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Conférence de Munich : Une instance de débat au coeur de la diplomatie 

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Coline Blouin

Actuellement en master langues étrangères, relations internationales et stratégies politiques, j'ai toujours été passionnée par la lecture et l'écriture. Décrire l'actualité est donc une façon pour moi de partager mon intérêt pour les questions politiques internationales.
Du 17 au 19 février dernier, la conférence de Munich sur la Sécurité a eu lieu. Cette instance de débat est au cœur de la diplomatie internationale. Lors de cette conférence, qui est la 59ème édition, plusieurs sujets importants ont été abordés. Parmi eux, on retrouve, bien évidemment, la guerre en Ukraine et les relations tendues avec la Russie. Certains enjeux internationaux tels que la relation sino-américaine ont également été évoqués.

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Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'OTAN, prononce un discours lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, à Munich (Allemagne), le samedi 18 février 2023 - Felix Hoerhager/(c) Copyright 2023, Alle Rechte vorbehalten
Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'OTAN, prononce un discours lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, à Munich (Allemagne), le samedi 18 février 2023. © Felix Hoerhager/(c) Copyright 2023, Alle Rechte vorbehalten
Conférence de Munich : Un outil diplomatique 

Initiée en 1963, la Conférence de Munich sur la politique de sécurité a lieu chaque année. C’est en février au Sud-Ouest de l’Allemagne que ce débat prend vie. Cet évènement est devenu incontournable dans le domaine des relations internationales. Chaque année, la Conférence de Munich rassemble près de 350 personnalités à travers le monde. On compte parmi eux des chefs d’État, des chefs de gouvernement, des ministres, des scientifiques ou encore des responsables militaires, représentants de la société civile et des journalistes spécialisés. 

À l’origine, la Conférence de Munich sur la sécurité a été créée dans le cadre de la Guerre Froide. Elle permettait aux Alliés membres de l’OTAN de se retrouver afin de discuter des enjeux géopolitiques internationaux de l’époque. Au fil des années, les sujets de cette conférence se sont diversifiés. Par exemple, avec la chute de l’Union soviétique, en 1991, les enjeux géopolitiques et diplomatiques n’étaient plus les mêmes que sous la Guerre Froide. 

Cette conférence représente donc une opportunité diplomatique pour les chefs d’État du monde entier. En 2021, ce sont les États-Unis qui ont profité de cette occasion pour annoncer que « l’Amérique est de retour ». C’était le moyen pour le Président Joe Biden de mettre un terme à la « période Trump ». Ce message pouvait alors être interprété de sorte que les relations transatlantiques étaient de nouveau une priorité pour les États-Unis. De la même manière, en 2022, la cheffe de la diplomatie allemande avait expliqué que : « la conférence de Munich sur la sécurité est un forum international inégalable pour discuter d’un acquis qui nous paraît si souvent naturel, alors qu’il est justement durement remis en question ces derniers temps: il est question de notre sécurité commune, en particulier de notre sécurité en Europe. » 

La guerre en Ukraine comme toile de fond du débat 

Près d’un an après le début de la guerre en Ukraine, cette conférence se retrouve au cœur des débats diplomatiques. En effet, certains gouvernements en ont profité pour réaffirmer leur position vis-à-vis de ce conflit. Dans un tweet, Emmanuel Macron explique que : « la Russie ne peut ni ne doit gagner cette guerre contre l’Ukraine ». Ce dernier a souhaité rappeler dans son discours les conséquences mondiales du conflit en Ukraine. De plus, il a pointé la nécessité pour l’Europe de réinvestir massivement dans sa base industrielle et technologique de défense. 

Le chef du gouvernement français a expliqué qu’il était important de préparer une paix juste et durable en Ukraine. Il a également annoncé l’importance d’une reconstruction du partenariat Sud-Nord. Le but étant de repenser les termes de la solidarité internationale. Cette conférence a permis pour la France d’affirmer de nouveau sa volonté de trouver une solution durable à ce conflit. En effet, ce dernier semble perdurer et s’éterniser dans le temps. 

Cependant, il est important de notifier que cette 59ème édition s’est ouverte sans la présence officielle de la Russie. Il semblait évident que la puissance russe ne serait pas la bienvenue au sein de ces débats diplomatiques. C’est donc une réelle opportunité pour Volodymyr Zelensky. Il peut, à travers cette conférence, faire entendre sa voix et les besoins de son pays quant au conflit qui met à mal sa nation depuis bientôt un an. 

Enjeux internationaux de cette conférence 

Au-delà des discussions concernant le conflit ukrainien, certains enjeux internationaux ont été abordés au sein de cette conférence. La venue de la Vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, était également un moyen pour elle de souligner l’unité et la détermination transatlantique. Lors de son déplacement, cette dernière a souhaité dénoncer les crimes contre l’humanité perpétués par la Russie à l’encontre des Ukrainiens. Elle a la volonté et le souhait profond de condamner ces actes dans le but qu’ils soient punis par la justice. 

Par son déplacement diplomatique, Kamala Harris en profite pour faire valoir le leadership américain mondial. En effet, cette dernière a été à plusieurs reprises critiquée pour son manque d’implication dans les affaires étrangères de son pays et de son inefficacité (voir aussi : https://www.csactu.fr/visite-de-kamala-harris-a-emmanuel-macron-le-moment-de-sceller-la-reconciliation-transatlantique/). 

Outre cela, c’est la relation sino-américaine qui était sur le devant de la scène. Relation d’ores et déjà compliquée et complexe depuis des décennies, le survol des États-Unis par un ballon chinois ces dernières semaines n’ont pas arrangé les choses. Sur place, étaient présents le ministre des Affaires étrangères chinois, Wang Yi, et son homologue américain, Anthony Blinken. Leur présence avait pour principal objectif d’adoucir les relations diplomatiques entre les deux pays afin d’arriver à une désescalade rapide. Avant la conférence de Munich, Joe Biden, président des États-Unis, a souhaité rappeler : « Nous recherchons la concurrence, pas le conflit. Nous ne voulons pas d’une nouvelle guerre froide avec la Chine ». Ne reste plus qu’à observer les conséquences de cette rencontre diplomatique au sein de la conférence de Munich et espérer un changement dans les échanges de ces deux grandes puissances mondiales.  

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