L’homme d’un club (ou presque)
Avant de rejoindre le Bayern Munich, en 1964, Gerd Müller joue un an en équipe de jeune dans le club de sa ville natale, le TSV Nördlingen. Il y inscrit la bagatelle de 51 buts en seulement 32 matchs. On comprend alors pourquoi, le club bavarois voulait faire venir le jeune Gerd, pour intégrer son équipe première. Il faut dire qu’à l’époque, le Bayern n’est qu’en deuxième division allemande, et ne possède pas la renommer que nous lui connaissons de nos jours. Mais avec l’arrivée de celui que l’on surnommera plus tard « le bombardier de la nation », le Bayern monte en première division dès la saison suivante. Personne ne le sait alors, mais ce n’est que le début d’une incroyable aventure entre le club et son attaquant.
Un profil hors norme pour l’époque !
Le « petit gros ». Voilà comment son premier entraîneur au Bayern le surnommait. Il est vrai que lorsque l’on regarde Gerd pour la première fois, son physique interroge. La majorité des observateurs doutent de sa capacité à être un bon avant-centre. Mais très rapidement, Gerd Müller va démontrer toute sa classe, en utilisant ses caractéristiques athlétiques à son avantage. Sa petite taille et ses jambes musclées lui procurent un centre de gravité bas et une explosivité incomparable. Ses accélérations sont fulgurantes sur quelques mètres, et il fait preuve d’une réactivité sensationnelle dans sa zone de prédilection : la surface de réparation. On ne le surnommait pas « Der Bomber » pour rien. C’était un vrai renard des surfaces, un tueur chirurgical, qui était capable de marquer dans toutes les positions imaginables. Monstrueux d’efficacité, il terrifiait toutes les défenses allemandes et européennes.
Une pluie de buts et de records
Gerd Müller est une légende du Bayern Munich et de la Mannschaft et son palmarès démentiel en témoigne. En 15 saisons à Munich, Müller, c’est : 605 matchs pour un total de 570 buts. Ce qui fait de lui, le troisième joueur le plus capé et le meilleur buteur de l’histoire du club. Pour la sélection allemande, il inscrit 68 buts en 62 apparitions. En 1971-1972, il inscrit 40 buts en championnat, un record qui tiendra près de quarante ans. En 2021, Robert Lewandowski le bat avec ses 41 buts au compteur. Sur l’année 1972, « Der Bomber » inscrit la bagatelle de 72 buts en club, et 13 buts avec la Mannschaft soit 85 buts, le tout en 60 rencontres, pour un ratio effrayant de 1,4 but/match. Lionel Messi battra ce record en 2012, mais au bout de 67 parties, pour un total de 91 buts. Toutes ces statistiques sont absolument impressionnantes !
Un palmarès individuel et collectif hors norme
En 1970, Gerd Müller remporte le Ballon d’Or France Football, ainsi que le Soulier d’Or européen (38 buts) et 1972 (40 buts). Avec la RFA, il décroche la victoire en Coupe du Monde, en 1974 et lors du Championnat d’Europe, en 1972. Il finit meilleur buteur de la Coupe du Monde 1970, avec 10 buts en 6 matchs. Gerd est sacré champion d’Allemagne, et vainqueur de la Coupe d’Allemagne à quatre reprises dans chacune de ces compétitions. Le bavarois termine également meilleur buteur du Championnat d’Allemagne 7 fois, où il y marque 365 buts au total. Enfin, il décroche la victoire en Coupe des Clubs champions trois fois. Il finit quatre fois meilleur buteur (35 buts au total). Au final, Gerd Müller aura disputé 779 rencontres, pour 722 buts et 139 passes décisives. Des chiffres dignes des plus grands buteurs de l’histoire du football.
Génération allemande dorée
Durant quasiment toute sa carrière, Gerd Müller joue au côté de certains des plus grands noms de l’époque. Que ce soit avec le Bayern ou la Mannschaft, « Le bombardier » accompagne les meilleurs . Pour ne citer que, « Der Kaiser » Franz Beckenbauer, le libéro révolutionnaire allemand. Une colonne vertébrale germano-allemande complétée par le gardien Sepp Mayer, Paul Breitner, Uli Hoeneβ, Hans-Georg Schwarzenbeck, Klaus Augenthaler ou encore le buteur Uwe Seeler. Une des plus belles équipes européennes de l’histoire, qui rivalisait à l’époque avec l’Ajax et les Pays-Bas de Johan Cruyff, et leur football total.
Vie en dehors du football
Moins décisif et progressivement mis sur le banc au profit du plus jeune et talentueux Karl-Heinz Rummenigge, Gerd Müller fait ses valises pour les USA, après de nombreuses années de bons et loyaux services. Il passe deux saisons au Fort Lauderdale Strikers, et raccroche les crampons après 17 saisons en pro. En dehors des terrains, Gerd est une personne plutôt discrète et très humble sur ses performances sportives. Un caractère, qui, lui, vaut d’être adoré par le peuple allemand, qui ne manquait pas l’occasion de scandé son nom lors des matchs de la Mannschaft. Sur la fin de sa vie, il était en proie à une maladie dégénérative, et disparue sans faire de bruit, tout en laissant derrière lui, le souvenir d’un attaquant et d’un homme tout à fait remarquable.
L’héritage de Gerd Müller dans le football est inestimable. Il laisse, derrière, lui, une carrière fantastique faite de victoires et de moments magiques. Même le grand Franz Beckenbauer disait de lui : « Tout ce que le Bayern Munich a pu accomplir, c’est grâce à Gerd Müller et à ses buts ». Pour tout cela merci Gerd.
Article écrit par : Adrien Cochet
