Mise en place en février 2020, la plateforme d’écoute sur les violences sexuelles dans le sport en France a donc reçu une multitude de signalements, mettant en avant 445 personnes, dont 25 émanant de structures de haut niveau. Cette plateforme a pour but de dénoncer les violences sexuelles dans le sport. Elle a été initiée suite au témoignage de l’ancienne patineuse artistique, Sarah Abitbol, accusant son précédent entraîneur de viol. La démarche porte ses fruits, étant donné que 407 affaires ont été réglées ou sont en cours de règlement. Néanmoins, sur les 48 fédérations concernées, ce sont seulement 12 d’entre-elles qui concernent 66 % des affaires.
En février 2021, un premier constat a été fait. Montrant 387 signalements et 421 personnes mises en cause, comprenant 245 éducateurs sportifs professionnels et bénévoles. En effet, selon les différentes informations recueillies, un profil des agresseurs et des victimes a pu être réalisé. 96 % des personnes mises en cause sont des hommes, dont 72 % occupent la fonction d’éducateur professionnel. D’un autre côté, on observe que 83 % des victimes sont des femmes, presque toutes mineurs. En effet, 63 % des affaires de violences sexuelles concernent des jeunes filles de moins de 15 ans. Un chiffre révoltant qui sensibilise le gouvernement à mettre en place des mesures et de nombreuses sanctions.
Le réel problème qui persiste avec ces différentes violences est bien évidemment le manque de dénonciations. La parole a énormément de mal à se libérer pour les victimes, qui la plupart du temps, restent enfermées sur elles-mêmes tout en étant effrayées. Cela entraîne des symptômes de stress post-traumatique des jeunes femmes avec des troubles alimentaires, du mutisme et des scarifications… Cette incapacité, de parler est également liée à une rupture avec le secteur du sport. En outre, les victimes ont peur de dénoncer les crimes commis afin de ne pas détruire leur carrière sportive. Par exemple, Aude Cristau, la Présidente de la cour d’assises du Loiret a témoigné. « J’ai eu une petite cavalière qui m’a dit : j’ai préféré subir plutôt que de rompre mon parcours de compétition ».
Présente lors de cette deuxième convention nationale, l’ex-patineuse artistique internationale française, Sarah Abitbol a pris la parole disant qu’elle « était sur le chemin de la guérison ». Ces violences sexuelles marquent les victimes à vie psychologiquement. Si le harcèlement sexuel est présent, ce sont 9 cas sur 10 sont qualifiés d’agression sexuelle.
Le ministère des Sports, a donc pris comme sanction de suspendre de leurs fonctions les différentes personnes mises en cause. Ce sont donc 191 mesures d’interdictions administratives qui ont été énoncées par les préfets. Mettant en cause 29 agents publics, dont 16 du ministère des Sports et 11 de l’éducation nationale, comprenant 7 professeurs d’éducation physique et sportive. Dénoncer ces différentes violences est quelque chose d’important et de primordial, que ce soit pour le bien-être des victimes. Mais également pour le développement du sport en France. « Dénoncer les violences dans le sport, ce n’est pas dénigrer le sport ou dévaloriser ses acteurs. C’est même tout l’inverse. » a souligné la chargée du ministère des Sports, Roxana Maracineanu.
Le problème des violences sexuelles dans le sport est donc quelque chose de récurrent en France, mais également à l’international, y compris dans le patinage artistique. La nouvelle présidente de la fédération française des sports de glace, Nathalie Péchalat, veut restaurer l’image d’une discipline profondément marquée et meurtrie par ces violences.