Résultats Parcoursup: entre désillusion et déception, les étudiants font face à la sélection des études supérieures

Depuis maintenant plusieurs semaines, les étudiants sont dans l’attente de leurs résultats Parcoursup. Tandis que certains seront entièrement satisfaits, d’autres devront faire face à des réponses décevantes. Dès ce jeudi 27 mai, les élèves peuvent découvrir leurs résultats. Pour certains d’entre eux, la réalité de la sélection des études supérieures est un choc. Parcoursup est-elle une plateforme représentative du monde des études post-bac ?
Résultats parcoursup
Jeudi 27 mai : résultats Parcoursup pour les élèves français
 Parcoursup : un concept encore à l’essai 

Depuis 2018, les bacheliers utilisent la plateforme Parcoursup afin de formuler leurs vœux d’études supérieurs. Ce dispositif numérique d’orientation a permis de remplacer la plateforme Admission Post-Bac, également appelée APB. L’objectif principal de cette réforme est de mettre fin au tirage au sort dans les filières « en tension ». Sous Parcoursup, les étudiants formulent des vœux de manière motivée mais non hiérarchisée. Ainsi, chaque bachelier peut enregistrer dix vœux et vingt sous-vœux. 

Aux premiers abords, la plateforme Parcoursup équivaut à celle d’APB. Cependant, plusieurs failles sont encore dénoncées par le grand public. En effet, selon eux, Parcoursup a un manque de transparence envers ses participants. De surcroît, ce système d’orientation instaure de plus en plus de sélection, notamment dans des filières qui, à l’origine, ne se doivent pas d’être sélectives. Certains critères demandés aux élèves peuvent également introduire des disparités entre eux. En effet, la demande de notification du lycée d’appartenance peut favoriser certains élèves contrairement à d’autres. 

Autrement dit, malgré les promesses du gouvernement, la plateforme Parcoursup continue d’être à l’essai depuis maintenant trois ans. Comme l’explique Mélanie Luce, à la tête de l’Unef, ce système instaure « des critères de sélection obscurs qui ne font que créer de la stigmatisation ». Certaines personnes de la Cour des Comptes réclament en effet de « rendre publics les algorithmes locaux utilisés par les commissions d’examen ». L’objectif est de réduire au maximum l’hétérogénéité que peuvent ressentir les élèves. 

Désillusion et déception 

Comme chaque année, les élèves sont confrontés à la réalité de la sélection des études supérieures. En effet, certains, malgré de bons dossiers, se voient refuser leurs vœux. D’autres, peuvent crier victoire en étant acceptés dans leur filière favorite. Ainsi, à partir du 27 mai, les étudiants peuvent avoir trois types de réponses : une acceptation, un refus ou alors une liste d’attente. 

Ce système à trois réponses provoque chez les élèves angoisse et peur de l’échec. En effet, comme nous l’explique le Président du Journal CSactu, Alexis Fournet, lors de son interview chez Sud Radio, il y a aujourd’hui « 68% des élèves qui se disent inquiets de ne recevoir aucune proposition et 80% de recevoir une proposition d’une formation qui ne leur plaît pas ». 

Ces chiffres parlent d’eux-mêmes : cette plateforme, qui semble de plus en plus sélective, incite les élèves à se surpasser. Pour certains, c’est compliqué d’obtenir ce qu’ils souhaitent face à la demande des écoles de l’enseignement supérieur. De plus, certains élèves demandent une révision de la plateforme de manière provisoire afin de reconsidérer la situation actuelle. En pleine période de crise sanitaire, il est vrai que la plateforme Parcoursup a perdu de sa légitimité. 

Depuis que le Ministre de l’Enseignement, Michel Blanquer, a déclaré que le baccalauréat se ferait sous forme de contrôle continu – du moins en partie – certains élèves ont dû adapter leur dossier de candidature. En effet, cette année est encore une année particulière pour nos bacheliers. Avec l’instauration de l’évaluation sous forme de contrôle continu au baccalauréat, il est vrai que ce diplôme perd de sa valeur aux yeux de tous. 

Pour plus de renseignement, n’hésitez pas à aller écouter l’interview d’Alexis Fournet sur Sud Radio ce jeudi 27 mai 2021: https://www.sudradio.fr/programmes/?week=-1

Sélection accrue et inflation des diplômes 

Certains sociologues français ont été les premiers à s’inquiéter quant à l’inflation des diplômes et à la dévalorisation de leurs compétences. Également appelé paradoxe d’Anderson, cette notion explique la perte de valeur de nos diplômes. Ceci se traduit par le fait que de plus en plus d’étudiants réalisent des études. C’est en partie pour ces raisons que la sélection s’accroît dans les écoles supérieures. 

L’arrivée de la Covid-19, et de la crise sanitaire qui en a suivi, n’a pas arrangé les choses. En effet, la formation des élèves à distance a accentué les inégalités sociales entre les élèves. Certains se voient avantagés tandis que d’autres doivent subir leur condition sociale. Aujourd’hui, les résultats Parcoursup ne sont autre que le reflet de ces disparités. 

Mais pas de panique pour nos futurs étudiants! L’attente peut être longue, certes, mais les résultats se dérouleront jusqu’au 16 juillet. Après cela, la plateforme rentrera dans la phase d’admission complémentaire. Ainsi, jusqu’au 16 juillet, plusieurs milliers d’élèves confirmeront un choix qui leur plairont. De cette manière, de nouvelles places se libèreront pour d’autres qui sont en liste d’attente!

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