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Le journal pour les jeunes, par les  jeunes

Destruction des Bouddhas de Bâmiyân : mais que représentaient-ils ?

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Clara Privitera

Etudiante en Master à Sup de Pub, je suis directrice communication chez CSactu Je suis passionnée d'Histoire et possède un important attrait pour la culture française et les sociétés du monde, c'est pourquoi j'écris donc parfois sur ces deux thématiques !
Le 26 février 2001, le décret déclarant que les statues des Bouddha de Bâmiyân sont idolâtres engendre une conséquence catastrophique pour l’archéologie et l’Histoire de ce pays et du bouddhisme. La complète destruction intensive dure un mois et c’est en mars 2001 que les niches de la falaise sont donc vides. 

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Bouddha du Sri Lanka ressemblant au style de la vallée de Bâmiyân.

A l’occasion des commémorations des 20 ans de la destruction des Bouddha de Bâmiyân en mars dernier ainsi du fait des récents événements en Afghanistan avec la prise de Kaboul, voici un rapide examen historique sur la zone géographique. 

Le 26 février 2001, le décret déclarant que les statues des Bouddhas de Bâmiyân sont idolâtres est adopté. Il engendre une conséquence catastrophique pour l’archéologie et l’Histoire de ce pays et du bouddhisme. La complète destruction intensive dure un mois. En mars 2001 que les niches de la falaise sont donc vides. 

A l’origine il existe trois Bouddhas : 

  • Le grand Bouddha de 53 mètres de hauteur.
  • Le petit Bouddha de 38 mètres de hauteur.
  • Le Bouddha de Kakrak mesurant 10 m de hauteur.

Des oeuvres culturelles mais aussi religieuses. 

L’emplacement est dû à une des routes les plus célèbres du monde antique. La vallée de Bâmiyân est un étape reconnue de la traversée de la route de la Soie reliant la Chine et l’Inde. C’est pourquoi cette vallée abrite aussi d’autres vestiges comme les ruines de la forteresse de “Shahr-i Ghulghulah”. 

Ces statues marquent le site de vastes monastères rocheux. Aux pieds de ces collines, dans des petites alcôves creusées à même la falaise, on aperçoit des grottes formant des chapelles ou des sanctuaires datant du IIe au Ve siècle de notre ère. Toutes ces alcôves sont reliées entre elles et forment un réseau de galeries abritant d’autres merveilles culturelles comme des peintures murales. 

La Bactriane, une zone géographique particulière. 

La vallée se trouve dans ce que l’on appelle désormais “l’ancienne région Bactriane”. Cette région enveloppe aujourd’hui ces actuels pays : l’Afghanistan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan. 

Terre de l’ancienne Asie, centre d’un puissant empire et haut lieu de civilisation, la région est considérée à juste titre par certains comme le berceau des empires des Perses et du zoroastrisme. 

La Bactriane est le lieu de toutes les histoires de tous les princes grecs, scythes ou indo-parthes (originaire de tribus iraniennes vivant à l’est des Parthes) qui ont créé la légende de leur patrie, dans cette partie de l’Asie, avec des légendes grecques et indiennes. On peut y nommer la mort d’Alexandre ou la présence de Darius Ier. 

Les religions d’influences.

On ne peut comprendre la destruction et avant cela la construction même des Bouddhas de Bâmiyân sans parler du patchwork de religions s’opposant, se mêlant, se dominant et se détruisant presque. 

La première grande religion de cette région est le zoroastrisme, mentionné plus-haut. 

 (La religion Zoroastre étant une religion monothéiste dualiste opposant le Bien et le Mal, le feu est leur divinité qu’ils honorent en érigeant des temples du feu). 

Encore aujourd’hui, cette région est sacrée pour une partie des iraniens car c’est aussi le berceau des légendes de leur société. Après la chute persane et l’invasion scythe, des cavaliers nomades originaires d’Asie Centrale, le bouddhisme occupe toute cette région vers le milieu du Ier siècle avant notre ère. Ce qui légitimise la présence de ces œuvres taillées à même la falaise. 

Le bouddhisme à réussi à se maintenir jusqu’à la grande invasion arabe qui impose l’Islam.

La conquête arabe qui suit l’expansion de l’Islam arrive dans cette région en vue de la destruction de l’Empire Byzantin dès les premières années de 633 à 656 pour mener à la fin de l’empire Sassanide. 

L’art dans sa destruction. 

L’école du Gandhara est mis en avant grâce à ces statues et influe sur l’art bouddhique de cet époque. L’école du Gandhara est influencée par l’art grec et est caractérisée par une volonté de réalisme plus poussé.

La cohabitation de plusieurs influences (indienne, hellénistique, romaine et sassanide) a appuyé cet art sculptural. Ce site est le dernier vestige d’une civilisation co-habitante disparue. C’est donc pourquoi les Talibans ont exigé la destruction des Bouddhas de Bâmiyân en imposant une vision islamique radicale et détruisant tout vestige, toutes origines de traditions ou cultures au profit d’une énième influence religieuse dans la région. 

Plusieurs pays se sont opposés au décret du 26 février 2001 étant conscient du risque que courrait l’Histoire de perdre un vestige archéologique et culturel aussi important.  

Le Japon a d’ailleurs offert de démonter les statues et les remonter hors d’Afghanistan à leurs frais, mais c’est un refus des talibans qui a offusqué l’opinion internationale. 

En réalité, la destruction des Bouddha de Bâmiyân est due à un essor d’un radicalisme taliban en réponse aux bombardements des États-Unis sur le territoire afghan ainsi que les tensions que les deux nations entretiennent de par la sécurité notoire de la région. Les événements récents montrent l’ascension du mouvement à Kaboul et réaffirme leur pouvoir depuis ce fameux 26 février 2001. 

Voir aussi l’article de la situation des droits de la Femme en Afghanistan : Girls’ rights in Afghanistan : the compromised future of a whole gender.

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