Des tensions grandissantes
Si les tensions sur la question de l’immigration entre le Royaume-Uni et la France ne datent pas d’hier, elles prennent un tout nouveau tournant depuis la sortie des britanniques de l’Union européenne. En effet, la régulation européenne Dublin III prévoyait et permettait de renvoyer la responsabilité des réfugiés au premier pays européen qui l’avait accueillie. Maintenant sorti de l’UE, ce dispositif n’est plus en vigueur pour le Royaume-Uni.
Ainsi, en septembre dernier, face à la recrudescence du nombre de migrants, Boris Johnson, le Premier ministre britannique, avait dénoncé l’impuissance de la France à gérer cette crise. En guise de pression, le gouvernement britannique avait alors menacé la France de supprimer leurs subventions – subventions de 62,7 millions d’euros censées financer les contrôles du côté français.
Les subventions britanniques suspendues
Deux mois plus tard, les Britanniques n’ont toujours pas versé les aides à la France, dénonçant l’inefficacité de leurs dispositifs. En visite dans le Nord-Pas-de-Calais, Gérald Darmanin a réclamé la négociation d’un accord bilatéral entre la France et le Royaume-Uni sur la question migratoire, mais aussi la fameuse enveloppe du gouvernement britannique, promise en juillet dernier par Londres.
Si Londres se défend de ne pas avoir versé les subventions en affirmant ne pas avoir vu de résultat, la France, affirme elle, avoir doublé ses effectifs de police le long de la côte et s’être procurée de nouveaux équipements (drones, véhicules tout terrain…) pour lutter contre la migration illégale en sécurisant et contrôlant davantage le littoral.
Des subventions toujours attendues côté français
En déplacement dans le Nord de la France, Gérald Darmanin a interpellé “le gouvernement britannique à prendre ses responsabilités” et en leur demandant de ne “pas être otage à leur politique intérieure”.
Sur son compte Twitter, le ministre de l’Intérieur (@GDarmanin), a ajouté que la France “comptait sur le Royaume-Uni pour poursuivre sa coopération et contribuer au renforcement de ses moyens humains et matériels pour lutter contre l’immigration clandestine trans-Manche”.
Si la question migratoire n’a pas fini de poser problème, une solution doit être rapidement trouvée pour éviter des tensions plus importantes et désastreuses entre les deux pays.