Josu Ternera, de son vrai nom Josu Antonio Urrutikoetxea Bengoetxea est arrivé au tribunal correctionnel de Paris afin de répondre de son rôle joué au sein de l’Euskadi Ta Askatasuna ( ” Pays basque et liberté”) entre les années 2011 et 2013.
Apparu vêtu d’une veste noire, d’une chemise blanche, les cheveux grisonnants couverts par un berret basque, Josu Ternera comparait en réalité suite à trois renvois. L’un de ces avocats, Me Laurent Pasquet Marinacce se demande ce que l’accusation souhaite lui reprocher et plaide la fatigue de son client au près de la presse avant que l’audience débute.
Pour lui, cette situation est digne de l’absurde car il a été condamné une première fois au moment où il participait aux négociations de paix à Genève et il trouve que tout cela est très long pour Josu Ternera ainsi que très pénible. Son avocat rajoute suite a ces déclarations précédentes que ” la cohérence et le courage consisteraient à lui ficher la paix et à le relaxer”.
La fin des années 1970 est marquée par l’arrivée de Josu Ternera comme chef politique de l’ETA. Il dicte une stratégie qui consiste à mener des attentats meurtriers puis décide de mener des négociations de paix avec l’Etat espagnol.
Cette comparution libre lui permet d’être présent à son jugement, conformément à ses droits et relance de fait le débat juridique autour de sa condamnation en 2017 à 8 années de prison par la justice française. Il est également important de préciser qu’il est porteur d’un bracelet électronique depuis juillet 2020 et assigné à résidence.
L’ETA, dont faisait partie Josu Ternera, est née en 1959 sous la dictature de Franco. Elle est accusée d’être responsable de la mort de 853 personnes sur quatre décennies pour la cause de l’indépendance du pays basque.
Le procès est prévu pour durer deux jours, et ce sont cinq ans de prison ferme qui sont requis contre lui par la procureur lors de ses réquisitions. Son positionnement ambigu, entre regrets et une négation de la qualification des faits de terrorisme va-t-il permettre d’éclairer les faits ? Quels positionnement et stratégie va adopter l’accusé pour se défendre ? Quel va être l’aboutissement de ce procès ? Autant de questions qui vont attiser le regard sur l’histoire et la question de l’indépendantisme basque.