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Inégalités salariales en France : Les femmes travaillent “gratuitement” depuis ce mercredi 3 novembre

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Hugo Cazal

À côté de mes études à l'IEP de Lyon, je suis journaliste pour l'équipe sport et l'équipe politique chez CS Actu ! Étant un passionné de l'actualité en général, j'espère que je parviendrai à vous transmettre ma passion à travers mes articles !
En 2021, les inégalités salariales en France subsistent. Alors que l'on pourrait penser qu'elles se réduisent progressivement, elles ont en réalité augmenté cette année. Depuis ce mercredi 3 novembre, les femmes travaillent "gratuitement" jusqu'à la fin de l'année. Retour sur cette information et des revendications pour mettre fin à ces inégalités de salaires selon le sexe.

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Dessin symbolique représentant les inégalités salariales en France entre un homme et une femme exerçant le même emplois.
Dessin tiré sur France Info
Un problème connu depuis des années, mais qui persiste encore aujourd’hui :

Mercredi 3 novembre 2021, 9h22. Désormais, les femmes travailleront gratuitement jusqu’à la fin de l’année. La raison ? Les inégalités salariales persistent toujours en France entre les hommes et les femmes.

Pour bien comprendre ce que signifie cette information révélée par l’étude du collectif féministe « Les Glorieuses », prenons un exemple précis. Un homme et une femme du même âge, occupant le même poste et ayant les mêmes qualifications, sont rémunérés différemment au sein d’une même entreprise. L’homme gagne plus que la femme. Ainsi, depuis mercredi 9h22, la femme travaille gratuitement et l’homme s’enrichit. C’est-à-dire qu’à cette date, l’homme a gagné autant que ce qu’aura gagné la femme en fin d’année. Ils font le même travail, devrait gagner la même somme, mais ce n’est pas le cas.

Ce problème n’est une découverte pour personne, ni pour les travailleurs français, ni pour le gouvernement. Pourtant, les choses n’évoluent pas. Pire encore, elles s’aggravent. En 2021, la différence salariale atteint 16,5% selon cette même étude, contre 15,5% en 2020. Ainsi, l’année dernière, les femmes travaillaient gratuitement à partir du 4 novembre à 16h16, soit une perte d’1 jour et 6h54 de travail payé en 2021. Et c’est depuis 2016 que ce genre d’études sont menées, cette date ne varie que très peu et pratiquement toujours négativement. En 2016, il s’agissait du 7 novembre, en 2017 du 3 novembre (seule amélioration), en 2018 le 6 et en 2019 le 5. Plus que ces dates symboliques, ces études révèlent qu’une disparité de salaires continue entre les sexes, et un manque d’amélioration.

Le problème de ce constat est qu’un plan devait permettre la fin des inégalités salariales entre les sexes. En effet, en 2018, la ministre du travail de l’époque Muriel Pénicaud avait promis que d’importants résultats seraient visibles d’ici à 2022. Elle avait œuvré avec Marlène Schiappa, alors secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes. Mais ce plan s’était finalement transformé en un index visant à donner une note aux PME et aux grandes entreprises selon leurs agissements. Pour les mauvais élèves, des pénalités financières leur tombent dessus. Pour Madame Pénicaud, il valait donc « mieux donner aux femmes qu’au fisc ». Il semblerait donc que ça n’ait malheureusement pas fonctionné …   

Des revendications fortes en vue de 2022 :

Pour l’économiste et fondatrice du collectif « Les Glorieuses » Rebecca Amsellem, c’en est trop. Elle affirme que les inégalités salariales ne réduisent pas et, au contraire, se creusent. Elle appelle à des mesures fortes dès 2022 pour ne pas « attendre 2234 pour voir naître l’égalité salariale ». Les débats pour les élections présidentielles risquent donc de traiter le sujet.

Mais dans le doute que le sujet passerait à la trappe, les revendications des « glorieuses » ont été clairement définies. Tout d’abord, elles souhaitent une revalorisation des salaires dans les secteurs où les femmes sont les plus présentes. Elles prennent l’exemple des métiers d’infirmières ou encore de sages-femmes, deux corps de métiers en grève en cette fin d’année pour réclamer une plus grande reconnaissance (notamment financière) en ce temps de pandémie.

Manifestation du syndicat UNSSF (Union Nationale et Syndicale des Sages Femmes) le 7 octobre 2021 à Paris

Autre revendication du collectif féministe, il demande l’application du principe d’éga-conditionnalité. Cela signifie que l’argent public investi par l’État doit permettre la réduction des inégalités salariales. Pour faire simple, l’accès aux marchés publics, ou l’obtention des subventions publiques ou de prêts garantis par l’État par exemple, doivent être conditionnés au respect de l’égalité salariale au sein de la structure. De cette manière, l’État influencerait les entreprises à payer les salariés de la même façon selon leur sexe. La perspective d’une hausse de profit régie par le respect de l’égalité salariale motivera peut-être plus d’une compagnie.

Troisième revendication, un congé parental payé de la même manière pour les deux parents. Le système suédois est pris en exemple pour ce principe, puisque l’homme et la femme ont un congé maternité et paternité post naissance équivalent. Ce principe viendrait renforcer là-encore l’égalité homme-femme, à la fois au niveau de responsabilité parentale, et à la fois sur le retour au travail.

Ainsi, une pétition a été mise en ligne sur le compte Twitter du collectif féministe pour faire lumière sur ces trois revendications. Dès le 4 novembre, plus de 13 000 signatures étaient déjà décomptées. Les candidats à l’élection présidentielle sont eux mentionnés sur de nombreux posts, pour que le sujet soit pleinement considéré et débattu lors de débats. Reste désormais à espérer que les propositions et promesses qui vont être émises sous peu seront respectées dès 2022 …  

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