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Quel coût représente la virilité pour la société française ? L’historienne Lucile Peytavin nous livre sa réflexion

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CSactu

L'historienne Lucile Peytavin a publié un livre le 5 mars 2021 intitulé « Le coût de la virilité » aux éditions Anne Carrière. Dans cet ouvrage, elle veille à problématiser et comprendre pourquoi les hommes sont surreprésentés dans les comportements dit à risque et violents, et combien ils pèsent sur l'économie française à l'échelle multiscalaire. Un travail avant-gardiste qui se place dans la perspective d'une réflexion sur la société et la virilité qui guide celle-ci depuis longtemps.

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Sa théorie : de quoi s’agit-il ?

Comme nous pouvons le constater à travers cet essai, la virilité représente un véritable coût pour toutes les tranches de la société française, c’est-à-dire autant le citoyen comme l’État. L’autrice nous permet de comprendre que, de nos jours, les hommes sont majoritairement représentés dans les crimes et délits en France. Pour exemple 99% des viols sont commis par des hommes et la population carcérale masculine est évaluée à 96,3%, ce qui reste conséquent et choquant.

Enjeux et singularité de son travail

La singularité de son travail mène aussi à des obstacles. En effet, les chiffres et les données ont pu être difficile à obtenir vu que la question est inédite. Pour Lucile Peytavin, il est clair que la société française doit prendre conscience que le sexisme a des conséquences culturelles et économiques fortes. La masculinité toxique, de part les préjudices qu’elle fait subir, revient à 95,2 milliards d’euros par an soit la quasi totalité du plan de relance du gouvernement qui est de 100 milliards d’euros.

Que doit-on changer ?

Dans une interview qu’elle accorde à nos confrères du Parisien, elle déclare « ne pas s’attaquer aux hommes mais à cette éducation qui valorise et perpétue les valeurs viriles de force, de résistance à la douleur, au détriment des sentiments, de l’empathie… » En effet, la violence est quelque chose vers laquelle on tend, c’est-à-dire qu’on le devient. La société par la culture joue un rôle prépondérant dans l’existence de la violence. Le fait de différencier l’éducation en fonction du genre n’aide pas à résoudre ce problème.
Une “éducation non genrée et non différenciée entre filles et garçons” serait une solution pour l’historienne qui pointe le fait qu’il est nécessaire de changer ce paradigme sociétal si l’on veut économiser de l’argent. Cet argent économisé permettrait par exemple dans ces 95,2 milliard d’euros, de démobiliser 7 milliards d’euros dans le budget de la Justice pour autre chose que les comportements masculins. De plus, le système pénal doit également changer sa manière de recenser le profil des délinquants et s’intéresser plutôt à leur parcours de vie qu’aux critères traditionnels qui rendent invisibles d’autres paramètres plus importants et qui permettraient de comprendre comment naît la violence chez les hommes mais aussi la résoudre. Le mythe de la virilité, et tous les clichés qui le suivent, doivent également être déconstruits, selon elle.

Que peut-on en conclure selon Lucile Peytavin ?

Pour l’historienne, si les hommes se comportaient comme des femmes, alors nous pourrions vivre dans une société plus libre et plus riche. Mais dans quelle mesure les hommes doivent-ils changer ? Quelle est l’influence du genre sur les comportements sociaux ? Autant de questions qui ne cessent d’occuper la place publique et suscitent d’intéressants débats et recherches sur notre société…

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