans, avant de recevoir la double-nationalité. Après une première partie de sa carrière en exerçant comme inspectrice du travail, Anne Hidalgo arrive dans un milieu politique où les femmes n’étaient pas les bienvenues. Elle signe ses débuts en 2001, en intégrant progressivement des cabinets ministériels de 1997 à 2002 au moment de la cohabitation entre le Président Jacques Chirac et le Premier Ministre Lionel Jospin. 

De l’ombre de Delanoé à la personnalité phare de la Mairie de Paris

Bastion du Parti Socialiste depuis 2001, la Mairie de Paris était incarnée par la figure de Bertrand Delanoë, qui y a exercé ses fonctions politiques jusqu’en 2014. Anne Hidalgo était alors sa première adjointe durant 13 ans, années qui l’ont forgées dans le monde politique. On la jugeait effacée et réservée. Pourtant, en 2002, coup de théâtre : Bertrand Delanoë se fait poignarder à l’Hôtel de Ville. Anne Hidalgo assure alors son remplacement et fait preuve de ténacité. Un tempérament prononcé que ses collègues commencent alors à percevoir. Pour Pervenche Bérès, sa principale concurrente PS aux municipales de 2001 dans le XVème auxquelles Anne Hidalgo s’était présentée « il ne faut jamais la sous-estimer. Elle finit par s’imposer (…) je l’ai sous estimée, elle était toute nouvelle ».

Bertrand Delanoë et Anne Hidalgo au congrès du Parti socialiste à Toulouse (Maxppp)

Nouveau tournant de son parcours professionnel et personnel en 2014, lorsqu’elle est élue maire de Paris. Une fonction durant laquelle certaines de ses mesures suscitèrent enthousiasme ou exaspération, comme la restriction de l’accès des voitures dans la capitale, avec la fermeture des voies sur berge, ou encore la revalorisation de la place du vélo dans la ville, avec la création de nombreuses pistes cyclables. 

Pistes cyclables rue de Rivoli

Quelques idées essentielles pour les présidentielles 

Mettant l’accent sur la justice sociale, l’écologie, le féminisme et les valeurs républicaines, Anne Hidalgo et son équipe avaient lancé dès mars 2021 la plateforme « Idées en commun » sur laquelle les internautes pouvaient débattre et communiquer autour des combats phares de la candidate. Parmi celles-ci, la volonté « de donner à la jeunesse le pouvoir de construire notre avenir », de « régénérer la démocratie et le service public » ou encore des thèmes axés sur l’écologie. Par son parcours, Anne Hidalgo se reconnait comme « un symbole de l’intégration républicaine » et souhaite bâtir une France « plus juste », comme elle l’a évoqué durant son annonce à la candidature à Rouen.  

Dans son dernier ouvrage Une femme française, paru le 15 septembre dernier, ou dans les médias, Anne Hidalgo n’a pas manqué de faire connaitre certaines annonces phares. Côté économie, la revalorisation du salaire des professeurs par exemple, afin de doubler ce dernier durant toute la période du quinquennat 2022-2027 et celui des policiers et gendarmes. La volonté également de mettre l’accent sur l’écologie, en proposant de décarboner l’économie pour que « les enfants respirent un air plus pur ». Enfin, se recentrer sur les territoires, afin que Paris n’occupe pas une place prépondérante dans les pouvoirs qu’elle détient. 

Un ancrage parisien trop important  ?

Toutefois, Anne Hidalgo, aux ambitions désormais nationales, ne serait-elle vue que comme l’incarnation de Paris et d’un mode de vie urbain, en étant trop éloignée des territoires ? Pour toucher davantage un électorat populaire et se rapprocher de la réalité des territoires français, Philippe Moreau Chevrolet, professeur de communication politique à Sciences Po affirme que la candidate “peut casser son image de parisienne en faisant un tour de France, tout en traitant d’autres sujets que l’écologie (…) comme le développement ou le pouvoir d’achat” .

Pour cela, l’officialisation de sa candidature à Rouen peut être vue comme une volonté de rompre avec cet ancrage parisien en se rendant dans la capitale de la région normande, tenue par l’un de ses camarades socialistes, le maire Nicolas Mayer-Rossignol. 

Toutefois, pour convaincre une majorité de français, il reste encore du travail à Anne Hidalgo et son équipe : selon un sondage du 23 octobre de l’Obs, seulement 4% des français penseraient voter pour elle au premier tour des présidentielles. Début septembre, elle était alors créditée entre 7 et 9% des intentions de vote. À quelques mois d’une élection où tout semble incertain, Anne Hidalgo arrivera-t-elle à se placer comme force motrice de la gauche, dans un contexte d’accumulation de candidatures de personnalités de gauche ? Patience, dans quelques mois, l’avenir nous le dira . 

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