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Nouvelle-Calédonie : le « Non » l’emporte lors d’un nouveau référendum marqué par un fort taux d’abstention

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Lors de cette troisième consultation en trois ans, les néo-calédoniens avaient de nouveau l’opportunité de s’exprimer concernant une possible indépendance de l’île. Après 2018 et 2020, les votants ont cette fois largement exprimé leur volonté de rester rattachés à la France. Néanmoins, ce vote souffre d’une large contestation, tant en métropole que dans l’île.

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Un drapeau du FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak Socialiste), lors d’une manifestation pour l’indépendance en Nouvelle-Calédonie. - AFP
Une triple consultation, conséquence de la fin des accords de Nouméa

La situation néo-calédonienne est aujourd’hui dans un statut quo. Les votants ont certes exprimé leur choix de rester dans le giron français, mais les indépendantistes avaient annoncé de longue date qu’ils ne reconnaîtraient pas le résultat de ce dernier référendum. De plus, dès ce lundi, une période de transition va s’ouvrir, qui durera 18 mois. Pour faire simple, les partis politiques locaux et l’Etat ont jusqu’à fin juin 2023 pour « examiner la situation » et déterminer un nouveau statut pour l’archipel. 

Le Président du parti Construire autrement (composé à la fois d’indépendantistes et de loyalistes), José Kasarhérou, estime que « même si les loyalistes ont gagné les trois référendums, la notion d’indépendance sera toujours au cœur des négociations ». L’anthropologue Benoît Trépied, chargé de recherche au CNRS, concède que « d’un point de vue juridique, l’accord de Nouméa est terminé ». Néanmoins, il rappelle que « les velléités d’indépendance ne vont pas s’arrêter dans les jours et les semaines qui viennent ». Cette décision de droit ne vient donc pas arrêter les revendications politiques. De nombreux néo-calédoniens, notamment kanaks, assument être prêts à multiplier les référendums concernant l’autodétermination. 

Un référendum marqué par une abstention forte

Dès ce dimanche soir, et même beaucoup plus tôt dans la journée sur place, le résultat faisait peu de doutes : le « oui » (au maintien) allait l’emporter. Cela s’est confirmé dans les urnes. Plus de 96% des votes exprimés étaient favorables au maintien dans le giron français. La participation est néanmoins en chute libre par rapport aux deux référendums précédents puisqu’elle s’établit à moins de 44%. En effet, les indépendantistes avaient appelé au boycott du scrutin car ils estimaient, et estiment encore, qu’il n’a pu y avoir de « campagne équitable », puisque l’île est fortement touchée depuis quelques mois par l’épidémie de la Covid-19 et la population kanak est plongée dans un deuil de plusieurs mois. 

Les indépendantistes, très remontés contre l’Etat français, ont déjà fait part de leur volonté de faire contester ce scrutin devant les Nations Unies. En effet, depuis 1986, l’archipel fait partie de la liste des territoires non autonomes à décoloniser pour les Nations Unies. Ces derniers avaient d’ailleurs envoyé plusieurs représentants pour s’assurer de l’équité du scrutin. Néanmoins, de nombreux indépendantistes considèrent ce maintien comme une « déclaration de guerre ». La situation est donc très tendue sur place entre pro-France et indépendantistes. 

Un résultat malgré tout salué par Emmanuel Macron

Une fois les résultats connus, le Président de la République s’est félicité de ce résultat. Néanmoins, il a souligné que le « corps électoral est resté profondément divisé malgré le passage des années ». Une fois cela fait, il a déclaré vouloir préparer une « période de transition qui libère de l’alternative binaire entre le oui ou le non et doit nous conduire à bâtir un projet commun ». 

Jean-Luc Mélenchon, autre principal personnalité politique à avoir commenté les résultats, les estimait « pas légitimes » en raison du fort taux d’abstention. 

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