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Le journal pour les jeunes, par les  jeunes

#MeTooThéâtre ou #MeTooPolitique : quand la peur change de camp

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Maïlys Boireau-Saint-Marc

Étudiante en Master de Littératures Langues Patrimoines et Civilisation à L'Université d'Angers, je porte un grand intérêt à l'actualité ainsi qu'aux mondes de l'Art et du sport. Je souhaite poursuivre mes études dans le journalisme et vous souhaite bonne lecture !
En réaction au mouvement #MeTooThéâtre apparu le 7 octobre sur les réseaux sociaux, 300 personnes se sont rassemblées devant le Ministère de la Culture. Le 25 novembre, c’était au tour de #MeTooPolitique de dénoncer les violences « sexistes et sexuelles » subies par les femmes pour faire bouger les choses et éveiller les consciences.

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pancarte #MeToo

Le monde du théâtre en émoi. 

Cette matinée du 16 octobre a rassemblé environ 300 personnes sur la place du Palais Royal près du Ministère de la Culture et de la Comédie-Française. Comédiennes, metteuses en scène… ont souhaité faire entendre leur voix à coup de slogans et de pancartes : « Il m’a violée, vous l’applaudissez » ou encore « Violeur connu, violeur quand même ». Pour Marie Coquille-Chambel, à l’origine de l’hashtag « MeTooThéâtre », c’est un soulagement d’avoir vu les victimes des autres affaires « le fait qu’on se prenne dans les bras, il y a quelque chose de très fort ». Maintenant, ces professionnelles du théâtre et ces victimes attendent de véritables mesures et une réaction de la part du gouvernement : « on demande une enquête au niveau national […] pour qu’on mesure l’ampleur de ce phénomène dont on est témoin tous les jours dans nos milieux ». 

Et comme manifestation rime aussi avec récupération politique, de nombreuses personnalités publiques étaient présentes comme Danielle Simonnet de la France Insoumise ou encore le candidat écologiste à l’élection présidentielle Yannick Jadot. 

La parole commence à se libérer

Tout commence début octobre lors de la sortie d’une enquête réalisée par le journal Libération. Dans cette enquête visant le comportement du metteur en scène et ex-directeur du Centre dramatique national de La Manufacture de Nancy, plusieurs femmes déclarent avoir été victimes de remarques et gestes déplacés, « allant jusqu’à des accusations de viol ». Alice, ancienne élève du conservatoire de Nancy, écrit en novembre 2020 au procureur de la République de Nancy pour porter plainte contre Michel Didym qu’elle accuse « de l’avoir violée huit ans plus tôt ». Cette jeune femme victime de « stress post-traumatique », explique être sortie du silence pour protéger les autres femmes de son agresseur. Aujourd’hui, Michel Didym fait l’objet d’une enquête préliminaire et le théâtre des Célestins de Lyon a décidé de reporter son spectacle « Habiter le temps ».

Marie Coquille-Chambel, youtubeuse d’art dramatique, écrit le jeudi 7 octobre sur son compte Twitter : « J’ai été violée par un comédien de la Comédie-Française pendant le premier confinement, pendant que je faisais un malaise. Il est toujours membre de la Comédie-Française, même si la direction est au courant d’une plainte déposée. #MeTooThéâtre ». L’hashtag est alors né. Très vite le mouvement s’emballe à l’échelle nationale et des milliers de témoignages fusent. 

Ce n’est pas la première fois que le monde du théâtre est touché par de telles accusations. En effet, courant mars, des étudiantes et étudiants se sont rassemblés devant les locaux du Cours Florent à Paris pour dénoncer les violences sexuelles et le comportement sexiste de certains professeurs : « mon violeur est un professeur de renom ». Ce mouvement s’est ensuite étendu aux différents conservatoires et écoles de théâtre français. La pression publique se renforçant considérablement, le directeur du Cours Florent n’a eu d’autres choix que de démissionner de ses fonctions.  

Six jours après le rassemblement parisien de la place du Palais Royal, une tribune du journal Libération signée par plus de 1450 personnalités et professionnels du théâtre, appelle à « la libération de la parole ».  Ce collectif propose des mesures concrètes pour sensibiliser et « repenser l’écosystème du théâtre tout entier ». La Ministre de la Culture Roselyne Bachelot a pris la parole et affirmé prendre l’affaire très au sérieux. Cependant, les choses ne semblent pas bouger du côté des institutions. 

De nouvelles révélations autour du monde politique 

Au-delà du monde théâtral, nous assistons depuis plusieurs années à une libération de la parole féminine. Les choses s’accélèrent aussi en France. La semaine dernière c’était au tour de la politique d’être éclaboussée, de nouveau, par des scandales identiques. Un épisode d’Envoyé Spécial consacré à Nicolas Hulot donnait la parole à plusieurs femmes qui accusent l’ancien ministre d’agressions sexuelles. Le #MeTooPolitique est de nouveau sur le devant de la scène. En effet, plusieurs hommes politiques sont accusés d’agressions sexuelles dont certains ex ou futurs candidats à la présidentielle : Asselineau, Lassalle mais aussi Zemmour. Jeudi 25 au soir, le lieu du nouveau rassemblement n’a pas été choisi par hasard, il avait lieu près du Ministère de l’Intérieur, car Gérald Darmanin est aussi dans le viseur des manifestants. Comme on a pu l’entendre jeudi soir, à quand « l’obligation de présenter un casier judiciaire vierge pour se présenter aux élections ? ». 

Depuis octobre 2017 et l’onde de choc de l’affaire Weinstein où tout Hollywood avait tremblé après que des actrices comme Angelina Jolie, Gwyneth Paltrow ou encore Léa Seydoux se soient livrées, les mouvements tels que #MeToo ou Time’s Up explosent sur Twitter ? De trop nombreuses victimes sont sorties du silence pour témoigner. Loin d’être un mouvement isolé, cette déferlante touche tous les secteurs de la société et connait une forte résonnance à l’international. En France, après le théâtre et la politique, à quoi faut-il s’attendre ? Une chose est sûre, les jeunes générations veulent que cela change.

À voir aussi : #MeToo Deux nouveaux témoignages accusent Eric Zemmour d’agressions sexuelles.

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Source de l’image mise en avant: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Me-too_sign.jpg

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