L’histoire de l’auteur
Murakami est un auteur que l’on pourrait facilement qualifier d’excentrique, et dont les romans s’articulent autour de trames narratives particulièrement complexes. Aujourd’hui âgé de 72 ans, il a écrit, au cours de sa carrière, plus d’une quarantaine de livres, tous combinant une dimension plus ou moins magique à une chronique sociale.
Son premier roman, Écoute le chant du vent, paraît en 1979 après que Murakami a eu une révélation en regardant un match de baseball. Quelques années plus tard, fuyant une société japonaise trop oppressante, il s’expatrie en Europe, puis aux États-Unis. Cette expérience à l’étranger est perceptible dans ses oeuvres, puisque l’on y retrouve une certaine inspiration occidentale et de nombreuses références, notamment d’auteurs tels que Kafka, Salinger ou Fitzgerald. L’auteur dispose également des éléments de ses propres passions dans ses romans : son amour pour le jazz, la littérature, la course à pied ou encore les chats.
Un univers (sur)réaliste perturbant
Ses livres prennent place dans un univers fantasque, parfois à la limite de l’absurde, et le plus déconcertant lorsque l’on commence à lire Murakami est cette première impression de n’absolument rien saisir de l’intrigue. Le personnage principal, toujours doté d’un nom étrange, est plongé dans un univers mi-réaliste mi-fantastique où il fait la rencontre de créatures et de personnages surprenants. Un vieillard amnésique sachant parler aux chats (Kafka sur le Rivage); l’homme-mouton, créature mystique vivant dans un autre espace-temps (Danse, Danse, Danse) ou encore un voisin mystérieux légèrement intrusif (Le meurtre du Commandeur).
Retrouvant ces inspirations kafkaïennes, les narrateurs sont généralement des hommes extrêmement pessimistes, voire dépressifs, qui sont immergés au plus profond de leurs angoisses et guidés dans une quête existentielle. Ce sont des personnages marginaux, peu à l’aise avec les conventions sociales, et dont le quotidien banal et ennuyeux est soudainement troublé par un évènement insolite qui marque un point de rupture dans leur existence. En réalité, Murakami écrit des intrigues dans lesquelles le narrateur effectue un voyage initiatique pour reprendre le contrôle de sa propre vie.
Par ailleurs, on retrouve souvent, dans les oeuvres de Murakami, cette idée empruntée au bouddhisme voyant une nette corrélation entre les évènements et les êtres. Ainsi, chaque action aurait une conséquence, même minime, même indirecte, sur notre environnement. Les romans murakamiens abordent également d’autres thèmes très communs comme la solitude, le fatalisme, le questionnement sur sa propre sexualité, ou encore le rapport aux autres, et mettent en scène des protagonistes pouvant largement être caractérisés d’anti-héros.
Bien que très accessible, la littérature de Murakami demande toutefois à son lecteur de l’aborder avec un esprit ouvert, paré à tout retournement de situations et possibles incompréhensions ! 🙂
Ci-joint une liste (non-exhaustive) des meilleurs romans de Murakami:
Danse, Danse, Danse, La Ballade de l’Impossible, Le meurtre du Commandeur, Au sud de la frontière à l’ouest du soleil, Kafka sur le Rivage…
Source de l’image: nohabasiouny.artstation.com
