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Afghanistan : la prise de pouvoir des Talibans engendre l’oppression des droits des femmes

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Coline Blouin

Actuellement en master langues étrangères, relations internationales et stratégies politiques, j'ai toujours été passionnée par la lecture et l'écriture. Décrire l'actualité est donc une façon pour moi de partager mon intérêt pour les questions politiques internationales.
Le 15 août dernier, les Talibans ont pris possession de la capitale afghane : Kaboul. La victoire de ce groupe extrême d’islamistes marque le début d’une longue liste de changements. Les femmes en seront les premières victimes. Ce mouvement islamiste contrôle la ville depuis seulement un mois et pourtant, le chaos y règne déjà. À la suite de la chute de Kaboul, des milliers de civils ont tenté de fuir la capitale, en vain pour certains.

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Afghanes manifestant pour leurs droits dans les rues de Kaboul
Des femmes afghanes défilent pour revendiquer leurs droits sous le régime taliban lors d'une manifestation près de l'ancien bâtiment du ministère des Affaires féminines à Kaboul, le 19 septembre 2021. AP
Retour sur la prise de Kaboul 

Depuis 2001, l’Afghanistan est entrée dans une guerre sans fin avec les États-Unis d’Amérique suite aux attentats du 11 septembre. Ces dix longues années de « guerre contre le terrorisme » n’ont pas été sans conséquence. Au niveau financier, ce conflit a un coût estimé de 1 000 milliards de dollars pour le gouvernement américain. À cela s’ajoute les nombreuses victimes, tant américaines qu’afghanes, et qui ont perdu la vie dans ce combat sans fin. 

Le 14 avril 2021, Joe Biden, Président des États-Unis depuis janvier dernier, annonce le retrait des troupes américaines en Afghanistan. Ce retrait devait s’effectuer le 11 septembre 2021, date historique, marquant les vingt ans de ces attentats tragiques. Pendant ce temps, les Talibans se font une place de plus en plus prépondérante dans le paysage politique afghan. Ils décident d’investir de nombreux districts de la ville et d’en prendre le contrôle. Le 29 juin 2021, 157 districts sur les 407 du pays sont sous leur domination. 

Le 15 août dernier, le monde entier apprend de manière brutale que les Talibans ont pris le pouvoir de l’Afghanistan. Cette prise de la capitale ne s’est pas faite sous le signe de la violence, de manière étonnante. Il n’y a eu ni combat, ni résistance. Le Président du pays s’enfuit cette nuit-là en déclarant que « les Talibans ont gagné la guerre ». L’Afghanistan tombe très rapidement aux mains des Talibans, engendrant un exode brutal de la majorité du pays.

Des milliers d’Afghan souhaite quitter le pays. Certains s’accrochent même aux ailes de l’avion, provoquant plusieurs morts tragiques. La chute de Kaboul aux mains des Talibans marque le début d’une situation précaire pour beaucoup d’Afghans. C’est notamment le cas des femmes afghanes, qui se sentent menacées par cette nouvelle situation politique. 

Oppression des droits de la femme 

Dans un pays comme l’Afghanistan, les droits de la femme, au sens occidental, ne sont pas véritablement considérés en tant que tel. Ce système patriarcal provoque chez ces milliers d’Afghanes la peur d’être prise pour cible par les Talibans. En effet, la scolarité ou des activités telles que professionnelles ou sportives sont menacées de disparaître pour ces femmes musulmanes. Ce ne sont donc pas seulement les droits qui sont en danger, mais bien leur liberté de manière générale. 

Depuis leur arrivée au pouvoir, les Talibans mettent en place progressivement des mesures publiques, limitant un peu plus chaque jour les droits de la femme. Ce vendredi 17 septembre, le Ministère des Affaires féminines se voit supprimé par le nouveau gouvernement en place. C’est la douche froide pour les Afghanes du pays. Après vingt ans d’existence, ce ministère a grandement contribué à la libéralisation des conditions de vie de ces femmes. 

Changements fondamentaux 

Ces changements concernent également le sport. En effet, comme dans les années 90’, les Talibans refusent l’accès à cette pratique pour les femmes, considérant que ce n’est pas une « nécessité ». Aux premiers abords, cette interdiction peut sembler peu contraignante. Cependant, là-bas le sport n’est pas seulement un moyen de se défouler ou de s’entretenir. On parle ici d’une échappatoire, ou d’un outil d’émancipation et de résistance. Une manière pour ces femmes de conquérir leur liberté. Aujourd’hui, beaucoup de championnes sportives se voient brûler leur trophée afin de ne pas être poursuivie et être en danger de mort. 

L’éducation des jeunes filles est également menacée. Depuis quelques jours, les Talibans ont annoncé que l’école mixte ne devait plus exister. Pour bénéficier de l’éducation si vous êtes une femme, vous devrez donc porter une abaya (voile couvrant la totalité du corps) et un niqab afin de ne laisser apparaître que les yeux. Les salles de classe seront divisées par un rideau afin de séparer les hommes et les femmes. Ces dernières, à la fin du cours, devront attendre que les étudiants hommes quittent la pièce avant de pouvoir sortir elles-mêmes. 

Inquiétude générale pour le sort de ces milliers d’Afghanes 

L’oppression des Afghanes depuis plus d’un mois fait réagir le monde entier. Face à une telle situation, plusieurs pays, voire plusieurs organisations mondiales, décident de défendre les droits de ces femmes en s’exprimant sur les faits. Des centaines d’Afghanes réfugiées en France assistent à la perte des droits de leurs amies restées au pays. Impuissantes faces à ce qu’il se passe, elles expliquent que les Afghanes restées là-bas se « sentent prises au piège ». Depuis la prise de pouvoir des Talibans, certaines d’entre elles décident de manifester les rues pour revendiquer leurs droits. 

Le nombre de manifestantes augmente de jour en jour, chacune se battant pour une liberté individuelle mais aussi collective. Malgré la violence utilisée par les Talibans pour les réprimer, les Afghanes restent de marbre et ne lâchent pas leur objectif. Face à la situation, Marzia Ahmadi, activiste des droits des femmes, proclame que « l’idéologie talibane [les] renvoie vingt ans en arrière ». 

Les organisations mondiales dénoncent ce qu’il se passe actuellement en Afghanistan. Le Bureau des Droits de l’Homme de l’ONU alerte face à la violence utilisée contre les manifestantes. Certaines journalistes sportives telles que Virginie Phulpin appelle également les grandes instances sportives à agir. Mais il est clair que malgré les efforts de chacun, la situation sociale dans ce pays ne s’améliore pas. Les mois à venir seront décisifs pour les droits de ces femmes, dans l’attente d’un assouplissement du régime taliban. 

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