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La Finlande passe à droite

Mathis Lyko

Mathis Lyko

En parallèle de mes études en Relations Internationales à l'Université de Genève, je fais partie de l'équipe politique au sein de CS Actu.
La Finlande est au cœur de l’actualité. Internationale d’abord, avec son adhésion imminente à l’OTAN. Au niveau national ensuite, avec le résultat des élections législatives qui ont vu s’imposer une coalition de la droite. Finie la modernité de Sanna Marin, et place à l’austérité affirmée de Petteri Orpo. Quels sont alors les tenants et les conséquences de ce changement politique ?

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Suite à sa victoire aux législatives le 2 avril dernier, Petteri Orpo, chef de la Coalition nationale (centre-droit), s'adresse à ses partisans. © AFP / ALESSANDRO RAMPAZZO

Pour rappel, la Finlande, république démocratique, est régie par un système à l’équilibre entre le parlementarisme et le régime semi-présidentiel. Membre de l’Union européenne, le pays a une place importante dans les relations internationales, notamment pour sa frontière avec la Russie.

Si son rôle international est en vu en ce moment, qu’en est-il de sa politique interne ?

Sanaa Marin : un mandat controversé

Elue à 34 ans, la plus jeune Première ministre de l’Histoire de la politique finlandaise, laisse la main du pays après un mandat à deux visages. Adorée par une grande partie de sa population et de l’opinion internationale, la jeune femme a été au cœur de plusieurs polémiques. La plus marquante, est celle, la montrant dansant et chantant dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux à l’été 2021. Une semaine plus tard, alors que la polémique enfle, alimentée par le Parti des Finlandais, un autre évènement intervient. Deux femmes ont en effet été photographiées en train de s’embrasser dans la résidence officielle de la Première ministre. Outre ces deux évènements successifs, la popularité de Marin n’est pas ébranlée.

Au contraire, cette dernière est appréciée pour ce qu’elle est, c’est-à-dire une jeune femme dynamique et moderne. Mais aussi pour ce qu’elle fait, notamment avec sa gestion de la crise contre la covid-19.

Mais ces polémiques révèlent une chose. La Finlande est entre deux feux. D’un côté, celui d’une société conservatrice qui voit d’un mauvais œil la modernité affichée de Marin. De l’autre, une société qui se veut en avance dans certains secteurs tels que les nouvelles technologies.

Autre point d’orgue de son mandat, le dossier de l’adhésion finlandaise à l’OTAN, qui devrait aboutir dans les semaines voire les jours à venir.

Après cinq années de modernité, les Finlandais ont redonné leur confiance à la “solidité” de la droite, et le pays se dirige vers un retour à l’austérité.

La Première ministre sortante, Sanaa Marin, suite à la victoire de Petteri Orpo, le 2 avril dernier. © Tom Little / REUTERS
Un changement radical de politique

Après le nouveau visage amené par Sanaa Marin, celui de Orpo marque le retour à l’austérité, tant sur le plan économique que social. En effet, Petteri Orpo, le très probable futur Premier ministre n’est pas connu pour son progressisme. L’homme de 53 ans contraste en tout point avec sa prédécesseuse. En effet, Orpo est un vieux briscard de la politique. Il a déjà occupé plusieurs postes au sein du gouvernement finlandais, allant du ministère de l’intérieur, à celui de l’agriculture, en passant par le poste de vice-premier ministre. Spécialiste des questions économiques et financières, il a fait de la dette son arme de campagne.

Ainsi, Orpo a la volonté de juguler la dette publique (s’élevant à 73% du PIB), notamment en coupant grandement dans le budget des prestations sociales. Et ce, bien que le niveau de la dette soit bien moins élevé que celle de nombreux Etats européens.

Mais avant de mettre en place une quelconque politique budgétaire, la coalition nationale va devoir former un gouvernement. Une tâche qui n’est jamais aisée, surtout au vu des dissensions politiques entre les trois parties en vigueur.

Le gagnant des élections finlandaises, Petteri Orpo.EFE / Mikko Stig
Une coalition de droit au pv

La course à la victoire lors de ces élections fut serrée, et le Parti de coalition nationale de droite l’a emportée d’une courte tête. Avec 20.8% des voies, la coalition devance le Parti des Finlandais et ses 20.1%, juste devant le SDP de Sanna Marin qui obtient 19.9%. Si les deux partis du SDP et de coalition ont l’habitude de se trouver en tête de listes, c’est une grande première pour le Parti des Finlandais, qui obtient lors de ces élections, son score le plus élevé jamais enregistré.

Alors qu’en sera-t-il cette fois ? Déjà, une coalition de droite va-t-elle voir le jour ? La question n’est pas si simple, et les avis divergent. S’il paraît évident pour certains, de voir Orpo s’aligner avec le Parti des Finlandais pour gouverner. Il aurait, pour d’autres, meilleur compte de privilégier des relations avec le SPD, rompu à l’exercice du pouvoir, contrairement aux éternels outsiders d’extrême droite.

Si la Première ministre avait fustigé le Parti des Finlandais de « fasciste », Petteri Orpo n’est pas aussi virulent à leur égard. Il déclarait en ce sens devant la presse étrangère, « il n’y a pas de parti d’extrême droite en Finlande ». Cette déclaration laisse la porte ouverte à une possible entente politique.

Les deux partis avaient déjà collaboré auparavant, de 2015 à 2017, mais la relation s’était rapidement terminée. Les divergences étaient trop fortes

Pour l’heure rien ne fuite, et c’est normal. Il faudra sûrement attendre quelques semaines, voire mois, avant de connaître la composition du nouveau gouvernement finlandais. D’ici là, Sanna Marin, Première ministre sortante, assurera l’intérim.

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