La natation, une passion familiale chez les Manaudou
Laure, sœur de Florent, est une immense championne dans ce sport. Elle a été sacrée une fois championne olympique très tôt, à 17 ans, à Athènes.
Elle a inculqué cette passion de la natation à son frère très jeune, lui qui était pourtant parti pour devenir handballeur professionnel.
Il a même écrit sur son blog « Tout le monde croit que je suis né le 3 août 2012 », en mettant en avant sa victoire sur 50 m nage libre lors des Jeux de Londres. Mais c’est faux, car il a eu un passé professionnel dans le handball pendant 10 longues années auparavant.
Le sport de haut niveau est important et sacré chez les Manaudou, avec une mère championne de badminton et un père handball.
La révélation de 2007
Du haut de son mètre 99, Florent a écrit l’histoire de son sport. Avec notamment un record du monde au 50 m dos (bassin de 25 m) à 22s22, lors des championnats du monde à Doha (en 2014 à 24 ans).
Avant cela, Manaudou s’est très sérieusement mis à la natation, avec l’aide de son grand frère Nico. Il se spécialise rapidement en sprint dans trois des quatre nages qui sont, la nage libre, le dos et le papillon.
Sa progression est tout autant régulière que fulgurante. Il se voit, en 2007, décrocher le titre national cadets sur 50 m et obtient donc une qualification pour les Mondiaux FINA en 2011 (Shangaï), où il terminera 5e de la finale du 50 m papillon.
Début 2012, il arrache son ticket pour les JO de Londres. C’est à partir de ce jour-là que l’histoire appartient à Florent Manaudou.
Le vendredi 3 août 2012, c’est la finale du 50 m nage libre des JO. Il décroche la plus belle des médailles, en devenant champion Olympique en 21s34, devant le grand favori César Cielo (tenant du titre). On se souviendra tous de cette accolade entre Florent et sa sœur juste après cette victoire. Une des images fortes de ces Jeux !
Manaudou explose !
La suite de sa carrière est faite d’or pour le français. Il est couronné champion du monde du 4×100 m, à Barcelone en 2013, avec une magnifique génération : Yannick Agnel, Jérémy Stravius et Fabien Gilot.
Il est aussi quadruple champion d’Europe à Berlin, en 2014 (50 m, 100 m, 50 m papillon et 4×100 m nage libre). La même année, il est récompensé par tous ses efforts et gagne une 7e fois les Mondiaux en petit bassin.
Des records du monde sont tombés en quelques jours !
Florent explose les compteurs, sur 50 m nage libre (20.26) et 50 m dos (22.22). Le lyonnais chipe l’or à ses concurrents et un record d’Europe sur 4×100 m (3:3.78). Il se procure l’argent sur 100 m, 4×50 m 4 nages et le bronze sur 4×100 m 4 nages.
Après une année 2014 riche en émotions, il déclare lors d’une interview : « J’ai le sentiment d’avoir réalisé mon rêve de gosse, mais il me reste beaucoup de challenges pour pouvoir dire que je suis un champion de la natation française. »
Quelques mois plus tard, en 2015, il remporte ses deux premiers titres mondiaux en individuels, à Kazan (Russie). Il s’impose avec les meilleures performances de l’année et ses records personnels : 50 m nage libre (21.19) et 50 m papillon (22.84).
Il sera le nageur masculin le plus titré de ces championnats du monde.
Florent n’a aucune pitié et laisse aucune chance à ses adversaires dans chaque bassin où il passe.
Encore une fois, trois mois avant les Jeux de Rio (2016), il reste le maître des lieux sur 50 m nage libre, mais aussi avec son quatuor tricolore sur 4×100 m nage libre.
Le coup de massue
Florent Manaudou semble encore une nouvelle fois au-dessus du lot et tout fan de natation voit déjà le français gagner dans les épreuves reine de la natation où il performe depuis maintenant de nombreuses années. Mais tout ne se passe pas comme prévu.
Les Américains réalisent un relais dantesque et gagnent la finale du 4×100 m devant les Australiens et les Français. C’est la fin d’une ère pour l’équipe de France, eux qui étaient invaincus depuis 2012 dans cette épreuve. Michael Phelps, le nageur le plus titré de l’histoire des championnats du monde, est venu achever cette série.
Quatre jours plus tard, Manaudou se frotte à nouveau aux Américains, et c’est le revenant Anthony Ervin (21.40), qui le dépasse d’un petit centième. Florent, dégoûté de ses JO, dit alors juste après au micro « Je suis venu ici pour gagner et rien d’autre. Je suis forcément déçu, mais c’est le sport, il faut aussi connaître la défaite. Je ne sais pas si je vais continuer. J’ai besoin d’un break. ». Il surprit le monde de la natation.
Un break pour… le handball
Il annonce, après ces JO, qu’il décide de mettre sa carrière de nageur « entre parenthèses », pour une durée indéterminée. À seulement 26 ans, Florent veut se lancer un autre défi, celui de devenir handball professionnel, son autre sport de cœur. Il part donc s’entraîner avec la réserve d’Aix en Provence.
F. Manaudou était conscient du travail qu’il devait faire pour être, un jour, au niveau du handball français. Il a dû réaliser un travail physique important, car dans l’eau on ne court pas et on ne saute pas.
Après deux ans de reconversion, le bilan est bon, mais pas assez pour placer Florent dans une équipe de première, voire deuxième division. Le travail est long. Il possède les qualités physiques et mentales, mais ce n’est peut-être pas ce qu’il espérait au début.
Le come-back tant attendu !
En novembre dernier, Florent renfile son maillot de bain. Il retrouve quelques sensations avant de s’inscrire au championnat Interclubs, à Istres.
Son temps sur 50 m nage libre en a notamment impressionné plus d’un (20’’62).
Il souhaite à nouveau repartir dans cette discipline. Deux mois plus tard, il confirme qu’il se retire du monde du handball pour faire son grand retour tant attendu dans les bassins. Il se sent capable à nouveau d’aller aux Jeux (reportés en 2021).
Il a un nouvel objectif : décrocher l’or aux prochains JO.
Le nageur est exigeant avec lui-même et n’a qu’une envie, c’est retrouver les sommets !
