À seulement 19 ans, le pilote suisse de Moto3 était l’un des grands espoirs de sa discipline. Pour sa deuxième saison en championnat du monde, le jeune Fribourgeois, pilote de l’équipe Prüestel, était en pleine ascension. Avec des premiers ponts marqués et une septième place lors du dernier GP d’Espagne, sa carrière était prometteuse.
Les circonstances de l’accident
Malheureusement, le destin en a décidé autrement. Alors qu’il entamait ses derniers tours de piste, Dupasquier est tombé entre les virages 9 et 10 du circuit de Mugello dans les derniers instants de qualification samedi. Selon les déclarations, d’autres pilotes et les images télévisées qui montrent la fin de sa chute, le pilote aurait perdu le contrôle de sa moto avant de glisser sur la piste et d’être touché par une ou plusieurs motos. Ayumu Sasaki a indiqué « avoir percuté la moto » du Suisse, alors que Jérémy Alcoba pense « avoir frappé Dupasquier aux jambes ». Les images de l’accident restant bien que choquantes, restent assez floues.
Après une quarantaine de minutes d’intervention des secouristes déjà sur place, le Suisse « polytraumatisé et dans un état grave mais stable » est héliporté jusqu’à l’hôpital de Florence, où il sera pris en charge. Gravement blessé, il subit durant la nuit une chirurgie thoracique pour une lésion vasculaire. Également atteint de graves lésions cérébrales, il restera donc toute la nuit en soins intensifs dans un état très grave, et succombera à ses blessures quelques heures plus tard.
Les sports mécaniques en deuil
Ce dimanche matin, son équipe PrüstelGP a d’ailleurs décidé de ne pas courir la course, alors que ses proches quittaient le paddock, avec les affaires du pilote et notamment ses combinaisons. Le décès du Suisse, qui survient cinq ans après celui de l’Espagnol Luis Salom (24 ans), laisse le monde des sports mécaniques en deuil.
En effet, le malheureux accident de Luis Salom, en 2016, lors de la deuxième séance d’essais libres du GP de Catalogne Moto2 avait déjà fortement touché et attristé le milieu de la moto. Ce qui est arrivé ce week-end est comme un coup de massue supplémentaire.
Un avenir dans la moto pourtant tout tracé
Fils du pilote de motocross et Supermotard Philippe Dupasquier, Jason avait fait ses débuts en Supermotard avant de se découvrir une passion pour la vitesse sur circuit. Passant par tous les échelons et malgré une blessure au fémur gauche qui l’avait privé de la saison 2018, il était l’un des grands talents de sa génération en Moto3.
Le numéro 50 a fait ses débuts en Mondial en 2020, sous les couleurs de l’écurie Allemande PrüstelGP. N’ayant marqué aucun point, il s’était classé 28ème pour sa première saison. En 2021, les choses étaient différentes. Après cinq départs, il était 10ème au classement des pilotes avec 27 unités.
L’hommage en mémoire de Jason
Depuis l’annonce de son décès, les hommages pleuvent sur les réseaux sociaux. Chacun, à sa façon, salue la mémoire de ce jeune pilote parti trop tôt.
Très bon ami de Jason, Valentin Guillod, Fribourgeois de 28 ans et pilote de motocross, à longtemps côtoyer Dupasquier au bord des circuits et sur les paddocks. Il se souvient d’un jeune homme passionné et talentueux, avec les yeux qui brillent dès qu’il apercevait les mécaniques rouler sur le bitume ou la terre. Positif, il déclare être réconforté par le fait que Jason est mort avec le sourire, en faisant ce qu’il aimait le plus au monde. Malgré tout, il souhaite lui aussi, honoré la mémoire de son ami et il sait déjà comment.
« Je vais tout faire pour toucher le bitume avec mon coude sur un circuit. Je réussirais. Ce sera mon hommage à Jason. »
Valentin Guillod
