Une annonce choc
C’est le week-end dernier que la chaine TV danoise Danmarks Radio a dévoilé une affaire d’espionnage menée par les États-Unis sur plusieurs personnalités européennes dont la chancelière allemande, Angela Merkel, entre 2012 et 2014. La NSA (National Security Agency) se serait branchée sur des câbles de télécommunication sous-marins danois dans l’objectif de récolter des informations. Ce processus d’espionnage se serait fait en collaboration avec les autorités danoises – rappelons que le Danemark a un partenariat militaire avec les États-Unis. Ainsi, la NSA n’aurait eu qu’à se brancher sur les câbles de télécommunications danois pour accéder aux journaux d’appels, aux recherches Internet et aux services de messagerie de certains gouvernants européens. L’hypothèse d’une complicité avec les services danois n’est pas encore avérée et la NSA n’a pas encore réagit.
D’après l’enquête, les autorités suédoises, norvégiennes et françaises seraient également victimes de cet espionnage. Si cette nouvelle a provoqué indignation et incompréhension, les affaires d’espionnage dans le monde militaire et diplomatique ne sont pas pour autant rares.
L’espionnage : comment et pourquoi ?
L’espionnage est une pratique bien plus courante qu’on ne le croit. Avec le développement du numérique et des réseaux de communication, l’espionnage n’est plus une tâche très complexe. Aujourd’hui, on compte environ 450 câbles sous-marins à travers le monde. C’est ainsi dans des kilomètres de câbles que passent nos communications, qu’elles soient via Internet ou par téléphone. Ainsi, les services secrets ont juste à se brancher sur les points de connexion pour avoir accès aux données.
Si l’espionnage est interdit, ce phénomène est très utilisé. C’est d’ailleurs ce qu’a révélé un ex employé de la NSA et de la CIA, Edward Snowden, le 21 juin 2013. Il affirme en effet au Guardian (journal britannique) que les services secrets américains et britanniques sont à l’origine d’un système de surveillance mondiale se faisant par le biais des câbles sous-marins.
Les réactions européennes
Face aux révélations bouleversantes, les réactions du côté européen ont été très rapides et les explications sont très attendues au sein de l’Union européenne. Du côté français, Emmanuel Macron a déclaré lors du Conseil des Ministres franco-allemand que l’espionnage “n’était pas acceptable entre alliés” et “encore moins entre alliés et partenaires européens”. Il attend ainsi que la lumière soit faite sur cette affaire.
Cette polémique pourrait être source de nouvelles tensions, d’abord entre Europe et États-Unis, mais surtout à l’intérieur même de l’Union européenne. En effet, les liens de confiance entre les pays membres semblent fragilisés, notamment entre l’Allemagne et le Danemark qui sont normalement très proches.
À noter malgré tout que l’espionnage dans le monde diplomatique n’est une nouveauté et que chaque pays défend, dans les faits, son intérêt propre.
