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Juneteenth : Biden instaure un nouveau jour férié aux États-Unis pour commémorer l’abolition de l’esclavage

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Coline Blouin

Actuellement en master langues étrangères, relations internationales et stratégies politiques, j'ai toujours été passionnée par la lecture et l'écriture. Décrire l'actualité est donc une façon pour moi de partager mon intérêt pour les questions politiques internationales.
Ce jeudi 17 juin 2021, le Président des États-Unis Joe Biden a promulgué une nouvelle loi, marquant le 19 juin comme jour férié : c'est le Juneteenth. Ainsi, chaque année, le « Juneteenth » sera le symbole de l’émancipation des derniers esclaves au Texas, il y a 156 ans. Un moyen pour le pays de commémorer l’abolition de l’esclavage et de rappeler le devoir de tous concernant les discriminations. « Tenons notre promesse d’égalité entre Blancs et Noirs » explique Joe Biden lors de la conférence suivant la signature de la loi.

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Commémoration de l’abolition de l’esclavage à San Diego
Commémoration de l’abolition de l’esclavage à San Diego
Abolition de l’esclavage aux États-Unis

Après la promulgation de l’Émancipation par Lincoln en septembre 1862, il a fallu attendre juin 1865 pour que le Texas lise cette proclamation. Ce fut le dernier État d’Amérique à libérer les esclaves à la fin de la Guerre de Sécession. D’après ce texte de loi, « cela implique une égalité absolue des droits et des droits de propriété entre les anciens maîtres et les esclaves ». Le moyen pour ces anciens esclaves d’initier leur émancipation. 

Ce 19 juin 1865 a alors été baptisé « Juneteenth », contraction des mots « juin » et « dix-neuf » en anglais. On nomme également ce jour le « Jour du jubilé » ou encore le « Jour de la liberté ». Malgré cela, nous ne pouvons pas considérer ce jour comme étant le symbole de l’abolition de l’esclavage. En effet, Lincoln, par la signature de la promulgation de l’Émancipation avait déjà, deux ans auparavant, libéré l’ensemble de ces esclaves. Cette émancipation a donc été, volontairement, retardée par les États conférés d’Amérique tel que le Texas. 

Arrivée de l’esclavage aux États-Unis

L’esclavage des États-Unis dure plus de deux siècles et demi, et condamne des milliers d’Afro-Américains. Cette pratique est contestée dès ses débuts et est à l’origine notamment de la Guerre de Sécession (1861-1865). C’est l’arrivée des premiers colons britanniques qui déclenche la période esclavagiste en Amérique du Nord.

Ce trafic commence lors de la fondation de la première colonie dans l’ État de Virginie. Suite à cela, le nombre d’esclaves ne fait qu’augmenter en raison d’un besoin de main-d’œuvre en Amérique du Nord. C’est en particulier les plantations de tabac et de coton qui nécessitent un grand nombre d’esclaves puisque les champs sont immenses à cette époque.

Après que Lincoln est déclaré l’Émancipation des esclaves, le Nord des États-Unis remporte la Guerre de Sécession. Cette victoire conduit l’Amérique du Nord à voter le XIIIème amendement de la Constitution. Ce dernier déclare : « ni esclavage ni servitude involontaire n’existeront aux États-Unis ni dans aucun des lieux soumis à leur juridiction ». Suivront le XIVème et le XVème amendement de la Constitution des États-Unis. Le premier concerne l’accord de la citoyenneté et le second garantie le droit de vote à tout citoyen des États-Unis. 

Un jour férié social et politique 

Cette année, Juneteenth prend un tout autre sens pour les Afro-Américains. En effet, depuis la mort de George Floyd en mai 2020, le mouvement des Black Lives Matter prend de plus en plus d’ampleur aux États-Unis, et dans le monde entier. L’instauration de ce nouveau jour férié est donc pour eux une opportunité de célébrer la communauté noire.

Depuis l’affaire Floyd et la condamnation de Dereck Chauvin, l’ensemble des pays se mobilise pour la cause des Noirs. Que ce soit par des manifestations pacifiques ou violentes, chacun exprime l’injustice que certaines personnes de la communauté noire subissent au quotidien.

L’instauration de ce jour férié est pour eux un véritable symbole. Malgré le fait que ce jour est célébré depuis 1865, Joe Biden a souhaité marqué au fer rouge cette date en l’inscrivant dans la Constitution des États-Unis d’Amérique. C’est également une manière de rendre publique cette célébration puisque tous n’en connaissaient pas l’existence. Selon un sondage publié par l’institut Gallup, 28% des Américains ne savaient rien de cette commémoration. Même si, pour certains, cet évènement peut paraître ironique aux vues des évènements nationaux actuels concernant les discriminations raciales. 

Afin de témoigner leur soutien envers les familles victimes de racisme, certains États ont décidé d’ériger deux statues de George Floyd afin de lui rendre hommage. La première a été dévoilée le 17 juin dans le New Jersey tandis que la seconde se situe à Brooklyn. Cette dernière a été inaugurée par le frère du défunt le 19 juin, jour du Juneteenth. 


Citoyen de Newark, New Jersey, assis à côté de la statue de George Floyd 
Une promesse à tenir et à maintenir 

« Les grandes nations n’ignorent pas leurs moments les plus douloureux. Les grandes nations ne tournent pas le dos à leur passé, [elles] acceptent les erreurs [qu’elles] ont commises. Et en [se] souvenant de ces moments, [elles] commencent à guérir et à devenir plus fortes ». 

Joe Biden, conférence du 17 juin 2021

La signature par Joe Biden du Juneteenth comme jour férié national est un acte symbolique et puissant pour les États-Unis d’Amérique. Pour le Président américain, le Juneteenth marque la fin de l’esclavage et le début d’une nouvelle ère. La société américaine attend beaucoup de cette promesse et reste prudente sur les déclarations de leur Chef d’État. 

En effet, pour Joe Biden, cette commémoration est un premier pas vers la fin du racisme, mais ceci est loin d’être la victoire de l’égalité. « Il faut continuer parce que nous n’y sommes pas encore arrivés » explique-t-il lors de la conférence qui a suivi la signature de l’évènement.

Cette déclaration, pleine de respect pour la communauté noire, a d’autant plus d’impact face à Kamala Harris. En effet, cette dernière est la première femme noire qui occupe le poste de Vice-Présidente des États-Unis. Pour elle, un long chemin a été parcouru, et ce n’est que le début. 

Les Afro-Américains, eux, sont partagés face à cette commémoration. Pour certains, cette fête nationale est l’emblème d’une future réconciliation entre Noirs et Blancs. Pour d’autres, cette commémoration n’est qu’un simple façade et ne représente en rien la réalité. « Une goutte d’eau dans la lutte contre le racisme systémique » expliquent certains d’entre eux. Cependant, cela n’a pas empêché les citoyens américains de célébrer cela ce samedi 19 juin dernier. Un moment de partage et de joie qui a permis aux Américains de se rassembler. Ce qui n’était pas arrivé depuis des mois suite à la Covid-19…

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