Riner et Agbegnenou, les grands absents
Ce sont deux grands champions qui n’ont qu’un seul objectif, Tokyo. Larbi Benboudaoud, directeur de la haute performance de la Fédération Française de Judo (FFJ) l’a donc annoncé il y a une semaine, le double champion olympique, Teddy Riner ne participerait à aucune compétition avant l’échéance de Tokyo. « Ça reste les championnats d’Europe, mais c’est un objectif intermédiaire. Le principal reste les Jeux olympiques de Tokyo. »
Le décuple Champion du monde (huit fois en + 100 kg et deux fois en toutes catégories) est déterminé à décrocher le troisième sacre de son histoire. Pour cela, il consacre les derniers mois qui lui reste à l’entraînement et ne laisse rien au hasard. Il veut briller !
Clarisse Agbegnenou, quant à elle, déjà qualifiée pour les Jeux olympiques de Tokyo, manquera aussi les championnats d’Europe, mais c’est pour la bonne cause ! En pleine préparation olympique, elle est actuellement candidate au rôle de porte-drapeau. C’est un honneur et une chance que la Française ne compte pas laisser filer. La quadruple championne du monde participera tout de même aux Mondiaux en Hongrie (du 6 au 13 juin). Cette compétition lui permettra de passer à cinq titres planétaires et de ne pas abandonner son dossard rouge de leader mondial.
Un enjeu pour décrocher la dernière place pour Tokyo chez les filles en -70kg
La liste des athlètes féminines sélectionnées pour participer aux Jeux olympiques est dévoilée, mais une case reste à compléter. Il s’agit de celle concernant la catégorie moins de 70 kg. En effet, deux grandes championnes restent encore à départager : la numéro 1 mondiale Marie-Eve Gahié et la numéro 2, Margaux Pinot. Le choix s’annonce compliquer et leurs résultats lors des championnats d’Europe étaient déterminant.
En ce début de semaine et au vu des résultats du week-end, on se doute du choix que va prendre la fédération. Marie-Eve Gahié est sortie dès le premier tour, contre la Croate Lara Cvjetko. Une surprise pour beaucoup, mais une belle opportunité pour Margaux Pinot de faire ses preuves. Médaillée d’argent, la jeune française abandonne certes son titre européen, mais gagne très certainement son billet pour les jeux de Tokyo. Réponse dans quelques jours lorsque la FFJ aura sorti la liste finale des athlètes sélectionnées.
Dans cette sélection féminine, on retrouve également Amandine Buchard, qui s’est illustrée ce week-end. Numéro un mondial dans sa catégorie, la jeune française remporte son premier titre européen. Avec autorité, elle s’impose en finale face à l’Italienne Odette Giuffrida. En plus de s’entraîner et de se préparer au mieux, la Française a trouvé quelque chose d’encore plus beau lors de cette compétition : l’or.
« C’est mon premier titre de championne d’Europe, j’avais déjà fait l’argent, le bronze, j’ai complété la collection. C’est une compétition de préparation pour les Jeux et c’est d’autant plus motivant pour la suite d’aller chercher une victoire ici. »
Amandine Buchard lors d’une interview pour “Tout le Sport”, France 3
Une autre française nous a étonné lors de ces championnats. Il s’agit de Léa Fontaine, 19 ans, qui lors de ses premiers pas dans la cour des grands, fait déjà des étincelles. Terrassant trois adversaires de suite, elle se heurte en finale à la Turque Kayra Sayit, mais monte tout de même sur un podium. Comme on dit, l’argent fait le bonheur !
Les hommes se dépassent, mais sont toujours sous pression
Pour les hommes, à trois mois et demi des JO, le doute plane encore. La liste des judokas sélectionnés n’a toujours pas été communiquée. Les 9 Français présents, toutes catégories confondues, ont dû se démarquer pour espérer décrocher leur billet pour Tokyo.
À l’exception de Walide Khyar, champion d’Europe 2016, Cyrille Maret, deux fois vice-champion d’Europe et trois fois médaillé de bronze et Alexandre Iddir, également médaillé de bronze, tous les autres judokas seront en quête d’une première médaille européenne. L’enjeu est donc énorme, les 9 Français présents, toutes catégories confondues, ont dû se démarquer pour espérer décrocher leur billet pour Tokyo.
C’est chose faite pour Luka Mkheidze qui obtient sa première médaille dans un grand championnat. Battu en finale au Golden Score par l’Espagnol Francisco Garrigós, il s’empare tout de même de l’argent et valide très certainement sa place dans l’équipe.
« Je suis ému parce que ça fait longtemps que je travaille, je voulais vraiment cette médaille sur un championnat. Ce n’est peut-être pas la médaille d’or, mais j’en suis tout de même très fier. »
Luka Mkheidze lors d’une interview pour “Tout le Sport”, France 3
Alexandre Iddir, qui s’était déjà illustré lors de ses derniers championnats d’Europe, a récidivé ce week-end dans la catégorie moins de 100 kg. Opposé au Géorgien Sulamanidze, il remporte le combat au golden score, à bout de forces.
La fédération fait face à un autre problème. Dans la catégorie de moins de 80 kg, les deux premiers Français ne sont que 38e et 47e mondiaux, insuffisant pour être sélectionnable pour l’instant. En revanche, chez les moins de 73 kg, Guillaume Chaine, classé 26e, peut potentiellement se qualifier pour les JO.
De la maîtrise, du sang-froid, tout le week-end, nos judokas ont tenu leurs rangs, et même un peu plus. Au final 8 récompenses, un score plus qu’honorable si l’on tient compte de l’absence des grands noms du judo français. Au tableau des médailles, la France se place 3e, derrière le Kosovo et la Turquie. Des filles au rendez-vous, les hommes en progression, l’équipe de France de judo nourrit de grandes ambitions. Au vu des résultats, elles ont de grandes chances d’aboutir aux Jeux olympiques de Tokyo cet été.
