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Union européenne : Les enjeux du scrutin européen pour l’extrême-droite (2/2)

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Corentin Pepin

Étudiant à HEIP Lyon, membre du journal étudiant CSactu
L’ascension des partis d’extrême-droite au sein des pays membres de l’Union européenne devrait se vérifier lors des élections européennes de juin 2024, durant lesquelles il devrait être observé leur renforcement au sein du Parlement européen, sans pour autant pouvoir former un groupe unique et majoritaire.

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Les prochaines élections européennes se dérouleront du 6 au 9 juin 2024. ©ViePublique

Le renouvellement du Parlement européen arrive à grands pas

Du 06 au 09 juin 2024, tous les citoyens de l’Union européennes sont appelés aux urnes pour définir la nouvelle composition du Parlement européen. Si le taux de participation aux élections européennes est historiquement faible depuis la création de l’institution sous sa forme actuelle en 1979, c’est-à-dire l’élection au suffrage universel de députés européens, il devrait être observé un regain d’intérêt de la part des électeurs européens pour l’échéance à venir.

Les dernières élections européennes en 2019 avaient permis au groupe PPE (droite) de compter 176 députés, au groupe S&D (sociaux-démocrates) 143 députés, au groupe Renew Europe (centre libéral) 101 députés, au groupe Verts/ALE (écologiste) 72 députés, au groupe CRE (droite nationaliste/extrême-droite) 66 députés, au groupe Identité et Démocratie (extrême-droite) 61 députés et au groupe GUE/NGL (gauche radicale) 37 députés, auxquels il faut ajouter 49 députés non-inscrits, de toutes les sensibilités.

À savoir que la composition du Parlement européen était différente jusqu’au Brexit en janvier 2020 et le départ des eurodéputés britanniques, qui a entraîné la diminution du nombre de parlementaires de 751 à 705. Le nombre de députés du Parlement européen va être rehaussé à 720 pour 2024, dont deux supplémentaires pour la France.

Une Union européenne à la sauce extrême-droite

Le groupe au Parlement européen Identité et Démocratie est le premier à s’être lancé dans la course pour la campagne des élections européennes. Les partis appartenant au groupe, dont le Rassemblement national, se sont réunis à Florence le 03 décembre 2023 pour la tenue d’un meeting commun de lancement de la campagne, où étaient abordés les thèmes majeurs, à savoir le rejet de l’immigration, l’opposition au Pacte vert pour l’Europe, l’opposition à l’Union européenne, entre autres prises de position traditionnelles d’extrême-droite.

Selon les derniers sondages, une forte poussée de l’extrême-droite au Parlement européen est à prévoir. Le groupe Identité et Démocratie pourrait gagner 26 députés, passant de 61 députés à 87 députés. Le groupe Conservateurs et Réformistes Européens pourrait gagner 16 députés, passant de 66 députés à 82 députés. Les deux groupes réuniraient 165 députés à eux deux, soit 23% des sièges du nouveau Parlement, contre 127 députés et 18% des sièges du Parlement actuel. D’autant que les députés membres du Fidesz ne figurent pas dans ces statistiques, siégeant au sein des Non-Inscrits depuis leur exclusion du PPE. Les deux groupes pourraient se hisser aux quatrième et cinquième rangs en termes d’importance, voire aux troisième et quatrième place en fonction des résultats qui s’annoncent malheureux pour les groupes Les Verts/ALE et Renew Europe. Ces résultats permettrait à l’extrême-droite européenne de renforcer considérablement son influence au sein des institutions européennes.

L’influence renforcée des partis d’extrême-droite pourrait avoir des conséquences, notamment sur le traitement du conflit russo-ukrainien, sur le Pacte vert pour l’Europe, sur les politiques d’immigration et sur les questions de souveraineté des États. Plus globalement, leur consolidation au sein du Parlement pourrait être l’occasion de promouvoir leur projet dans la perspective d’élections au niveau national.

Lancement de la campagne du groupe Identité et Démocratie à Florence le 03 décembre 2023. © SLATE

Un danger imminent pour l’Union européenne ?

La question du danger pour une Union européenne pénétrée de manière si importante par l’extrême-droite se pose. Il est donc nécessaire de nuancer le propos, car leur ascension ne devrait pas signer l’arrêt de mort de l’Union européenne.

En premier lieu, la progression de l’extrême-droite ne devrait toujours pas leur permettre d’atteindre l’influence des deux partis les plus importants du Parlement, à savoir le PPE et S&D, qui devraient se maintenir et compter respectivement 175 et 141 députés.

L’ascension des partis d’extrême-droite est surtout limitée en raison des fortes divisions qui existent entre eux. Lorsque l’on parle de « l’extrême-droite », il faudrait parler DES extrêmes-droites. En effet, l’extrême-droite européenne est plurielle et possède de très nombreux points de désaccords. Certains partis, comme le Fidesz, sont favorables à une politique économique libérale, quand certains autres, comme le Rassemblement national, sont favorables à une politique économique sociale. Certains partis, comme le PVV, sont favorables à une sortie pure et simple de l’Union européenne, quand certains autres, comme Fratelli d’Italia, sont favorables à l’Union européenne ou à l’établissement d’une « Europe des Nations ». Ces sujets de désaccords, qui ne sont que quelques-uns parmi tant d’autres, illustrent l’hétérogénéité de l’extrême-droite européenne.

Les élections européennes de 2024 devraient donc voir une poussée historique des partis d’extrême-droite, ce qui suivrait une tendance générale en ce sens dans les pays de l’Union. Les deux groupes d’extrême-droite du Parlement européen devraient figurer parmi les plus importants de cette nouvelle législature, sans pour autant pouvoir former un groupe unique et homogène en raison des trop nombreux points de désaccords entre eux.

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