Installez-vous. Lisez. Ou plutôt regardez.
Laissez-vous entrainer par la narration de Wes Anderson. Tournez les pages. Découvrez les faits divers, la rubrique gastronomie ou politique. Chaque article nous plonge dans une fiction et dans l’univers du réalisateur de « Moonrise Kingdom ».
Page 1. Plan fixe. Une rue, des maisons. D’un coup tout s’anime. Les personnages sortent. La musique chante. Le soleil apparait.
Wes Anderson : Le Marionnettiste
Plus qu’un film. C’est un coffre à jouet, avec des automates, des petits personnages articulés, des maisons de poupées, et des décors de carte postale.
Wes Anderson est le marionnettiste du film. Il allume la lumière quand il faut l’allumer, joue avec les couleurs et le noir blanc, joue avec les formats, joue avec les échelles de plan, joue avec les personnages et les acteurs.
Ces derniers temps, nous voyons beaucoup de reprises ou des adaptations dans les salles obscures. Les auteurs et réalisateurs semblent avoir perdu leur imagination et leur originalité.
Wes Anderson n’a rien perdu. Avec ce film, il met en œuvre son orchestre au service de son histoire. On ressent le travail de toute une équipe. Elle travaille pour une passion commune et vers un objectif commun : le film.
Vous avez-peur d’être perdu dans la narration ? Pas d’inquiétude. Le réalisateur nous guide à travers sa mise en scène. Pour passer d’une temporalité à une autre, les images passent du noir et blanc à la couleur.
Pour insister, mettre en valeur ou simplement faire sortir un personnage du plan ? Le recadrage. Format 4/3 (format carré). Nous avons l’impression de regarder le film à travers une fenêtre. D’un seul coup, la caméra fait un bond (zoom) en avant, comme pour préciser une idée, une intention.
Un duel, un débat entre des personnages ? Wes Anderson élargit l’écran, et en profite pour faire un clin d’œil aux westerns.
Un hommage au cinéma
Mais à travers ces innovations de narrations, de mise en scène, d’échelle de plan, Wes Anderson ne tire pas un trait sur le passé. Au contraire. Il rend hommage au cinéma et particulièrement au cinéma français. Regardez The French Dispatch comme un jeu de piste, trouvez les nombreux clins d’œil et citations. Nous pouvons noter l’hommage à Jacques Tati dans le film “Mon Oncle“. Nous retrouvons l’habitation de Monsieur Hulot avec tous les escaliers biscornus. Un vrai plaisir !
Oui, nous rigolons aussi. The French Dispatch est un film burlesque.
Courez. Courez voir ce film. C’est un véritable trait d’union entre le passé et le futur, entre plusieurs générations d’acteurs et d’actrices (Bill Murray, Timothée Chalamet, Tilda Swinton, Léa Seydoux, Mathieu Amalric, Elizabeth Moss …).
C’est un film de cinéma !
Point
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